"La vraie, c'est toi !."
Qian mian mo nu constitue la première collaboration de Chung Chang-wa avec la Shaw Brothers.
Le cinéaste coréen avait auparavant dirigé une quarantaine de films,
essentiellement d'action, dans son pays natal avant de franchir le
Tropique du Cancer pour cette nouvelle étape professionnelle qui sera
notamment marquée, trois ans plus tard, par le tournage du célèbre Tian xia di yi quan. Production aux charmes (pas seulement !)
délicieusement kitsch, le film peut compter parmi ses arguments sur
l'unique face-à-face à l'écran de deux des stars hongkongaises féminines
de l'époque, Tina Chin Fei et Pat Ting Hung.
La redoutable voleuse surnommée la 'Diablesse' a de nouveau frappé. En prenant l'apparence de Mme Jin, une fidèle cliente de la joaillerie Jeane
décédée le matin même, elle vient d'y dérober pour près de six cent
mille dollars de bijoux. L'inspecteur chargé de l'enquête et sa jolie
collaboratrice Xu Ji-ying essaient désespérément de démasquer la criminelle aux multiples visages. De son côté, la reporter Mao Li est chargée par sa directrice d'obtenir des informations privilégiées sur la 'Diablesse' afin de relancer les ventes de leur journal. La jeune femme aimerait bien aussi remplacer Ji-ying dans le cœur de son collègue photographe Yu-da. Un soir, Ji-ying reçoit un appel téléphonique qu'elle croit émaner de Yu-da se faisant passer pour la 'Diablesse'. Elle est bientôt endormie et emmenée dans l'étrange repaire de cette dernière.
Petit polar doté de quelques scènes d'action et de combat, aux accents souvent comiques, Qian mian mo nu aurait pu voir sa réalisation confiée à Lo Wei, un habitué du genre pour le studio. L'acteur et futur réalisateur de Jing wu men venait de tourner Tie guan yin yong po bao zha dang, un film au concept (!) assez proche avec Lily Ho en vedette. Entre Fantômas (celui d'André Hunebelle et non de Louis Feuillade), James Bond* et "Comic Strip" de Gainsbourg, Qian mian mo nu
mise davantage sur la physionomie de ses actrices, fort plaisante au
demeurant, que sur son scénario pour séduire le public. Quelques clins
d'œil aux productions en costumes de la Shaw,
une certaine audace visuelle, notamment pour mettre en évidence la
lingerie de ces dames, premiers rôles ou starlettes à occuper... et
l'affaire est emballée, le tout sur un rythme de jerk (à moins que ce ne soit du twist !).
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*Thunderball est sorti quatre ans plus tôt. Le score du film emprunte d'ailleurs quelques fugitifs motifs sonores à la série flémingienne.
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