mercredi 26 septembre 2007

Mahavishnu Orchestra: Live at Montreux


Mahavishnu Orchestra

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John McLaughlin quitte sa Grande-Bretagne natale en 1969 et se rend aux Etats-Unis pour former, avec son fondateur et batteur Tony Williams*, le trio Lifetime. Il rejoint ensuite le groupe de Miles Davis, lequel vient d'y introduire des instruments électriques. Le Britannique enregistrera plusieurs albums avec le célèbre trompettiste parmi lesquels les excellents "In A Silent Way", "Bitches Brew" (dont un morceau est intitulé à son nom) et "On the Corner" (1972).
En 1971, après un premier disque solo, McLaughlin, récemment baptisé 'Mahavishnu' sous l'influence du gourou Sri Chinmoy, crée le Mahavishnu Orchestra. Cette première version du groupe est composée du batteur Billy Cobham, rencontré chez Miles, du violoniste Jerry Goodman (tous deux déjà présents sur "My Goal's Beyond"), du bassiste irlandais Rick Laird et du pianiste tchèque Jan Hammer. Le groupe explore et approfondit, de manière mystique et flamboyante, le courant jazz-rock initié à la fin de la décennie précédente. Deux superbes albums, "The Inner Mounting Flame" et "Birds of Fire", sortent respectivement en 1972 et 1973.
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La formation est totalement remaniée en 1974. Le Français Jean-Luc Ponty, collaborateur notamment de Frank Zappa, y remplace Goodman jusqu'en 1975, 'Narada' Michael Walden reprend les baguettes de Cobham et compose avec Ralphe Armstrong, à la place de Laird, la base rythmique de ce nouveau Mahavishnu Orchestra, tandis que la frêle Gayle Moran, compagne de Chick Corea, se substitue brièvement à l'énergique virtuose Hammer avant l'arrivée de Stu Goldberg. Des trois albums parus au cours de cette période, seul "Inner Worlds" (1976) se monte digne des productions initiales.
Après la dissolution de cette deuxième mouture, John McLaughlin contribue à la naissance et à l'essor de ce qui ne s'appelle pas encore la World Music en créant l'acoustique et indo-européen Shakti. Il forme également à cette époque avec Al Di Meola et Paco De Lucia le plus spectaculaire trio "guitaristique" des années 1980.
1984 voit la résurrection du Mahavishnu Orchestra avec Billy Cobham (remplacé sur scène par Danny Gottlieb), Bill Evans, passé lui aussi par l'école Miles Davis, au saxophone, le Suédois Jonas Hellborg à la basse ainsi que Mitchel Forman, puis Jim Beard, aux claviers autour du guitariste-leader. L'inspiration et la tonalité des compositions marquent une rupture radicale avec le passé du groupe, l'honorable "Mahavishnu", sorti la même année, étant en particulier caractérisé par l'emploi intensif du Synclavier par John McLaughlin.

Live at Montreux 1974 & 1984

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Deux ans après sa première participation**, dans sa formation originelle, le Mahavishnu Orchestra clôt, ce 7 juillet 1974, la huitième édition du Montreux Jazz Festival à l'affiche duquel apparaissaient aussi le Eleventh House de Larry Coryell et le groupe de Billy Cobham réunissant notamment John Abercrombie à la guitare et les frères Brecker aux cuivres.
Les longues, techniques et froides compositions de John McLaughlin, issues, à l'exception du "Sanctuary" signé Wayne Shorter, de l'album "Apocalypse" sorti en mars ont incontestablement un peu vieillies. Elles servent surtout de prétexte à de successifs soli des musiciens, illusoires joutes dont Jean-Luc Ponty sort le plus souvent vainqueur en raison du climat spécifique qu'il réussit à apporter aux morceaux.
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Changement d'ambiance en 1984 pour un riche festival au cours duquel se produisent notamment Miles Davis (accompagné par un sextet avec Bob Berg et John Scofield), Steps Ahead et David Sanborn. La troisième et actuelle dernière version du groupe trouve ce 19 juillet l'occasion de tester sur scène le contenu de "Mahavishnu" enregistré en avril-mai.
Plus jazz et groovy, cette prestation met en évidence un équilibre et un plaisir de jouer qui semblaient faire défaut dix ans auparavant. Le duo McLaughlin-Evans fonctionne très bien. Les accents de la guitare synthétisée et du saxophone font d'ailleurs parfois penser au Weather Report de Joe Zawinul. Le jeu percutant de Jonas Hellborg, déjà invité à Montreux en 1981, fait impression. Le bassiste de vingt-six ans, en interprétant l'introduction de "Little Wing" pendant son medley du milieu de concert, rend un hommage appuyé à Hendrix. L'éclectique Danny Gottlieb, collaborateur entre nombreux autres de Pat Metheny, a quant à lui l'occasion se met en évidence pendant le solo qu'il prend sur "Pacific Express".

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1974 :
Guitare : John McLaughlin
Violon : Jean-Luc Ponty
Orgue, chant : Gayle Moran
Basse : Ralph Armstrong
Batterie : Michael Walden
Steve Kindlter (violon)
Carol Shive (violon)
Marsha Westbrook (alto)
Phil Hirschi (violoncelle)
Bob Knapp (flûte, trompette, cor)
Steve Frankovitch (trompette, cor)

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Les titres :
1. Wings of Kharma
2. Hymn to Him
3. Power of Love (audio seul)
4. Smile of the Beyond (audio seul)
5. Vision is a Naked Sword (audio seul)
6. Sanctuary (audio seul)

1984 :
Guitare : John McLaughlin
Saxophone : Bill Evans
Claviers : Mitchell Forman
Basse : Jonas Hellborg
Batterie : Danny Gottlieb

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Les titres :
1. Radio Activity
2. Nostalgia
3. East Side, West Side
4. Clarendon Hills
5. Medley:
. Blues for L.W.
. It's the Pit
. Living on the Crest of a Wave
6. Jozy
7. Pacific Express
8. Mitch Match
9. Mitch Match (reprise)
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*à ne pas confondre avec le chanteur leader des Platters.
**le lendemain du concert donné par le groupe d'un certain Jean-Luc Ponty !

jeudi 20 septembre 2007

Pearl Jam: Immagine In Cornice (Picture In A Frame) Live In Italy


"Sun come up it was blue and gold" (in "Picture In A Frame", Tom Waits)

Pearl Jam

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Lorsque Andrew Wood, le chanteur de Mother Love Bone, décède d'un overdose en mars 1990, ses partenaires au sein du groupe de Seattle, le guitariste Stone Gossard et le bassiste Jeff Ament*, font appel au guitariste soliste Mike McCready et au chanteur Eddie Vedder pour produire une maquette avec Matt Cameron de Soundgarden à la batterie. C'est avec Dave Krusen, bientôt remplacé par Dave Abbruzzese, à cet instrument que la formation, rebaptisée Pearl Jam, enregistre début 1991 son premier album, "Ten", dont la parution ne sera effective qu'au mois d'août suivant.
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La renommée croissante de Nirvana, au début de l'année suivante, aura un impact significatif sur le succès de ce très bon disque. Associé au courant grunge, Pearl Jam, devenu un des groupes majeurs du rock US, conforte son statut avec "Vs." et surtout "Vitalogy", sortis respectivement en octobre 1993 et décembre 1994. Il reste pourtant insensible aux exigences de l'industrie du disque, refusant notamment de se prêter au tournage de clips ou la commercialisation de singles et annulant une tournée estivale en raison du prix des places trop élevé négocié par les promoteurs. Après l'enregistrement du troisième album, Jack Irons (Red Hot Chili Peppers et Eleven) se substitue à Dave Abbruzzese.
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Début 1995, les membres de Pearl jam sont crédités sur "Mirror Ball" de Neil Young qu'ils avaient déjà croisé plusieurs fois sur scène. Les quatre disques suivants, sortis à deux ans d'intervalle entre 1996 et 2002, complété par un "Live on Two Legs" en 1998, se montrent dans l'ensemble moins convaincants même si les deux derniers renouent avec cette énergie sauvage qui constituait la principale caractéristique du groupe depuis son origine. Une évolution favorable confirmée par leur actuelle ultime production (mai 2006), classée numéro deux dans les charts US.

Immagine In Cornice
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Les Italiens seraient-ils devenus le meilleur public rock européen ? Sans doute car c'est encore dans la péninsule** qu'a été réalisé cet intéressant documentaire sur la tournée 2006 de promotion de l'album "Pearl Jam". Le reportage du photographe et réalisateur Danny Clinch (Ben Harper: Pleasure and Pain 2002) est en effet davantage qu'une simple captation de concerts puisqu'il intègre entre les titres des images enregistrées en backstage ou en marge du séjour du groupe dans le Nord de l'Italie.
Après leurs concerts donnés à Marseille (9 sept.) et à Paris (Bercy le 11 sept.), Pearl Jam se produit en effet successivement, entre le 14 et le 20 septembre, à Bologne, Vérone, Milan, Turin et dans la petite ville toscane de Pistoia. L'accueil est partout enthousiaste et ces concerts attirent des fans d'autres régions mais aussi de pays (plus ou moins !) limitrophes où le groupe ne passe pas.
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Absent pendant six ans des scènes européennes, Pearl Jam, dont la musique acquiert une dimension supplémentaire en live, offre des prestations particulièrement réjouissantes, renouant avec son meilleur niveau depuis la création du groupe au début des années 1990. Dotée de gros moyens et intelligemment réalisée, la production vidéo permet de les apprécier sous plusieurs et différents angles (pas seulement de caméra), renforçant ainsi l'intérêt de ce document, évidemment indispensable pour les amateurs, auprès de ceux qui apprécient le rock en général.
Pearl Jam ne goûte guère, on le sait, les compromis. Danny Clinch non plus puisqu'il conserve par exemple dans le montage la maladroite chute d'E. Vedder pendant l'interprétation de "Alive". A noter enfin, dans les titres proposés en bonus, la reprise de "A Quick One While He's Away" de Pete Townshend (figurant sur l'album partiellement éponyme des Who de 1966) et celle, en solo par E. Vedder, de "Throw Yours Arms Around Me" tiré de l'album "Human Frailty" de Hunters & Collectors.

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Le groupe :
Chant, guitare : Eddie Vedder
Guitare : Mike McCready & Stone Gossard
Basse : Jeff Ament
Batterie : Matt Cameron
Claviers : Kenneth 'Boom' Gaspar

Les chapitres :
1. Severed Hand (Milan)
2. World Wide Suicide
3. Life Wasted (Torino)
4. Immortality (doc.)
5. Corduroy (Verona)
6. State of Love and Trust (Milan)
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7. Porch (Verona)
8. Even Flow (Torino)
9. Better Man (Verona)
10. Alive (Milan)
11. Blood (Verona)
12. Heaven Can You Hear Me Now? (doc. à Pistoia)
13. Comatose (Pistoia)
14. Come Back (Pistoia)
15. Donato's Dance (Vivo) - montage
16. Rockin' In The Free World (Pistoia) 17. Picture in a Frame (doc.)
Bonus Tracks
1. A Quick One (While He's Away)
2. Throw Yours Arms Around Me (Pistoia)
3. Yellow Ledbetter
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*tous deux ex-membres de Green River.