jeudi 27 février 2003

Ladyhawke (ladyhawke, la femme de la nuit)


"Toujours ensemble, éternellement séparés... tant que se lève et se couche le soleil, qu'existent le jour et la nuit... "

Film étrange plus que fantastique : Etienne de Navarre (Rutger Hauer) et Isabeau d'Anjou (Michelle Pfeiffer) s'aiment, mais l'évèque d'Aquila, fou de jalousie, passe un pacte avec les forces du mal et condamne les amants à un terrible sort(ilège) : le chevalier se transforme en loup la nuit alors que la gente damoiselle se métamorphose en faucon le jour. Leur amour est donc impossible.
malgré la beauté formelle de ce conte médiéval et de son traitement visuel, on ressent un certain détachement par rapport à ce récit, on reste, malgré tout, un peu extérieur à ce drame enchanteur. Michelle Pfeiffer, jeune (27 ans) et déjà très belle ne joue quasiment pas, au contraire de Matthew Broderick qui "en fait des tonnes". La musique d'Andrew Powell, synthétique et décalée accentue l'étrangeté et la distance du film. Ladyhawke est davantage une curiosité qu'un grand film. 

jeudi 20 février 2003

The Fifth Element (le cinquième élément)



A partir d'un thème éculé par le cinéma (le mal va-t-il détruire la terre ? Le bien va-t-il réussir à l'en empêcher ?) Luc Besson rénove, à sa manière franchement infantile, à la fois le genre (SF) et son propre cinéma (Nikita et Léon ont terriblement vieilli).
Bruce Willis est fidèle à lui-même, peut-être un peu trop sérieux à mon goût (il manque cette distance ironique et dérisoire qui le caractérise habituellement), Milla Jovovich la joue plutôt bien (quoique peut-être pas si "femme parfaite" qu'ils nous le serinent pendant tout le film), la réalisation est nerveuse, rigoureuse et efficace (même s'il y a quelques erreurs flagrantes de script), la musique "serraienne" (c'est-à-dire bonne mais pas forcément très adaptée au film... comme toujours ; ce qui est bien avec Serra, c'est que l'on peut interchanger les bandes originales - sauf peut-être Le Grand Bleu - sans problème).
Dommage que le réalisateur soit retombé dans ses travers depuis avec Jeanne d'Arc !

dimanche 16 février 2003

Carlito's Way (l'impasse)


L'un de mes films préférés et le meilleur Al Pacino selon moi.
Brian De Palma en très grande forme nous délivre le portrait en "flash back" d'un truand repenti ou qui se veut tel. Mais les fréquentations et les pressions "sociale" et policière en décident autrement.
Des scènes d'anthologies (par ex. le premier "deal" meurtrier ou le final dans la gare).
Film très humain, où les amitiés sont à fleur de peau, où les haines et trahisons sont violentes, anarchiques, nous donne, malgré la fin, un espoir, sombre certes, mais réel.
Certains regrettent de connaitre le sort de Carlito/Charlie dès le début du film ; il me semble que c'est ce qui lui donne ce ressort dramatique, voire tragique... Et, de plus, selon moi, on veut ne pas y croire tout le long du film, on résiste à la réalité de ce destin annoncé. 

M (m le maudit)


Second film majeur après Metropolis.
Un intéressant parallèle peut être fait avec le The Lodger de sir Alfred Hitchcock.
L'un des films les plus célèbres de Fritz Lang, son plus grand succès commercial et le préféré de son auteur. "Moi, je préfère M", dit-il à Brigitte Bardot dans Le Mépris.
Autorisé par le pouvoir nazi, qui exigera le changement du titre, se sentant visé par lui ("Les Assassins sont parmi nous"), puis censuré avec plusieurs scènes coupées et enfin interdit par Goebbels, une fois Hitler au pouvoir et lorsque Lang quittera le pays. Le cinéaste raconte dans le livre d'Eric Leguèbe "Un Siècle de cinéma américain" que Goebbels avait utilisé des séquences du film dans un documentaire édifiant sur l'art dégénéré.
M révèle l'inoubliable composition de Peter Lorre (son visage poupin, sa voix, ses yeux globuleux), dont la carrière a été fortement marquée par le rôle. Le film, aux confins du réalisme et de l'expressionnisme, s'articule autour des thèmes majeurs du cinéaste : la pulsion criminelle, la dialectique innocent/coupable et bourreau/victime.

jeudi 13 février 2003

Die Hard (piège de cristal)


Le film d'action qui a marqué les années 90.
Ce polar thrillisant est pour moi un pur délice : action, humour, impertinence, humanité.
Il faut imaginer les apports au genre de ce Die Hard ; peut-on même parler de film d'action avant lui ?
J'aime le flair du flic qu'incarne Bruce Willis, seul (humain) contre le groupe ("mécanique" déshumanisé), qui cherche, qui "bidouille", qui trouve, mais qui vainc (même dans la souffrance). Il se bat, même quand il pourrait baisser les bras. Un héros qui n'est pas mis sur un piédestal (ou alors débraillé !).