lundi 29 septembre 2014

American History X

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"Has anything you've done made your life better?"

S'il n'avait été retardé par des différends survenus pendant la phase de post-production, American History X serait probablement sorti en coïncidence avec le drame historique Amistad produit et réalisé par . Abolitionnisme et suprémacisme blanc se seraient alors étrangement répondus par salles interposées. Le premier scénario de  centre en effet sa fiction réaliste sur la charismatique figure de proue d'une bande de skinheads d'obédience néonazie basée à Venice Beach (Los Angeles). Condamné à une peine de trois ans de réclusion pour homicide, Derek Vinyard va prendre conscience de la vanité, de la subjectivité de sa doctrine mais aussi du danger qu'elle représente pour son jeune frère Danny (à travers lequel se construit cette narration non linéaire), influencé par son exemple et pris en main, en son absence, par le mature et dissimulé guide intellectuel du groupe.
Le film prend d'emblée la forme d'une réflexion empirique sur l'apparition insidieuse puis l'irrépressible propagation, souvent violente, du racisme, alimenté par une prétendue supériorité ethnique, l'adversité, la haine gratuite et/ou encore par le sentiment d'injustice. Le récit possède une force indéniable,  et le Britannique 1 (qui dirige ici son premier film) lui donnant même quelques brefs accents de tragédie. Dans le rôle central, celui d'un personnage à la fois détestable et subjuguant, 2 offre une interprétation tout bonnement remarquable, bien soutenu notamment par 3 et American History X reste sans doute l'une des plus intéressante et saisissantes productions sur ce thème complexe4 au cours des trois ou quatre décennie passées.
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1. réalisateur jusque-là de spots publicitaires et de clips vidéo.
2. nommé, grâce à sa prestation, pour la seconde fois aux Academy Awards. Le rôle avait d'abord été proposé à Joaquin Phoenix qui l'a refusé en raison du sujet.
3. découvert en John Connor dans Terminator 2: Judgment Day puis remarqué pour son rôle de Reuben Shapira dans Little Odessa.
4. parmi lesquelles l'australien Romper Stomper, le schyzophrénique The Believer ou le germanique et assez quelconque Kriegerin.


dimanche 28 septembre 2014

The Darjeeling Limited (à bord du darjeeling limited)

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"... But that didn't really pan out."

A chaque fois différent mais toujours fidèle à lui-même, Wes Anderson nous surprend sans cesse. Ce nouveau conte imaginé avec Roman Coppola et Jason Schwartzman (le précoce Max Fischer de Rushmore) nous entraine à nouveau vers un ailleurs hautement romanesque, voire fantas(ti)que. Inspiré de The River de Jean Renoir, tourné en Inde et dédié à Satyajit Ray*, The Darjeeling Limited** relate l'absurde quête familialo-spirituelle poursuivie par trois frères. Désunis depuis le décès de leur père, Francis, Peter et Jack vont ainsi entreprendre, sans réelle conviction, un voyage supposé propice au renouement de leurs liens. Animée, cocasse, figurée, cette comédie dramatique ne doit cependant pas être vue comme une pure (et simple) plaisanterie. Davantage encore que pour The Life Aquatic..., la narration manifeste d'authentiques intelligence et sensibilité. Le trio constitué d', de l'excellent  (nouveau venu dans l'univers andersonien) et de  apporte beaucoup de relief contrasté au film, caractère accentué par les plus ou moins fugitives apparitions de  et . Il faut, enfin, souligner la qualité du travail de production (décors, costumes, photographie...) dans son ensemble.
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*auquel il emprunte quelques extraits de bandes originales.
**candidat au "Lion d'or" 2007... n'obtenant finalement que son modèle réduit !


A coup sûr

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Lorsque le temps tire déjà en longueur avant le premier quart d'heure, cela traduit sans nul doute le fiasco filmique. Passée incidemment à la réalisation pour ne pas "dénaturer le propos" (i.e. l'obsession de la performance, thème du scénario écrit avec l'humoriste )* tombe précisément là où elle redoutait de culbuter, l'inconsistance et la vulgarité. Habituel second rôle, ** ne profite pas, loin s'en faut, de cette occasion pour mettre en avant ses atouts éventuels. Insipide et déplorable !



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*auteure de No et moi, co-scénariste de Tu seras mon fils, l'un et l'autre également produits par le duo Frédéric Brillion-Gilles Legrand.
**l'artiste de music-hall est ici à contre-emploi du personnage de Déborah, la DRH nymphomane qu'elle tient dans la série TV Workingirls.

Dark Star


"Don't give me any of that intelligent life crap, just give me something I can blow up."

Kitchissime ! Découvrir, en ce début du XXIe siècle, le premier long métrage* de  revient un peu, sur le plan de l'impression immédiate, à passer brusquement d'une console de jeu dernier cri à l'un des modèles de première génération (au demeurant, contemporains du film). Véritable farce spatio-futuriste, Dark Star a pour primaire ambition d'amuser en parodiant certaines des épopées galactiques qui l'ont précédé. Et même si le scénario** signé avec  (co-auteur du récit à l'origine de la franchise Alien) ne vole ni aussi haut, ni aussi loin qu'il le prétend visuellement, il ouvre néanmoins la brèche à quelques sagas qui vont, elles, marquer la science-fiction. Produit avec les moyens du bord, entre copains ( coiffe par ex. à lui seul les casquettes de resp. des décors, d'acteur et de monteur) et à la bonne franquette, Dark Star révèle également, de manière précoce, les contours particuliers d'un cinéma  encore en gestation.
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*court métrage de fin d'études à l'University of Southern California auquel ont été ajoutées de nouvelles séquences financées par l'ancien acteur de vaudeville Jack Henry Harris.
**à l'évidence en partie influencé par la lecture de romans de Philip K. Dick.



mercredi 24 septembre 2014

The Big Sky (la captive aux yeux clairs)

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"Sure is big country. The only thing bigger is the sky."

Western atypique, The Big Sky1 est une adaptation du premier roman, publié en 1947, de l'écrivain montanien 2. L'histoire choisie par  et  (collaborateur de John Ford notamment) possède pourtant quelques uns des principaux ingrédients du genre : traversée de vastes régions quasiment inexplorées3, rivalités (dé)loyales (ici commerciale et amoureuse), menaçantes tribus indiennes, amitié virile. Est-ce dû à l'équivoque relation qui se noue dès le début du métrage entre Jim Deakins et Boone Caudill, au remplacement de l'inévitable cheval par une embarcation fluviale, aux dialogues partiellement en français, le film produit par  et la RKO s'apparente en effet davantage à Northwest Passage qu'aux classiques représentants du western moderne (parmi lesquels Broken Arrow ou High Noon, sorti un mois avant).
Cette remontée du Missouri au départ de St. Louis donne une représentation assez différenciée de la conquête de l'Ouest. Des négociants en peaux animales se substituent aux traditionnels fermiers et éleveurs. Projet et développement économiques ne sont plus fondés sur une initiative individualiste et patrimonial mais sur un système coopératif (le navire nommé "Mandan" faisant symboliquement office d'outil collectif de travail). L'Indien y tient soit le rôle de mercenaire soit celui d'un partenaire. Ce sont sans doute ces aspects originaux de la narration qui contribuent pour une grande part à l'intérêt de The Big Sky. Au point d'ailleurs d'affaiblir très sensiblement les éléments plus contingents du scénario. Peut-être même aussi de bouleverser l'influence présumée des personnages sur le récit.
Ainsi  (nommé pour son interprétation lors des 25e Academy Awards) et, dans une certaine mesure, le natif austro-hongrois  s'imposent-ils de manière inattendue à l'inédit duo composé de  (dans son deuxième western après Along the Great Divide de ) et du Texan 4 entourant la remarquée 5. A noter enfin la présence de  (dont la notoriété doit beaucoup à la figure patriarcale qu'il tiendra, à partir de 1978, dans la série Dallas) et la contribution de Russell Harlan qui lui valut la première de ses six (dont trois pour photographie en N&B) citations aux "Oscars".


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1. expression admirative employée, en 1843 dans son "Journal du Missouri", par le naturaliste, chasseur et peintre étasunien d'origine française Jean-Jacques Audubon et ses ultimes paroles, juste avant de décéder.
2. récompensé en 1950 par le "Prix Pulitzer" pour "The Way West" porté à l'écran sept ans plus tard par  avec  dans le rôle principal,  est aussi l'adaptateur de Shane,
3. découvertes, deux cents ans plus tôt, par des colons français.
4. acteur de soutien dans  produit par Hawks. Le rôle de Boone Caudill a d'abord été proposé à Montgomery Clift qui l'a refusé.
5. la fille d'un Anglais et d'une Cherokee faisait ici son unique apparition à l'écran.




jeudi 18 septembre 2014

Le Dernier des injustes

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"Madagascar, Nisko, Theresienstadt, Auschwitz..."

Quatrième contribution complémentaire au déjà considérable Shoah, ce film de  nous permet enfin de découvrir son entretien avec Benjamin Murmelstein obtenu à Rome en 1975. Cette inédite et intéressante "archive" offre, en outre, à l'opiniâtre documentariste l'occasion de mettre en évidence "la sombre ligne implacable de la solution finale du sois-disant problème juif."  considère en effet, sans doute à juste titre, Theresienstadt comme une étape significative, peut-être même décisive, dans l'élaboration par le régime nazi de leur confusionnel système concentrationnaire et meurtrier. Succédant aux projets avortés d'expédition massive des Juifs à Madagascar puis à Nisko (Sud-est de la Pologne), le "ghetto modèle" de Theresienstadt1 ("localité thermale généreusement offerte" par le führer aux représentants âgés et élitaires de la communauté israélite tchèque) visait à faire de la déportation un décret discriminatoire "présentable" à défaut d'acceptable.
Ancien membre du Consistoire israélite de Vienne dont il dirige le bureau émigration (époque au cours de laquelle Adolf Eichmann réclame son assistance)Murmelstein devient l'unique et dernier intendant2, de septembre 1944 (cad après la visite propagandiste organisée pour le CICR) à sa libération en mai 1945, du camp de Theresienstadt. Jugé pour collaboration et acquitté par un tribunal tchèque, il est néanmoins resté sujet à controverse au sein de la communauté mais aussi pour certains historiens. Dans Le Dernier des injustes3, l'auteur de "Terezin, il ghetto modello di Eichmann" (1961) tente avec énergie et conviction d'exposer son rôle, ses modalités et conditions, de motiver son action. Murmelstein surprend en particulier lorsqu'il avoue avoir cédé à un mystérieux "abenteuerlust (désir d'aventures)" plutôt que de saisir les opportunités d'exil qui se sont présentées à lui.
Difficile de se forger une opinion définitive sur cet individu replet, intelligent et cultivé. Décédé en octobre 19894, Benjamin Murmelstein se comparait volontiers, avec humour, à la mythique Shéhérazade des "Mille et une nuits", épargnée par son sultan d'époux grâce au récit chaque nuit d'un nouveau conte.  semble lui éprouver une relative "sympathie" à son égard. Un sentiment qu'il ne dissimule d'ailleurs pas à la fin du film et qu'il conforte dans une récente réponse5 à la critique d'une historienne.

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1. sujet de la seconde partie d'Un Vivant qui passe (cf article).
2. le camp était auparavant prétendument auto-administré par un "judenräte" (conseil juif) de trois anciens dirigé d'abord par le docteur Paul Eppstein puis par Jakob Edelstein, tous deux éliminés par l'autorité nazie.
3. qualificatif inspiré à Murmelstein par le roman d'André Schwarz-Bart, "Le Dernier des justes", publié en 1959.
4. le Grand Rabbin de Rome refusa qu'il soit inhumé aux côtés de son épouse.
5. "J'ai réalisé un film de 3 heures 38 minutes, qui expose dans toute leur infernale complexité et avec honnêteté les contradictions sauvages auxquelles étaient soumis les chefs juifs du ghetto. [...] C'est cette honnêteté qui, de l'aveu de tous, rend les propos et le personnage de Benjamin Murmelstein bouleversants."

mercredi 17 septembre 2014

Lethal Weapon Tetralogy (l'arme fatale)

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Lethal Weapon (1987)

"You're gonna have to trust me."

Pour une première tentative, ce fut une véritable réussite. Tout juste diplômé de l'université,  envoie la première mouture du scénario de Leathal Weapon au producteur Joel Silver. Emballé, celui-ci décide de développer le script avec l'acteur débutant puis le propose à la Warner.  , qui après une longue carrière à la télévision a réalisé six ou sept films pour le cinéma, est choisi pour la direction et s'associe à la production. Mais la formidable trouvaille fut de réunir  (à peine échappé de la trilogie australienne Mad Max) et  (partenaire, l'année précédente, de Whoopi Goldberg dans The Color Purple). Le premier en policier blanc incontrôlable, veuf suicidaire, possiblement psychotique muté des Narcotiques à la Criminelle pour être le partenaire du second, un aimable père de famille quinquagénaire ("I'm too old for this shit!") afro-américain. Deux ans après le lancement de la série Miami ViceLeathal Weapon réinventait le "buddy cops action movie" et allait l'influencer durablement. Le score original de Michael Kamen et Eric Clapton (interprète à la guitare du thème de Martin Riggs, le saxophoniste David Sanborn jouant celui de Roger Murtaugh) participe également au caractère du film et à l'important succès qu'il a obtenu (120M$ de recettes mondiales dont 65M$ aux Etats-Unis pour un budget de 30M$).

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Lethal Weapon 2 (1989)

"It's just been revoked!"

Ecrit par Jeffrey Boam (The Dead ZoneIndiana Jones and the Last Crusade) à partir d'une narration de * et Warren Murphy, le scénario de cette première sequel reprend les caractéristiques essentielles du film initial, notamment la régulière mise en danger des deux inspecteurs. Mais il l'oriente vers une intrigue internationale (le principal criminel est un diplomate sud-africain de l'époque apartheid), introduisant au passage un troisième larron (un témoin placé sous protection) et un personnage féminin légèrement moins subalterne. La trame perd cependant un peu en cohérence et en spontanéité, le spectaculaire destructeur prend également une place plus importante. Martin Riggs se "police" modérément, tant sur le plan de l'apparence que du comportement ; sa vivace aptitude, quasi masochiste, à la souffrance (pas seulement lorsqu'il déboite/remboite volontairement son épaule pour échapper à une camisole de force) s'accentuant au contraire. L'apport catastrophicomique de ** n'apparaît globalement pas très significatif. La prestation des Anglais  et , celle de l'Irlandais  ne se montrent pas beaucoup plus déterminantes.

Box office : près de 228M$ de recettes mondiales (dont 147M$ aux US) pour un budget de 25M$ (?)
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*le scénariste originel de la série quitta le projet, le studio n'acceptant pas la disparition de Martin Riggs, tué à la fin du script initial.
**Joe Pantoliano puis Gary Burghoff ont refusé le rôle de Leo 'Okay-okay' Getz.


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Lethal Weapon 3 (1992)

"Boy, these six days is gonna be rough."

Plus gros succès commercial* de la série, Lethal Weapon 3 aurait dû, en toute logique, être le dernier dans la mesure où il relate les sept derniers jours de service du sergent Murtaugh avant sa retraite anticipée. Un retour "explosif" des duettistes entrainés cette fois dans une affaire de trafic d'armes organisé par un ancien lieutenant du LAPD (personnage tenu par **). Le scénario de Jeffrey Boam, associé pour sa réécriture à Robert Mark Kamen (The Karate Kid), reste toujours un peu décousu, voire fantasque. Les scènes dans lesquelles apparaît Leo Getz, personnage initialement abandonné par le script, ont d'ailleurs été écrites pendant le tournage. Cette seconde sequel est surtout marquée par la présence de , qui acquiert grâce à son rôle une réelle notoriété, par le remplacement de Stephen Goldblatt par Jan de Bont à la photographie et par la chanson "It's Probably Me" écrite et chantée par Sting (sur une musique de Michael Kamen et Eric Clapton), nommée aux Grammy Awards 1993.
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*322M$ de recettes mondiales (dont près de 145M$ aux US) pour un budget de 35M$.
**Robert De Niro a un moment été pressenti pour le rôle de Jack Travis.

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Lethal Weapon 4 (1998)

A l'exception de la présence de *, ce dernier volet de la tétralogie ne présente qu'un intérêt très limité. Les éléments faibles des précédents épisodes deviennent ici des défauts qui rendent Leathal Weapon 4 parfois pénible à regarder. Le troisième scénario de Jeffrey Boam abandonné (pour on ne sait quelle raison), les producteurs chargent Jonathan Lemkin et le duo Alfred Gough-Miles Millar d'imaginer d'autres péripéties scénarisées par Channing Gibson (collaborateur de Joel Silver). Confuse, bancale, cette histoire d'immigrés clandestins, de fausse monnaie et de triade chinoises tarde à se nouer au profit de pauvres intrigues secondaires, principalement fœto-maternelles. En onze ans,  (désormais cheveux courts) a pris un sérieux coup de vieux. Les rôles tenus par  et  perdent également en importance sans pour autant mettre en valeur celui du nouveau venu, **. Le caractère formaté de cette couteuse production contribue enfin à galvauder le travail photographique d'Andrzej Bartkowiak (Prince of the City).

N.B. :
- box office : près de 285M$ de recettes mondiales (dont 130M$ aux US) pour un budget multiplié par quatre (140M$).
- des informations non confirmées ont fait état d'une improbable quatrième sequel (annoncée pour 2015) et d'un possible reboot de la série (avec Chris Hemsworth en Martin Riggs, Justin Lin à la réalisation sur un scénario de Will Beall).
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*dans la première production occidentale de sa carrière. Refusant de tenir un personnage criminel, Jackie Chan a décliné le rôle de Wah Sing Ku.
**Chris Tucker, Will Smith, Eddie Murphy et Larenz Tate ont été pressentis pour le rôle de Lee Butters.

lundi 15 septembre 2014

Frantic

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"... Oldies, I like oldies."

Ce bien modeste drame criminel figure sans aucun doute parmi les productions mineures de . Une nette rupture qualitative est survenue, il est vrai, après Tess dans la carrière du cinéaste alors plus intéressé par le théâtre. Au lourd échec connu avec Pirates succède l'accueil mitigé réservé à Frantic, également co-écrit avec son vieil acolyte Gérard Brach*. Difficile d'être réellement captivé par cette poussive, alambiquée histoire initiée à partir d'une simple erreur de bagage se traduisant presque aussitôt par l'enlèvement de l'épouse d'un chirurgien san-franciscain tout juste arrivé à Paris pour un congrès professionnel. Ni la présence d' (au faite de sa notoriété, ici entre deux épisodes de la série Indiana Jones), ni celle d'**, ni la partition belmondienne d'Ennio Morricone ne peuvent constituer des arguments suffisants en faveur du premier des deux films de  produits par Thom Mount. D'autant qu'il ne peut dissimuler les effets visibles et dommageables du quart de siècle passé.
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*huitième des neuf collaborations du duo depuis le collectif Les Plus belles escroqueries du monde suivi de Repulsion.
**actrice encore méconnue, dirigée pour la première (des quatre) fois par son futur époux.

dimanche 14 septembre 2014

The Villain Still Pursued Her (boire et déboires)

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Les années trente ont été pour  un véritable cauchemar éveillé. La perte de son indépendance productrice, du contrôle des films que la MGM lui faisait tourner a sérieusement perturbé la thymie de ce si talentueux artiste. L'arrivée du parlant, son renvoi en 1933 du studio dirigé par Louis B. Mayer et deux divorces rapprochés n'ont guère contribué à son apaisement. Dès lors,  devient un acteur, gagman et/ou cascadeur occasionnel sous-payé, souvent non crédité. Il retrouve un certain équilibre de vie grâce à sa troisième épouse, Eleanor Norris. C'est d'ailleurs quelques mois après ce mariage qu'il obtient un second rôle dans un long métrage (le premier depuis la comédie britannique The Invader, en 1936).
Second film produit par Harold B. FranklinThe Villain Still Pursued Her est (ironie du sort !) un drame comique sur les méfaits de l'alcoolisme. Pour son unique scénario,  s'est inspiré de la très populaire pièce "The Drunkard, or The Fallen Saved"* créée à Boston en 1844 par . La réalisation d'** surprend par l'alternance entre mises en scène quasiment théâtrales et prises de vue davantage cinématographiques mais aussi par le jeu déclamatoire, volontiers emphatique des acteurs. Parmi l'étroite distribution,  (l'un des trois lanciers du Bengale) (ancienne enfant-comédienne devenue l'une des vedettes des films en costumes de la Warner) et le natif anglais  (interprète de George Washington dans le biographique Alexander Hamilton) tiennent les rôles principaux.  et  venant chacun apporter leur légère touche d'humour ou de folie.
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*adaptée une première fois en 1935 par  et .
**qui avait plusieurs fois dirigé  entre 1920 et 1923, juste après la séparation du duo que celui-ci formait avec Roscoe 'Fatty' Arbuckle.