lundi 28 octobre 2013

Anna Karenina (anna karenine)


Quarante-cinq minutes m'ont paru être la limite du tolérable. Le traitement pseudo théâtral (doté néanmoins de quelques bonnes idées) choisi par  (Pride & PrejudiceAtonement), le minimalisme, la superficialité du récit proposé par , le caractère mécanique et maniéré du jeu des acteurs devenaient, au terme de ce délai, insupportables. Cette version stylisée contrefait, au demeurant, les attributs primordiaux du troisième roman de . Et pousse à (re)voir les adaptations dans lesquelles  (à deux reprises) et  tenaient le rôle-titre.



Flight

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"- I'm trying to save your life!
- What life?"

Héros et alcoolique. L'association dérange évidemment. Mais le scénario original de  (Coach CarterDreamer: Inspired by a True Story) installe la problématique de Flight en ces termes. Comment un commandant de bord, épuisé, ivre et sous cocaïne, d'une petite compagnie aérienne intérieure a-t-il pu faire atterrir d'urgence un avion de ligne en perdition (la scène du crash landing est d'ailleurs assez impressionnante), sauvant ainsi la vie de quatre-vingt seize des cent deux passagers de l'appareil ? Le film réalisé par  (le premier avec de vrais acteurs depuis Cast Away en 2000) ne répond évidemment pas à cette question*. Mais il en pose d'autres**, notamment celle de la rupture avec une addiction. Succès commercial, Flight ressemble à s'y méprendre à un véhicule promotionnel pour  (son interprétation lui permettant d'être, onze ans après Training Day, nommé pour la sixième fois aux "Oscars") sur lequel repose l'essentiel de la narration.  et l'excellent  ne tiennent en effet que des rôles de soutien.
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*d'autant que les tentatives en simulateur ont toutes échoué !
**comment un individu si peut attaché à son existence a-t-il pu faire preuve d'un tel instinct de survie ? Faut-il juger l'état ou l'action ? Quelle importance tiennent la coïncidence, le destin et la foi ?...


dimanche 27 octobre 2013

Foxy Brown


L'inattendu grand succès de Coffy pousse les producteurs à mettre très rapidement en chantier un autre film*. Longtemps conçu comme une suite,  met finalement en scène un nouveau personnage**.  doit même imposer le casting de Pam Grier et de Kathryn Loder pour lesquelles il avait spécifiquement écrit les rôles. Un peu plus radical,  ne se révèle pas forcément plus intéressant que Coffy sauf peut-être en raison de la présence du New-yorkais  (devenu peu après mondialement célèbre grâce à Huggy Bear dans la série Starsky and Hutch).
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*tourné en dix-sept jours, un de moins que pour le précédent.
**dans un contexte criminel assez similaire.




Coffy (coffy, la panthère noire de harlem)


Parmi les films les plus symboliques de la première vague du "blaxploitation"1, Coffy possède l'indéniable atout de mettre en vedette , l'actrice choisie par  pour tenir le rôle-titre dans le décapant Jackie Brown. Parce que les droits de Cleopatra Jones2 lui avaient finalement échappé, le producteur-distributeur American International Pictures décide de financer un projet concurrent.  est chargé, à partir de son propre scénario, de réaliser ce premier film produit par le duo Robert Papazian-Buzz Feitshans. L'ancien camarade de Francis Ford Coppola à l'University of California offre le rôle principale à  qu'il a dirigée dans The Big Doll House et The Big Bird Cage3. Celui d'une gironde infirmière hospitalière lancée, pour des raisons familiales, dans une vengeance solitaire contre un groupe de proxénètes-trafiquants de drogues acoquinés à quelques policiers et politiciens véreux4. L'extravagance est à tous les étages, l'histoire servant surtout de prétextes à crêpage de chignon et apparitions délibérées ou accidentelles (sic !) de divers organes mammaires. Curiosité filmique amusante mais parfaitement oubliable5.

N.B. le titre français se révèle encore une fois absurde puisque l'action de déroule à Los Angeles !
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1. courant initié deux ans plus tôt par l'indépendant Sweet Sweetback's Baadasssss Song de et avec  et le Shaft réalisé par  pour la Metro-Goldwyn-Mayer.
2. également réalisé par un Blanc, , avec  dans le rôle-titre. Malgré son budget bien inférieur, Coffy connut un succès public et commercial plus important que la production Warner.
3. deux volets d'une pseudo trilogie (avec Women in Cages du Philippins cormanienne.
4. deux des personnages peu recommandables sont tenus par  et  (aperçu chez  et dans RoboCop).
5. tout comme la bande originale (la chanson-titre est interprétée par la chanteuse jazz Denise 'Dee Dee' Bridgewater).



The Man Who Shot Liberty Valance (l'homme qui tua liberty valance)

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"... This is the West, sir. When the legend becomes fact, print the legend."

Assez différents des précédents (en raison notamment de la prépondérance des décors de studio), le pénultième western* de  est pourtant l'une de ses meilleures productions. On comprend aisément les raisons pour lesquelles il a porté son choix sur le récit publié en 1949 par Dorothy Marie Johnson (auteure également de The Hanging Tree et A Man Called Horse). Une manière pertinente de soulever le voile de la légendaire "édification" de l'Ouest et, ainsi, d'en révéler un peu la réalité, ses acteurs (héros) anonymes. D'illustrer la victoire de la civilisation (idéaliste ?) sur le primitivisme. Les films de  possèdent presque toujours un supplément d'humanité ; The Man Who Shot Liberty Valance (entré en 2007 au National Film Registry) n'y déroge pas, bien au contraire. La subtilité narrative du cinéaste, influencée par une intelligence civique aigüe, son  sens du détail font ici une nouvelle fois merveille. Le casting, dans son intégralité, apportant une pierre significative à l'ouvrage, avec une mention spéciale pour  et pour le prodigieux .
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*et dernier film en noir et blanc.



samedi 26 octobre 2013

High Noon (le train sifflera trois fois)

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"Do not forsake me, oh my darlin'..."

Seul véritable western qu'il ait tourné, High Noon est non seulement souvent considéré comme la meilleure réalisation de  (dont la carrière avait débutée en Allemagne douze ans plus tôt) mais aussi comme l'un des plus emblématiques du genre. Fait étrange, la notoriété de la chanson-titre* (en version originale ou en v.f.) dépasse encore aujourd'hui celle du film. Adaptation par  (à laquelle il doit sa troisième nomination aux "Oscars") de "The Tin Star", récit de  publié dans un magazine, cette production de Stanley Kramer déroute par son complexe faisceau de (res)sentiments. Ceux qui unissent et vont séparer le marshall Will Kane d'avec Amy Fowler, mariés au début du métrage. Ceux qui opposent l'ex-shérif sur le point d'être remplacé, son premier adjoint Harvey Pell, la Mexicaine Helen Ramírez dont ils ont tour à tour été proches et plus globalement les divers antagonismes qui divisent les habitants de la petite localité d'Hadleyville. Le scénario et la mise en scène soulignent de manière évidente et constante le caractère dilemnatique des situations mais également la désespérante solitude du marshall, déterminé à assumer des responsabilités qui ne lui incombent pourtant plus, dans son urgente (un peu plus d'une heure, la durée du film correspondant à peu près à celle de l'action) quête d'un soutien effectif de la part d'une population craintive et aux opinions contradictoires. Oscarisé pour la deuxième fois,  traduit assez finement la fermeté et la vulnérabilité de son personnage**. Dans son premier rôle important au cinéma,  fait preuve d'une réelle présence et d'un joli tempérament.  (récompensée par un "Golden Globe") et  complètent l'intéressant casting où figurent aussi  (première apparition - totalement muette - à l'écran) et  (non crédité).
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*écrite par Ned Washington sur une musique de Dimitri Tiomkin et chantée par l'acteur des années 1930-40 Tex Ritter.
**repris par  dans la médiocre suite du film sortie en 1980 puis par  dans un dispensable téléfilm diffusé en 2000. L'original est entré en 1989 au National Film Registry.



The Gunfighter (la cible humaine)

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Solide western des années 1950, The Gunfighter allie classicisme et originalité. L'histoire imaginée* par William Bowers (à laquelle il doit sa première nomination aux Academy Awards) et André De Toth (premier scénario crédité sous ce nom) met en effet en scène un réputé "meilleur tireur de l'Ouest" lassé d'être en permanence soumis aux provocations de jeunes prétendants au titre. Au-delà de cette figure imposée du genre, cette production de Nunnally Johnson pour la Fox relève presque davantage de l'étude de caractère d'un hors-la-loi vieillissant, toujours au sommet de son art mais à présent motivé par un changement radical d'existence auprès de son épouse et de son jeune fils. Plusieurs éléments du scénario apportent un relief significatif. L'amitié d'un ancien compagnon devenu le shérif de la petite localité de Cayenne, décor presque exclusif du film. La dissimulation volontaire du lien matrimonial de la part de son épouse Peggy Walsh. Mais aussi et surtout le rôle du temps puisque attente et délai constituent deux importantes caractéristiques narratives, sans pour autant nuire au rythme, de Gunfighter. Pour son troisième western,  retrouve ** qui vient de le diriger dans Twelve O'Clock High. L'acteur californien, arrivé à un tournant de sa carrière, était sans doute le meilleur choix pour ce rôle nuancé aux côtés de  (très solide acteur de soutien au cours de cette décennie) et de  (absent au cinéma depuis Kiss of Death !).
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*à partir du personnage réel de Johnny Ringo (personnage tenu notamment par  dans Gunfight at the O.K. Corral ou par  dans l'unique saison d'une série TV diffusée en 1959-60), contemporain de Frank et Jesse James ainsi que de Wyatt Earp plusieurs fois cité dans le film.
** et le réalisateur tourneront encore ensemble à quatre reprises.

vendredi 25 octobre 2013

The Place Beyond the Pines

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"He's my son and I should be around him. I wasn't around my Dad and look at the fuckin' way I turned out."

Blue Valentine, le deuxième long métrage de  dans lequel  tenait déjà le rôle masculin principal, avait été une bonne surprise. Dans un registre bien différent, The Place Beyond the Pines étonne également. Co-écrit avec  (Zero Day), ce drame de la paternité (défaillante ou perturbée) en deux actes se révèle en effet à la fois original et consistant. Aucune longueur ni inutile artifice scénaristiques ne viennent contrarier l'intelligente sévérité et l'énergie substantielle de ce film.  noue de très belle manière, dans la seconde partie, l'extrêmement bref face à face entre les deux personnages centraux. La solide interprétation de  s'inscrit dans la droite continuité de ses récentes prestations (celle de Drive en particulier), convenablement relayée par celle de . Les participations de  et de l'Australien  (Animal Kingdom) constituent un atout supplémentaire.



jeudi 24 octobre 2013

Man of Steel

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Absurde ou grotesque ? Quel adjectif qualifie le mieux ce premier volet* du re-reboot venu célébrer le 75e anniversaire de Superman ? D'une manière générale, je n'apprécie pas du tout la tournure que prennent depuis quelques temps les adaptations de comics fantastiques au cinéma. Beaucoup trop axées sur le spectaculaire destructif facilité par les effets spéciaux numériques au détriment de la narration. A ce titre,  (scénariste de la trilogie Batman Begins associé ici une nouvelle fois à ) réalise une véritable prouesse : transformer l'un des personnages incontournables de la fiction populaire en pitoyable amuseur capé de foire martio-dévastatrice. Une totale régression narrative à laquelle Grant Morrisson ne s'était pas livré dans la série de bandes dessinées "All-Star Superman" (sorte d'Hêraklễs futuriste) publiée entre 2005 et 2008. Je ne crois pas qu'il faille vraiment blâmer  placé aux commandes de cette couteuse (225M$) mais risible production Warner. En revanche, l'insipide  (au milieu d'un casting hétéroclite** et, au final, peu séduisant) ne convainc guère. Chargé de succéder à  (le premier Superman à l'écran)George Reeves (à la télévision), Christopher Reeve (auquel il ressemble légèrement sur le plan physique) et Brandon Routh, l'acteur natif de Jersey compose un super-héros sans nuance ni épaisseur (un comble !), en particulier lorsqu'on le compare à quelques uns de ses homologues masquée ou casqués. Absurde et grotesque !
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*Batman vs. Superman est programmé pour 2015 avec  dans l'autre rôle-titre.
**,  et ...

mercredi 23 octobre 2013

Watermarks

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Sorti en Autriche et en Israël en décembre 2004, récompensé par le "Grand prix du public" lors des 11e Rencontres internationales de cinéma à Paris en juillet 2005, le premier film  est un documentaire original et intéressant. D'abord parce qu'il vise à la concrétisation d'un projet singulier : réunir dans la capitale de l'Autriche, près de soixante-cinq ans après leur départ forcée en 1938, d'anciennes nageuses* du Hakoah Wien, club sportif célèbre pour ses nombreux succès d'avant-guerre. Ensuite et surtout parce qu'il confronte, de manière inédite, destins particuliers et Histoire. Inégal, parfois anecdotique, Watermarks constitue donc moins une réflexion (supplémentaire) sur la souffrance et le déracinement du peuple juif durant la Seconde Guerre mondiale que leur récit personnel et collectif de l'altérité, de l'identité et de l'amitié communautaires mais aussi de l'exil.
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*Hanni Deutsch Lux, Anni Lampl, Elisheva Schmidt Susz, Trude Platzek Hirschler, Greta Wertheimer Stanton, Nanne Selinger, Ann Marie Pick Pisker. Judith Deutsch Haspel (héroïne sportive nationale en 1934-36 avant son refus de participer aux Jeux Olympiques de Berlin) ne put s'y rendre.

mercredi 16 octobre 2013

Hoy no se fía, mañana sí (on verra demain)

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Ce premier long métrage de fiction écrit, produit et réalisé par l'Espagnol  constitue sans aucun doute l'un des plus intéressants drames pendant la période du franquisme*. Venant après plusieurs documentaires politiques sur la fin de la dictature et la transition démocratique, Hoy no se fía, mañana sí narre avec pertinence, singularité et une certaine élégance la brutale consolidation totalitaire du pouvoir grâce notamment à l'élimination de toute opposition, réelle ou fantasmée, reposant sur une véritable "économie de la dénonciation". Le film décrit fort bien le caractère souvent arbitraire des incarcérations, tortures et exécutions, le régime de surveillance étroite et de crainte populaire, la duplicité et la corruption des mœurs dans cette Espagne prétendument ordonnée et pieuse. Il bénéficie également de la belle interprétation de  dans son premier grand rôle au cinéma.
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*surtout abordée de manière métaphorique dans El Espíritu de la colmenaCría cuervosEl Laberinto del fauno ou encore Balada triste de trompeta.

Passion

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 aurait-il des tendances masochistes ? Le choix des sujets de ses quatre derniers films (ceux du siècle en cours !) semblent l'attester. Une algophilie patente si l'on se fie à cette adaptation (plus que remake) transposée à Berlin du très médiocre Crime d'amour d'Alain Corneau et  y a probablement trouvé de propices vecteurs au développement de ses thèmes fétiches (manipulation, voyeurisme, saphisme, fantasmagorie du double et, bien sûr, crime présumé parfait). Mais la narration originale, même sensiblement retouchée, demeure faible. Et l'on regrette que le cinéaste mette son indiscutable talent, celui de ses principales interprètes  et , au service d'une telle production franco-germanique, ambitieuse* certes mais presque totalement vaine. Pas de quoi fouetter un... faune !
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*dotée d'un confortable budget d'environ 30M$ et candidate au "Lion d'or" 2012. Une prétention dissoute, comme pour son modèle, dans l'échec public et commercial.


lundi 14 octobre 2013

Beyond a Reasonable Doubt (l'invraisemblable vérité)

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"It's a weird, crazy idea ; but that's the reason it intrigues me."

Dernier film de la période étasunienne de Beyond a Reasonable Doubt* constitue en soi un formidable exercice intellectuel. Le scénario original de ** n'incorpore-t-il pas une fiction dans une autre fiction ? Objectif du dispositif : mettre en évidence les possibles failles dans les procédures policières et judiciaires susceptibles d'aboutir à la condamnation d'un innocent à la peine capitale. Moins édifiant, percutant que The Wrong Man d' ou 12 Angry Men de  sortis quelques mois plus tard, cette ultime production de Bert E. Friedlob (décédé peu après le début de son exploitation locale) souffre sans doute un peu de l'étroitesse de son budget, se traduisant notamment par quelques raccourcis narratifs, des éléments visuels moins élaborés mais aussi un casting (...) moins remarquable que celui du film précédent. Plus que l'(in)attendu retournement final, ce sont le rôle de la subjectivité (ambition de pouvoir chez le procureur, aveuglement de l'amour chez Susan Spencer), de l'imprévu, de la fatalité et de la presse qui contribue à l'intérêt de ce drame singulier.
Un libre remake du film a été tourné par  en 2009 avec  et  dans les rôles principaux.
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*formule juridique consacrée à l'évidence suffisante de culpabilité.
**oscarisé lors des 22e Academy Awards (catégorie "Motion Picture Story") pour The Stratton Story.


While the City Sleeps (la cinquième victime)

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"What bait?"


Après avoir soumis plusieurs projets au producteur indépendant Bert E. Friedlob (The Star avec  et  encore adolescente) accepte de réaliser le scénario de  (adaptateur notamment de Capitaine Blood et de Now, Voyager) tiré du roman initialement intitulé "The Bloody Spur" signé en 1953 par le journaliste . Bien qu'il n'ait pas choisi le sujet du film, habituellement un sérieux motif de contrariété,  s'implique sans réserve dans la production de ce thriller criminel. Il connait en effet William 'Lipstick Killer' Heirens, meurtrier en série de Chicago à l'origine de l'ouvrage, pour avoir suivi cette affaire dans la presse au milieu des années 1940. Transposées dix ans plus tard à New York, l'identification et l'arrestation de l'assassin deviennent ici le prétexte à une compétition, suite au décès de son fondateur, entre les trois responsables de département (le quotidien "The Sentinel", l'agence de presse et la division photographie) du groupe de média Kane. L'immoralité, plus d'ailleurs que l'ambition ou la psychose, constitue l'un des principaux ressorts narratifs de While the City Sleeps. Même si  a été contraint de l'édulcorer, la forte charge érotique (associée à un important taux d'alcoolémie !) du roman demeure encore manifeste* dans le film. Autres arguments décisifs de cette production, l'enthousiasmant casting réunissant  (inoubliable inspecteur  dans Laura et Where the Sidewalk Ends) et  (fils de John et père de Drew... en toute logique !) et la photographie du (lui aussi) natif austro-hongrois Ernest Laszlo (excellent chef-op. du récent Kiss Me Deadly).
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*plusieurs séquences enfreignent le Motion Picture Production Code parmi lesquelles l'équivoque prise de cigarette par Mildred Donner de la main d'Edward Mobley.

dimanche 13 octobre 2013

Flight of the Storks (le vol des cigognes)

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L'intrigue du premier roman de Jean-Christophe Grangé avait au moins le mérite d'être assez originale. L'adaptation opérée pour ce téléfilm en deux parties par l'auteur lui-même associé au new-yorkais Denis McGrath et soumise au passage à la moulinette kounénienne la rend totalement ab(conse)surde et indigeste. La prestation étriquée et hallucinée du Britannique  (titulaire de second rôle dans Control ou Fish Tank) n'arrange évidemment rien. A fuir... à tire-d'aile !

samedi 12 octobre 2013

Meek's Cutoff (la dernière piste)

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Après deux adaptations de nouvelles signées par  (Old Joy et Wendy and Lucy), la collaboration entre la cinéaste  et l'écrivain s'inspire cette fois d'un situation réelle. Meek's Cutoff relate, avec un réalisme épuré et une lenteur consommée, l'égarement d'un petit groupe de pionniers dans les sèches plaines de l'Oregon. Présenté en première (et compétition) à la Mostra 2010 puis au TIFF, ce drame très vaguement westernien se voudrait une allégorie de la perte et du secours. Quelques aient été les intentions initiales* du duo - et sans savoir s'ils ont atteint leur objectif, nous pouvons leur assurer qu'ils ont produit l'un des films les plus barbants de la décennie écoulée (voire davantage !).
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*parmi lesquelles la limitation du hors champs par le recours au format historique carré.



Underworld U.S.A. (les bas-fonds new-yorkais)

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Co-scénariste de plusieurs polars,  n'en a réalisé que quelques uns. Son premier, Pickup on South Street, reste assurément le meilleur. Intéressant à plusieurs titres, Underworld U.S.A. (inspiré, sans mention, d'articles de Joseph Dineen parus dans le "Saturday Evening Post") ne convainc pas vraiment. En cause, un récit (de vengeance tardive) manquant de cohésion, des situations souvent trop appuyées mais aussi une distribution (, , ...) un peu terne et maladroitement dirigée.



mercredi 9 octobre 2013

Djúpið (survivre)

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"Comment examine-t-on un miracle ?"

Inspiré d'un récit authentique* et dédié aux pêcheurs islandais, ce drame de  (adaptateur notamment du roman 101 Reykjavík de son compatriote ) intrigue et séduit à la fois. La simplicité réaliste du film contribue en effet fort bien à souligner l'incroyable force de l'instinct de survie du personnage central. Laquelle entre en résonance à plusieurs reprises, de manière étrange, presque fantastique, avec le souvenir d'une catastrophe naturelle**. Y puisant une énergie salvatrice. Djúpið profite aussi de l'interprétation d' (Marinó dans le diptyque Börn/Foreldrar de ). Une production atypique, donc justement appréciable.
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*celui de Guðlaugur Friðþórsson, seul rescapé de l'équipage d'un chalutier ayant sombré en mars 1984. Le pêcheur réussit à regagner son village après avoir nagé sur une distance de six kilomètres dans une eau à 5°C puis parcouru pieds nus deux kilomètres à température négative.
**l'éruption du volcan Eldfell sur l'île d'Heimaey (lieu de naissance de la cinéaste Sólveig Anspach) en janvier 1973.