jeudi 29 mai 2014

The Doobie Brothers: Let the Music Play, the story of the Doobie Brothers

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The Doobie Brothers
Le groupe se forme, de manière encore informelle, suite à la rencontre en 1970 entre le batteur John Hartman et le chanteur, guitariste et compositeur Tom Johnston. Le bassiste Dave Shogren (remplacé l'année suivante par Tiran Porter) et Patrick Simmons (également chanteur, guitariste et compositeur) complètent la formation initiale. Après un premier album, The Doobie Brothers s'adjoint un second batteur, Michael Hossack (remplacé en 1973 par Keith Knudsen). Cette configuration insolite contribue au particularisme du groupe (trois chanteurs, complémentarité du jeu rythmique accentué de Johnston avec celui en picking de Simmons). Renforcé par l'arrivée, en 1974, de Jeff 'Skunk' Baxter, ex-guitariste de Steely Dan.
Disques* et tournées s'enchainent presque sans répit. Au cours de celle consécutive au cinquième album, le groupe doit pallier la défaillance de Johnston, faisant appel à Michael McDonald, surtout connu à l'époque pour ses collaborations studio avec Steely Dan. Le bariton et claviériste natif de St. Louis convainc d'abord par ses remarquables qualités vocales puis, assez vite, par son talent de composition. C'est d'ailleurs son "Takin' It to the Streets" qui donnera son titre à l'album suivant. L'influence croissante qu'il exerce modifie significativement le style, la sophistication et donc la perception du groupe. Son succès commercial également puisque "Minute by Minute" (déc. 1978) se retrouve bientôt classé n°1 aux charts US puis récompensé par les "Grammys" 1980 du disque et de la chanson ("What a Fool Believes" co-signée avec Kenny Loggins) de l'année.
Le neuvième album, "One Step Closer", ne sort que près de deux ans plus tard. Hartman n'y participe pas, Baxter a cédé la place à John McFee et un nouveau musicien, Cornelius Bumpus, y joue du saxophone et de l'orgue. Porter quitte le groupe après l'enregistrement dans un climat marqué par l'épuisement et les dissensions. Fin 1981, l'annonce du départ de Patrick Simmons, ultime membre originel, scelle la séparation des Doobie Brothers après une tournée d'adieu. A partir de 1987, plusieurs reformations se concrétisent pour des concerts souvent à caractère caritatif accompagnées, entre 1989 et 2010, de quatre nouveaux disques.

Let the Music Play
Ce documentaire, produit en novembre 2012, s'appuie pour l'essentiel sur les témoignages de plusieurs membres du groupe (Patrick Simmons, Tom Johnston, Tiran Porter, Michael McDonald...), du manager Bruce Cohn et du producteur Ted Templeman, illustrés par des extraits de concerts et divers documents d'archives publics ou personnels. L'objectivité demeure donc assez relative, l'absence de recul critique, voire même artistique, constituant l'une des principales faiblesses de ce récit "autorisé". On regrette aussi qu'aucune mise en perspective ne soit véritablement opérée, en particulier à l'égard de leurs influences, d'autres grands groupes californiens de cette époque (Jefferson Airplane, Hot Tuna, Grateful Dead...) et ultérieurs (Eagles, Toto...).
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*"Toulouse Street" (juil. 1972 included "Listen to the Music"), "The Captain and Me (mars 1973 incl. "Long Train Runnin'"), "What Were Once Vices Are Now Habits" (févr. 1974 incl. "Black Water"), "Stampede" (avril 1975).

mercredi 28 mai 2014

Good

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Patiente Miriam Segal ! La productrice indépendante britannique a souhaité porter à l'écran cette pièce en deux actes du dramaturge écossais d'origine russe  aussitôt après l'avoir vue lors de sa création1 par la Royal Shakespeare Company en septembre 1981. La mise en chantier du projet2 ne débutera finalement que près d'un quart de siècle plus tard. Cette longue maturation ne constituant, en l'occurrence (et à l'inverse du cornélien "... la valeur n'attend point le nombre des années"), pas un gage de qualité. Présenté en première au TIFF 2008, Good3 déçoit tout à la fois en raison d'une sorte d'émoussement des thèmes abordés (caution et engagement intellectuels, immoralité, trahison, mauvaise conscience...) et de la faible intensité dramatique du scénario de . Une relative inconsistance prévaut donc, renforcée par la platitude "moderniste" de la réalisation du Brésilien né à Vienne  (pour lequel il s'agit du deuxième long métrage de fiction). Impression à peine contredite par l'interprétation un peu trop stupéfaite de , ou par celle de ses principaux partenaires,  (Lucius Malfoy dans Harry Potter and the Chamber of Secrets et les épisodes suivants de la série) et  (remplaçante de Romola Garai). Dommage !
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1. Alan Howard y tenait le rôle de John Halder, repris en 1999 par Charles Dance.
2. avec Hugh Jackman en tête d'affiche, dirigé par la Danoise Lone Scherfig (An Education).
3. le titre français s'inspire bien abusivement du nietzschéen "Jenseits von Gut und Böse..."



lundi 26 mai 2014

Midnight in the Garden of Good and Evil (minuit dans le jardin du bien et du mal)

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"Sport, truth, like art, is in the eye of the beholder. You believe what you choose and I'll believe what I know."

Sorti dix mois après l'adaptation d'Absolute PowerMidnight in the Garden of Good and Evil est lui aussi tiré d'un premier roman, celui best seller de  publié en 1994 fondé sur une affaire criminelle survenue en 1981 à Savannah (Georgie). Le script du Texan  (auteur du scénario de A Perfect World) prenait toutefois la liberté d'agréger, d'éliminer ou d'ajouter certains personnages et d'écourter également la procédure judiciaire. Long et un peu étrange récit (près de deux heures trente) dans lequel s'entrechoquent magie vaudou, différence de classes, homosexualité et vérité relative. Ce vingtième film réalisé (le quatorzième produit) par Clint Eastwood a d'ailleurs dû dérouter lors de son exploitation initiale par la Warner puisque son audience fut plutôt décevante* et qu'il ne figure pas, à tort ou à raison, parmi les meilleures productions du cinéaste. Pas forcément décisif, l'unique rencontre à l'écran de ** avec  justifierait un visionnage. D'autant que l'interprétation de l'Australien  ('Breaker' Morant) et celle étonnante du transsexuel  ou les fugitives apparitions de  (acteur de soutien, la même année, dans l'excellent Gattaca) pourraient aussi susciter une naturelle curiosité.
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*25M$ de recettes locales pour un budget d'environ 30 à 35M$.
**dans un rôle refusé par Edward Norton.





dimanche 25 mai 2014

Speak Easily

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Sans la prestation de Speak Easily ne mériterait sans doute pas le moindre intérêt. A priori séduisante, l'histoire à base de mystification et de discordances imaginée par Clarence Budington Kelland1 l'est beaucoup moins une fois portée à l'écran. Cette deuxième comédie sous pavillon MGM (après The Passionate Plumber sorti six mois plus tôt) dans laquelle l'acteur-producteur a pour principal partenaire le compositeur et chanteur 2 souffre en effet de nombreux moments faibles et donc de longueurs malgré l'énergique réalisation d'. Mais aussi d'acteurs secondaires sans réelle conviction ni relief tels 3, la gironde 45 ou encore . Les quelques vrais épisodes comiques typiquement  ne suffisent hélas pas à donner un cachet suffisant au film (visuellement évoqué par Harpo Marx dans A Night at the Opera lorsqu'il se balance au-dessus d'une scène).
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1. prolifique écrivain et homme de presse, auteur notamment au cours de sa longue carrière (1917-1964) de The Cat's-Paw d', de la comédie musicale Strike Me Pink avec , de Mr. Deeds Goes to Town de  ou du western Arizona.
2. le duo sera reformé juste après pour What-No Beer? avant d'apparaitre, trente ans plus tard, dans It's a Mad, Mad, Mad, Mad World de .
3. l'épouse du dramaturge et réalisateur Edgar Selwyn et belle-sœur du producteur  fait ici la cinquième de ses huit apparitions au cinéma.
4. vue dans plusieurs courts et longs métrages du duo  &  puis dans deux films des .
5. aperçue dans le court métrage  avec  et  en policiers. Elle retrouvera le premier dans Sunset Blvd. où l'une et l'autre tiendront leur propre rôle.



mercredi 21 mai 2014

Il était une forêt

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"... La lumière les invite à recommencer l'histoire."

Radieux, éclatant documentaire, Il était une forêt nous fait avec sagesse "le récit d'une renaissance", celle de la forêt tropicale menacée à l'horizon de la décennie en cours si nous ne la protégeons pas résolument. Vieux projet conçu par le biologiste-botaniste  qui coiffe ici sa casquette de dendrologue et de défenseur éclairé de la nature. Narré sans précipitation (sauf atmosphériques !) par *, le film nous fait pénétrer dans "l'univers mystérieux du génie végétal", s'attardant en particulier sur les multiples, nécessaires, souvent insolites interactions avec la faune primitive. La production associe de manière assez pertinente des vues réelles tournées au Pérou et au Gabon par ** à des simulations en images numériques. La photographie, assurée par Antoine Marteau, est réussie ; il faut également souligner l'intéressant travail opéré sur le son et la qualité de la bande originale d'Eric Neveux. Des documentaires de ce bois-là, on en redemande !
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*par ailleurs voix française de l'acteur Robin Williams.
**le cinéaste burgien (et co-auteur du scénario) réalisait là son second long métrage documentaire pour le cinéma après  La Marche de l'empereur (dont il est séparé par la fiction Le Renard et l'enfant).

mardi 20 mai 2014

RED 2

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Les tentatives préalables de me remémorer, ne serait-ce de quelques bribes, le volet initial ont été vouées à l'échec. Je crains que cette suite ne soit logée, sur ce plan, à la même enseigne. Inspiré cette fois des seuls personnages du roman graphique du duo Warren Ellis-Cully Hamner, RED 2 se révèle assez vite très creux et artificiel. Convenu et insignifiant, le scénario de Jon et Erich Hoeber (signataires, entretemps, de celui de Battleship) se contente en effet d'enfiler, entre Canada, Angleterre, Paris et Russie mais sans aucune finesse, scènes d'action et humour consternant. Nous donnant un peu le sentiment que le seul fait d'avoir réuni à nouveau , ,  et
 devrait suffire à contenter le gentil spectateur. Nous sommes, en réalité, bien loin du compte (surtout pour la bagatelle de 84M$) ! Dans la veine des également décevants Knight and Day et This Means War, ce deuxième opus a d'ailleurs moins attiré le public US que le précédent*. La réalisation de  (surtout actif à la télévision depuis Galaxy Quest et Fun with Dick and Jane), successeur de l'Allemand , ne constitue pas une valeur ajoutée. Pas plus que la présence d' ou de . Celle du Sud-coréen  (acteur régulier de Kim Jee-woon et déjà partenaire de  dans G.I. Joe: Retaliation) et de  apporte en revanche au film un semblant de relief. Une seconde sequel a été annoncée ; est-ce vraiment indispensable ?
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*53,2M$ de recettes (94,8M$ à l'international) contre 90,3M$ pour RED (108,6M$ à l'international, 58M$ de budget).




jeudi 15 mai 2014

Lee Ritenour: Overtime


Lee Ritenour
Guitariste jazz et compositeur s'inscrivant dans la lignée des Wes Montgomery, Joe Pass et Kenny Burrell, Lee 'Captain Fingers' Ritenour a traversé les quarante dernières années en incorporant, ici ou là, à sa musique des éléments issus d'autres genres (pop, rock, blues, funk, influences brésiliennes). Il est surtout connu pour la fidèle collaboration entretenue avec le pianiste Dave Grusin, sa participation au quartette Fourplay formé en 1991 avec le claviériste Bob James (Nathan East : basse, Harvey Mason : batterie) au sein duquel il sera remplacé en 1997 par Larry Carlton.

Overtime
En février 2004, il réalise ce projet rétrospectif : retracer sa carrière, devant un public restreint et sélectionné, à travers une vingtaine de titres en réunissant plusieurs des musiciens qui l'ont accompagné au cours de cette période. Intéressant mais pas captivant (sauf, peut-être, pour les amateurs convaincus de ce smooth-jazz propret et gentillet), le set incorpore aux compositions personnelles, électriques et acoustiques, divers morceaux dont cinq d'origine brésilienne motivés par la présence du Carioca Ivan Lins (avec lequel Ritenour a travaillé sur l'album "Harlequin" en 1985). Le moment fort de ce vrai-faux concert reste la reprise de "Papa Was a Rollin' Stone", écrit en 1972 pour la Motown par le duo Norman Whitfield-Barrett Strong et popularisé par The Temptations.

Participants :
  • Dave Grusin : claviers
  • Ivan Lins : chant, claviers
  • Patrice Rushen : claviers
  • Harvey Mason : batterie
  • Alex Acuna : batterie
  • Chris Botti : trompette
  • Ernie Watts : saxophone tenor & soprano
  • Eric Marienthal : saxophone alto & tenor, flûte
  • Anthony Jackson : basse
  • Melvin Davis : basse électrique
  • Dave Carpenter : contrebasse
  • Barnaby Finch : claviers
  • Oscar Seaton : batterie
  • Kenya Hathaway : chant
  • Grady Harrell : chant
  • Steve Forman : percussions
Titres :
  1. Party Time
  2. Blue in Green
  3. Mizrab
  4. Sugarloaf Express
  5. Harlequin
  6. Beyond the Storm
  7. Dinorah Dinorah
  8. P.A.L.S.
  9. Captain Fingers
  10. Morning Glory
  11. Captain Caribe
  12. Night Rhythms
  13. A Little Bumpin'
  14. Water to Drink (Agua de Beber)
  15. Possibilities
  16. Papa Was a Rolling Stone
  17. Is It You?
  18. Thriteen
  19. She Walks This Earth 

mercredi 14 mai 2014

Jeff Beck: Performing this week... Live at Ronnie Scott's


Jeff Beck
Né à Londres le 24 juin 1944, Geoffrey Arnold Beck est, depuis le début des années 1970, l'un de mes guitaristes électriques préférés1. D'abord en raison de son étonnante polyvalence musicale (blues-rock, metal, jazz...), de son approche innovatrice de l'instrument et pour l'influence à la fois significative et durable qu'il a exercé dans ces deux domaines.
Impressionné par Les Paul (découvert à la radio avec "How High The Moon"), Cliff Gallup (premier lead guitar de Gene Vincent), B.B. King ou encore Steve Cropper (collaborateur d'Otis Redding et fondateur des Blues Brothers), le jeune Jeff n'envisage de devenir musicien professionnel qu'après sa rencontre avec Jimmy Page, ancien camarade de collège de sa sœur aînée. Sur recommandation de celui-ci, il remplace en 1965 Eric Clapton au sein des Yardbirds, rejoint l'année suivante par Page (ils apparaissent ensemble, unique occasion publique à cette époque, interprétant “Train Kept a Rolling” - réintitulé "Stroll On" - dans Blowup d'Antonioni avant que Beck n'y détruise une guitare).
Beck entame ensuite une carrière solo. Deux formations du Jeff Beck Group se succèdent, la première en janvier 1967 (avec notamment ses quasi sosies Rod Stewart et Ron Wood), la seconde en avril 1971. Il parvient ensuite à finaliser le projet Beck, Bogert, Appice réunissant le bassiste Tim Bogert et le batteur Carmine Appice (ex-membres de Vanilla Fudge et de Cactus). Le groupe (1972-1974) ne sortira qu'un unique album studio suivi d'un live au Japon. La suite de la trajectoire de Beck est plus confuse, marquée en particulier par sa coopération avec le claviériste Jan Hammer, l'obtention de sept Grammy Awards (six "Best Rock Instrumental Performance"2 et une "Best Rock Instrumental Performance"3) et une brève figuration musicale dans la comédie Twins d'.

Live at Ronnie Scott's
Entre deux participations au festival de Crossroads organisés par son camarade Eric Clapton et dans le cadre d'une tournée européenne, Jeff Beck tient, pendant cinq soirs en novembre 2007, la scène du club de jazz situé dans le quartier londonien de Soho. Il est entouré du claviériste jazz Jason Rebello (successeur de Kenny Kirkland auprès de Sting), du batteur Vinnie Colaiuta (Frank Zappa, Joni Mitchell, Sting) et de l'étonnante jeune bassiste australienne Tal Wilkenfeld. L'intimité du lieu, la qualité du groupe et l'allant du guitariste se conjuguent idéalement pour nous offrir un concert mémorable et rare (en vidéo). Le répertoire est éclectique mais artistiquement cohérent, du single "Beck's Bolero" (1966) co-écrit par Jimmy Page et Keith Moon à "Where Were You" composé avec Terry Bozzio et Tony Hymas pour l'album "Jeff Beck's Guitar Shop" (1989), en passant par des versions personnelles de titres des années fusion (John McLaughlin, Billy Cobham, Jan Hammer), de Stevie Wonder ou encore le "A Day in the Life" des Beatles.
Trois invités se joignent au groupe, la chanteuse soul et actrice britannique Joss Stone ("People Get Ready"), sa compatriotes Imogen Heap ("Blanket", "Rollin' and Tumblin'") et, "divine" surprise, Eric 'Slow Hand' Clapton pour deux blues ("Little Brown Bird" et "You Need Love" de Muddy Waters).

Titres :
  1.     Beck's Bolero
  2.     Eternity's Breath
  3.     Stratus
  4.     Cause We've Ended As Lovers
  5.     Behind The Veil
  6.     You Never Know
  7.     Nadia
  8.     Blast from the East
  9.     Led Boots
  10.     Angel (Footsteps)
  11.     People Get Ready
  12.     Scatterbrain
  13.     Goodbye Pork Pie Hat/Brush With The Blues
  14.     Space Boogie
  15.     Blanket
  16.     Big Block
  17.     A Day In The Life
  18.     Little Brown Bird
  19.     You Need Love
  20.     Rollin' & Tumblin'
  21.     Where Were You
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1. aux côtés de Jimi Hendrix, Stevie Ray Vaughan, Jimmy Page, Rory Gallagher, Robert Fripp, Frank Zappa, Allan Holdsworth, Duane Allman... la plupart d'entre eux n'étant d'ailleurs pas seulement de remarquables instrumentistes mais aussi et surtout d'épatants musiciens.
2. "Escape" (in "Flash" 1986), "Guitar Shop" (in "Jeff Beck's Guitar Shop", 1990), "Dirty Mind" (in "You Had It Coming", 2002), "Plan B" (in "Jeff", 2004), "A Day in the Life" (in "Performing This Week: Live at Ronnie Scott's Jazz Club", 2010) et "Hammerhead" (in "Emotion & Commotion", 2011)
3. "Nessun Dorma" (in "Emotion & Commotion", 2011)

lundi 12 mai 2014

The Broken Circle Breakdown (alabama monroe)


Une heure environ, ce drame musico-familial n'est pas parvenu à me retenir plus longtemps. Après une première partie contrastée, construite en incessants allers-retours temporels, l'adaptation de la pièce* des acteurs  et  m'a semblé perdre son sens. Ou, peut-être, ne voulais-je plus le percevoir. Son succès public et les diverses récompenses reçues** auraient pu m'inciter à persévérer. Tel n'a pas été le cas.

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*"The Broken Circle Breakdown Featuring the Cover-Ups of Alabama".
**second film (après la comédie dramatique De helaasheid der dingen) du Belge  à figurer parmi les plus vingt grands succès nationaux, nommé notamment aux "Oscars" 2014 et désigné "meilleur film étranger" aux derniers "César".

House of Cards

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"The road to power is paved with hypocrisy. And casualties."

Si elle reprend à la série originale le concept narratif de base, quelques dialogues et gimmiks, cette transposition US joue cependant sur un tout autre registre. Le scénariste Beau Willimon (auteur de la pièce "The Ides of March"), associé notamment à Kate Barnow (True Blood) et Sam Forman, dispose d'abord évidemment de davantage de temps pour développer intrigues et personnages. Les enjeux sont aussi sensiblement renouvelés (différences de systèmes politiques oblige) et complexifiés. Autres changements significatifs : Claire, l'épouse de la figure centrale Francis Underwood, est une femme active, responsable d'une organisation humanitaire internationale ; la jeune journaliste Zoe Barnes se retrouve assez vite soumise à un rapport de force souvent conflictuel avec son informateur et amant. Programmé depuis février 2013 par le fournisseur de média en streaming Netflix (Lilyhammer), House of Cards a contribué à la notoriété internationale de son diffuseur d'un genre particulier grâce à l'engouement des publics mais également aux diverses récompenses obtenues (Emmy Awards, Golden Globes, Writers Guild of America...). Les conditions spécifiques de production ont par ailleurs rendu possible la participation de  (auteur des deux premiers épisodes) ou, plus récemment, de Jodie Foster (chapitre 22). Le solide casting réuni (l'excellent  - qui débute à la réalisation en dirigeant le chapitre 23 - ,  et ...) contribue enfin au vif intérêt suscité par cette série dramatique.


Episodes

Saison 1
  1. L'échiquier politique (Chapitre 1)
  2. Chaises musicales (Chapitre 2)
  3. Tables de négociations (Chapitre 3)
  4. Alliances stratégiques (Chapitre 4)
  5. Changement de programme (Chapitre 5)
  6. Fin de la récréation (Chapitre 6)
  7. Faites vos jeux (Chapitre 7)
  8. Les copains d'avant (Chapitre 8)
  9. Tout compte fait (Chapitre 9)
  10. Rébellions (Chapitre 10)
  11. Descente en enfer (Chapitre 11)
  12. Echanges de bons procédés (Chapitre 12)
  13. La fin justifie les moyens (Chapitre 13)
Saison 2
  1. Nouvelle base (Chapitre 14)
  2. Trafic d'influence (Chapitre 15)
  3. Vice et procédure (Chapitre 16)
  4. Huis clos (Chapitre 17)
  5. Le soldat Underwood (Chapitre 18)
  6. Coup pour coup (Chapitre 19)
  7. Financement occulte (Chapitre 20)
  8. Effet domino (Chapitre 21)
  9. Orgueil et humiliation (Chapitre 22)
  10. Liaisons dangereuses (Chapitre 23)
  11. Relations tendues (Chapitre 24)
  12. Envers et contre tous (Chapitre 25)
  13. Nouveau chapitre (Chapitre 26)
Saison 3
  1. Chapitre 27




samedi 10 mai 2014

House of Cards

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"You might well think that. I couldn't possibly comment."

Le visionnage de cette mini-série (en quatre épisodes) britannique constitue, de mon point de vue, l'indispensable préalable à celle de sa célébrée transposition US. Adaptation par le Gallois Andrew Davies (Pride and PrejudiceBridget Jones's Diary) du roman de Michael Dobbs*, House of Cards se montre largement à la hauteur des exigences de qualité et d'intelligence offertes par les productions télévisées de la BBC. Subtile, à bien des égards réjouissant, ce drame politique imaginait, au moment même des faits (novembre 1990), l'épineuse, antagoniste voire criminelle succession de Margaret Thatcher au poste de premier ministre. Rythme et simplicité caractérisent l'efficace réalisation de l'Anglais Paul Seed. C'est évidemment l'excellente et shakespearienne prestation de ** qui lui donne (avec les régulières apparitions de quelques rongeurs omnivores) sa saveur particulière, instaurant très tôt une confidente complicité avec le spectateur. Le comédien écossais, récompensé à ce titre aux 38e BAFTA, compose en effet avec malice l'effacé mais machiavélique Francis Urquhart, Chief Whip des députés du parti au pouvoir. Redoutable revanchard et manipulateur peu scrupuleux pour servir son ambition dissimulée. L'équivoque relation entretenue avec la jeune journaliste Mattie Storin, tenue par  (prête à tous les compromis, ne possède-t-elle pas une automobile française ?!) s'achève ici de manière inversée par rapport au roman, permettant ainsi à l'auteur et aux producteurs de développer deux suites (To Play the King en 1993 et The Final Cut en 1995).
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*conseiller de la "Dame de fer", alors chef du parti conservateur d'opposition, puis adjoint de John Major en 1994-95, Dobbs (surnommé  "Westminster’s baby-faced hit man") était considéré comme un magistral intrigant politique.
**l'un des partenaires d' dans la série Tinker Tailor Soldier Spyinterprète à deux reprises de Sherlock Holmes au début des années 1980 et de Mr. Warrenn dans Brazil de Terry Gilliam.