"Cela ne s'accorde pas..."
1878, dans une petite ville de l'Ouest américain. Samuel King, dit 'Whity' est le très serviable domestique Noir de la famille Nicholson. Benj(amin) Nicholson est un riche propriétaire terrien, domaine dont sa jeune épouse, Katherine, rêve d'hériter. Ses fils, Frank et le demeuré mental Davy, nourrissent quant à eux, un complexe œdipien vis-à-vis de leur belle-mère. Le premier demande à 'Whity' de tuer son père ; Katherine, apprenant le décès prochain de son mari par le médecin auquel elle s'est offerte, lui confie le soin d'éliminer Frank. Hanna, la chanteuse et prostituée du saloon, voudrait emmener 'Whity' sur la côte Est.
Troisième film de Rainer Werner Fassbinder présenté en compétition à la Berlinale, Whity
est un faux western et un vrai drame familial tourné en Espagne avec la
troupe d'acteurs habituelle de cette époque. Dès le générique
d'ouverture, de manière un peu opératique, une partie de l'intrigue est
dévoilée. Nous allons assister à un parricide dont nous connaissons
presque aussitôt les victimes, mais pas encore l'auteur. Cette tragédie
de clowns blancs en trois actes repose essentiellement sur la
domination-aliénation, la transgression de classes (et de races)
et la manipulation, le tout baignant dans une dense et permanente
ambiguïté. Sur le plan cinématographique, le cinéaste ne gère,
volontairement, aucune des transitions et alterne les plans fixes,
presque photographiques, et les lents mouvements de caméra circulaires,
renforçant ainsi le caractère insidieux de la situation narrée. Le film
est également intéressant car il constitue une des collaborations
précoces du directeur de la photographie Michael Ballhaus, devenu fameux notamment aux côtés de Martin Scorsese.
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