mardi 31 décembre 2013

Les Assassins de l'ordre

******
Pour ce qui deviendra la pénultième fiction de sa carrière,  adapte avec Paul Andréota1 Les Assassins de l'ordre2, un roman de Jean Laborde (auteur, sous le pseudonyme Jean Delion, du Pacha) paru l'année précédente. Le chroniqueur judiciaire aux quotidiens "France-Soir" et "L'Aurore" y relatait l'instruction menée par un juge marseillais "coriace et idéaliste" d'une affaire de bavure policière fatale lors d'un interrogatoire. Un sujet sensible3, influencé à la fois par les manifestations de mai 1968 et par la présumée complaisance (complicité) entre les deux institutions étatiques en question, qui aurait sans doute dû légitimer une démarche plus ambitieuse. Cette co-production franco-italienne conduite par Michel Ardan s'apparente en effet un peu trop à un téléfilm à la réalisation négligée.  défend avec sobriété plus que nuance les idées forces du scénario, entouré de quelques solides acteurs français tels  et . Il ne peut cependant rivaliser avec l'excellent et tonique  en réputé avocat de la défense.
___
1. adaptateur des Bonnes causes du même Laborde, co-scénariste de Franz et de Far-West avec .
2. aisé jeu de mots issu de l'expression "gardiens de l'ordre".
3. comme celui du plus tardif et réussi Juge Fayard dit Le Shériff d'.



Les Saveurs du Palais

******
N'est-il pas délicieux de se rappeler que le vingt-et-unième Président de la République, chef de l'Etat français, a eu un chef... une femme de surcroît ? Au début de son second septennat, François Mitterrand décide de s'attacher à l'Elysée les services d'une cuisinière personnelle. Son choix se porte sur la Périgourdine Danièle Mazet-Delpeuch, férue de tradition et de terroir. Une affectation singulière, interrompue en 1990, racontée avec liberté mais aussi un certain talent par le Parisien  (La Discrète) dans son huitième long métrageLes Saveurs du Palais, co-écrit avec le producteur Etienne Comar, ne se contente en effet pas d'exciter nos papilles gustatives. Il souligne aussi le goût prononcé, l'exigence même de cette artisane inspirée pour le travail bien fait, sa sensibilité et son autorité dans un registre également animé par des querelles de pouvoir. Fort bien orchestrée et chorégraphiée, cette comédie biographique pèche cependant un peu dans sa représentation de la sphère purement politico-administrative. En revanche, si la structuration en flashback déroute pendant la première partie du film, cet emploi donne ensuite un sens au récit auquel on ne s'attendait pas. Enfin, les prestations de  méritent assurément quatre étoiles au guide des acteurs, bien soutenue notamment par , par  (en succédané anonyme du "Sphinx") ou encore par . Au fait, le départ de Mme Mazet-Delpeuch aurait-il, au moins en partie, poussé François Mitterrand... à nommer Mme Cresson chef de gouvernement ?

lundi 30 décembre 2013

Nous irons tous au paradis

******
Beaucoup plus décousu (presque sketché) et dans l'ensemble bien moins réussi que le précédent, ce second volet reste surtout célèbre pour l'épisode de la "bonne affaire" immobilière. Après s'être abandonné aux tourments de la passion adultérine, l'ancien fonctionnaire au sein d'un service ministériel Etienne Dorsay éprouve cette fois ceux de l'époux possiblement cocufié. Poussives et quelconques, les intrigues secondaires allongent la durée subjective du métrage. Les personnages, à l'exception de Mouchy Messina/, apparaissent également moins sympathiques. Les apparitions de  (le premier mari de ) et de , au début de sa carrière au cinéma, constituent les seuls véritables éléments de curiosité du film.

Un Eléphant ça trompe énormément

******
Acteur et réalisateur,  a contribué au façonnage de la comédie à la française des années 1950 à 1990. Lequel d'entre nous oserait ne pas citer La Guerre des boutonsAlexandre le bienheureux ou le diptyque du Grand blond parmi les productions significatives et populaires de cette période ? En 1969, il entame une collaboration avec le scénariste Jean-Loup Dabadie. Les deux hommes signeront six films ensemble, les plus connus et appréciés étant assurément Un Eléphant ça trompe énormément et sa suite Nous irons tous au paradis. Histoire d'amitié masculine entretenu par quatre adultes plutôt immatures aussi différents que peuvent l'être , *,  et . Et en partie scellée par leurs expériences, solidarité et complicité en matière d'infidélité conjugale... vécue ou subie. Dans ce premier épisode, inconnue fantasmée, maladresse et quiproquo nourrissent pour l'essentiel le comique de situation du script auquel se prêtent les personnages féminins tenus par  (Mme ) et la volubile .  campe un étudiant tenacement épris,  fait une apparition en concierge. Gene Wilder a transposé, interprété et réalisé un remake, The Woman in Red sorti en 1984.
___
*récompensé par le "César" 1977 du meilleur second rôle à la fois pour ce film et pour Le Grand escogriffe.

Salmon Fishing in the Yemen (des saumons dans le désert)

******
Plaisante et plutôt originale comédie romantique britannique produite par Paul Webster (AtonementEastern Promises) et adaptée du premier roman* (publié en 2006) de l'écrivain tardif  par  (Slumdog Millionaire127 Hours). Présenté en première au TIFF 2011, Salmon Fishing in the Yemen présente quelques similitudes thématiques avec We Bought a Zoo de . Le principal attrait du film réalisé par le Suédois  tient en l'association, pour la première fois, de l'Ecossais  avec la Londonienne  et la présence d'une  en attachée de presse expéditive du Prime Minister.
___
*au format inhabituel puisque exclusivement composé de courriels, SMS, interviews et témoignages.



Chinatown

******
"Forget it, Jake. It's Chinatown."


Sans doute le meilleur film, le plus maîtrisé de la brève et erratique période hollywoodienne (voire de la carrière toute entière) de . Un sommet d'autant plus difficile à atteindre en cette époque bouleversée1Chinatown ne présente presque aucune faille organique. L'excellent scénario original de 2 n'est-il pas depuis considéré comme l'un des modèles référentiels pour les apprentis écrivains du cinéma ? L'ancien collaborateur de Roger Corman est en effet parvenu à inventer une énigmatique, saisissante intrigue policière ne souffrant pas de la comparaison avec celles des prestigieux Raymond Chandler et Dashiell Hammett. Un récit aux enjeux multiples (moral, économique, psychologique...) fort adroitement inscrit dans un environnement géographique particulier, le Los Angeles des années 1930 coincé entre sécheresse et océan. Elaboré avec un savant dosage de matérialisme et d'abstraction au cœur desquels jaillit une (im)pulsion de tragédie grecque. 3 a su formidablement en tirer parti, notamment grâce aux rythmes (pulsations ?) qu'il donne à la narration mais aussi en entretenant, tout au long du métrage, une tension diffuse mais réelle. L'interprétation de , pour lequel le rôle avait été écrit, se place au-dessus de tout qualificatif. Plus discutable, le choix de Faye Dunaway4 se justifie néanmoins par la distance naturelle, le flegme et le caractère quasi désincarné5, éthéré de l'actrice floridienne. La présence "significative" de , le soin apporté à la production (décors, costumes...), la qualité de la photographie du Texan John A. Alonzo6 contribuent également à faire de Chinatown7 l'un des très grands films de l'histoire du cinéma.
___
1. les studios étaient alors pris en étau par la vogue du film-catastrophe et la montée en puissance de la nouvelle et chahuteuse génération de cinéastes. Après deux échecs commerciaux,  restait surtout traumatisé par la mort violente de son épouse, motif principal de son départ des Etats-Unis.
2. contributeur non crédité de  déjà avec .
3. retenu par Robert Evans et la Paramount après le refus (regretté !) de Peter Bogdanovich.
4. Ali MacGraw, récemment divorcée du producteur, disqualifiée, celui-ci souhaitait confier le rôle à Jane Fonda, le réalisateur insistait pour qu'il soit tenu par Julie Christie. Les deux hommes se sont finalement mis d'accord sur le nom de .
5. je regrette un peu, pour cette raison, la scène de confidences sur l'oreiller.
6.  voulait à nouveau faire équipe avec William A. Fraker (Rosemary's Baby).
7. récompensé par quatre (sur 7 nominations) "Golden Globes" (meilleurs drame, réalisateur, acteur et scénario) et par l'"Oscar" (sur 11 citations) du meilleur scénario. Le film est entré en 1991 au National Film Registry. L'année précédente,  a repris, sous sa propre direction, son rôle dans The Two Jakes, le second volet du projet de trilogie initial.






dimanche 29 décembre 2013

Der Name der Rose (le nom de la rose)

******
Unique adaptation d'un roman (le premier) du Piémontais Umberto Eco, professeur de sémiotique, Der Name der Rose ne traduit que très imparfaitement les subtilités de l'ouvrage et n'a d'ailleurs pas connu son considérable succès. Comparativement rudimentaire, le "palimpseste"1 rédigé par un groupe composite de scénaristes (le Britannique Andrew Birkin, l'Etasunien Howard Franklin et les Français Gérard Brach et Alain Godard) privilégie bien trop l'investigation criminelle médiévale au détriment des dimensions philosophiques et scolastico-spirituelles du récit originel. A quoi ont pu donc servir, outre la composition (principalement motivée par l'hideur) du casting, les plus de quatre ans de préparation ? Il fallait en tout un cas faire preuve d'un certain courage pour choisir 2, alors dans la pire période de sa carrière, pour le rôle de William of Baskerville3 et pour retenir à ses côtés l'adolescent et peu expérimenté Tonino Delli Colli (direct. de la photographie notamment de Sergio Leone et de Pier Paolo Pasolini) et Dante Ferretti comptent néanmoins parmi les atouts initiaux de cette co-production européenne et contribuent significativement à l'intérêt du quatrième film de , récompensé dans la catégorie "meilleur film étranger" lors de la 12e cérémonie des "César".
___
1. i.e. parchemin manuscrit sur lequel un nouveau texte a été écrit, après effacement du texte primitif, appellation du scénario au générique. 
2. retenu après qu'aient été, entre autres, pressentis Michael Caine, Albert Finney, Richard Harris, Ian McKellen, Roy Scheider, Jack Nicholson, Paul Newman, Marlon Brando, Robert De Niro, Donald Sutherland, Max von Sydow, Yves Montand, Vittorio Gassman et Frederic Forrest.
3. référence conjointe à Guillaume d'Ockham et Sherlock Holmes ?



Ne nous fâchons pas

******
Au moment où  devient son actrice fétiche, le cinéma de  connait une inflexion qualitative assez nette... sans forcément de rapport de cause à effet. Le médiocre Ne nous fâchons pas en constitue une preuve patente. Produite à partir d'un scénario faiblard, parfois incohérent co-signé avec Michel AudiardMarcel Jullian et Jean Marsan, cette comédie "réparatrice" et méridionale ne présente quasiment aucun intérêt. Au point d'en arriver à mettre, a posteriori, en valeur certains des accessoires du film, Renault 8 Gordini bleu France et autre vélomoteur japonais rouge.  "venturise",  minaude comme elle sait si bien le faire et  offre une classique tête à claques. Seule la présence de  (qui avait déjà croisé  dans Les Grandes gueules de , jamais encore ) réconforte un tant soit peu. Fâcheux !


Les Barbouzes

******
Pastiche du film d'espionnage fléminguien (les fondateurs  et From Russia with Love viennent de sortir coup sur coup)Les Barbouzes semble vouloir aussi capitaliser sur le succès des Tontons flingueurs... sans y parvenir vraiment. Mêmes scénaristes (, dialogues de ), trio d'acteurs de tête identique ( et ), les appas ne fonctionnent pourtant pas aussi bien. Trop confuse, répétitive, l'histoire entame assez vite l'attention du spectateur sans pouvoir la capter à nouveau grâce à de véritables rebondissements. La présence de la charmante  (partenaire du duo - dans le tout récent Des Pissenlits par la racine du même ), de , de  (le plus français des acteurs étasuniens !), de  et celle de quelques autres solides seconds rôles ne suffisent pas à contrarier le sentiment mitigé laissé par cette agitée comédie.



Les Tontons flingueurs

******
"On ne devrait jamais quitter Montauban."

Cette troisième et ultime adaptation de la trilogie simoninienne demeure sans doute le plus fameux des films de . Les raisons de cette réputation sont multiples et bien conjuguées. Un absurde mais amusant scénario où se mêlent succession "gangsteresque" et tutorat (une novation à l'égard du roman) accepté à contre-cœur. Des dialogues de Michel Audiard d'anthologie. Une distribution inédite et remarquable emmenée par le trio -- soutenu par les prestations de , de l'Allemande  et de  notamment. Sans oublier, bien sûr, les mémorables bruitages des séquences de fusillades et ritournelles musicales de Michel Magne. Une bonne recette, d'excellents ingrédients filmiques, un tour de main habile : le secret d'une réussite inaltérable !

N.B. : une fugitive référence au Monocle noir (dont  venait de tourner le deuxième volet) est faite dans la partie finale du film.



samedi 28 décembre 2013

The Paperboy (paperboy)

******
Je ne sais quel intérêt pouvait bien avoir le roman du journaliste et écrivain  publié en 1995, au point de susciter celui de Pedro Almodóvar. La vulgaire et indisposante adaptation de  (Precious) n'en possède absolument aucun !


Alceste à bicyclette

******
"... Traitres, vous ne m'aurez de ma vie avec vous."


 me semble, d'une manière générale, plus à l'aise dans la gravité que dans la comédie même dramatique. Cela se confirme une nouvelle fois avec cet Alceste à bicyclette imaginé avec son acteur fétiche Fabrice Luchini*. L'idée maitresse du scénario, au cœur de laquelle "Le Misanthrope" (une des pièces majeurs de Molière) tient une place importante, constitue une base plutôt attrayante. Mais, hélas, les différentes péripéties de la narration ajoutées à ce matériau le galvaudent tristement, parfois jusqu'au grotesque**. L'inédite et prometteuse rencontre entre  et , autour de la Romaine  (Buongiorno, notte), tombe donc un peu à plat... influence du relief de l'Ile de Ré où le tournage du film s'est déroulé ?
___
*quatrième collaboration depuis L'année Juliette en 1995 si l'on excepte le court métrage Il ne faut jurer de rien (1983) de Christian Vincent co-écrit par Le Guay.
**notamment les épisodes de la vasectomie, de la chanson dans la voiture, de la jeune actrice pornographique...

Promised Land

******
"... And that's just not ours to lose."


Co-scénariste et producteur du film,  devait aussi initialement en assurer la réalisation* confiée à , ancien complice depuis Good Will Hunting et Gerry. A partir d'une histoire de Dave Eggers et John Krasinski (déjà associés pour Away We Go de )Promised Land** explore avec une certaine mais pertinente austérité les moyens mis en œuvre par une importante entreprise gazière afin de convaincre les habitants d'une petite localité rurale de les laisser exploiter leurs ressources schisteux (sujet d'actualité depuis plusieurs mois en France). Un drame intéressant, d'une grande simplicité narrative, dominé par les interprétations de  et de  déchiré entre ambition, sincère altruisme et nostalgie mélancolique. Belle prestation de soutien d' (remarqué dans Into the Wild) et de  (titulaire du rôle-titre quoique secondaire dans Rachel Getting Married).
___
*un début dans cette fonction contrarié par un délai de préparation trop bref et des "différends créatifs".
**le film, au titre d'inspiration biblique, était candidat à l'"Ours d'or" de la 63e Berlinale.

vendredi 27 décembre 2013

Die Hard: With a Vengeance (die hard 3, une journée en enfer)

******
"What is it that Wall Street doesn't have?"


Après Los Angeles et Washington, la série "visite" New York, ville d'origine d'un John McClane... pas franchement au mieux de sa forme, tout au moins à l'entame du métrage. Et de  qui, après deux films très quelconques, fait son retour à la direction. Le scénario original (une première !) de  brouille un peu les pistes. Qui tente donc de manipuler le lieutenant et toute la police de l'ancienne capitale des Etats-Unis ? Un énigmatique terroriste volontiers joueur ? Un authentique activiste de la cause des pays exploités ? Un ingénieux et très avide malfaiteur de haut vol ? Et quel rôle tient la vengeance dans cette machination organisée ? Efficace, parfois impressionnant, Die Hard: With a Vengeance1 ne tient pourtant pas toutes ses promesses. La présence au casting de 2 et de 3 face ou aux côtés de  constitue à l'évidence un argument de poids. Mais le récit s'égare parfois, la dernière partie pouvant même être qualifiée de faible, la réalisation apparaît dans l'ensemble moins maitrisée que précédemment et les seconds rôles y sont assez insignifiants.
___
1. aux recettes domestiques plutôt décevantes : 100M$ (266M$ à l'étranger) pour un budget d'environ 90M$.
2. Sean Connery était le premier choix de  pour tenir le rôle de Simon Gruber, proposition déclinée par l'acteur écossais. Le Britannique  a ensuite remplacé son compatriote David Thewlis.
3. choisi après le refus de Laurence Fishburne et  avaient auparavant figuré dans la distribution de Loaded Weapon 1 (le second n'y fait qu'une apparition non crédité) et de Pulp Fiction sans jamais apparaître ensemble à l'écran (ils se retrouveront, cinq ans plus tard, dans Unbreakable).

Die Hard 2 (58 minutes pour vivre)

******
"I don't like to lose either."


Souvent déprécié (y compris par son acteur vedette !) malgré son incontestable succès commercial*, Die Hard 2 ne manque pourtant pas d'atouts, s'inscrivant sans démériter dans la franchise initiée deux ans plus tôt par . Ce dernier occupé par le tournage de The Hunt for Red October, c'est le Finlandais récemment installé à Los Angeles  qui reprend la main. Inspiré par le roman "58 Minutes" de Walter Wager (Twilight's Last GleamingTelefon), ce deuxième volet prend donc un aéroport, celui de Washington Dulles, pour décor. Steven E. de Souza (co-adaptateur de Die Hard) et Doug Richardson (pour lequel il s'agit du premier scénario) mettent ainsi le lieutenant John McClane, venu chercher son épouse, aux prises avec un groupe de mercenaires chargé de l'évasion du général Ramon Esperanza, ancien dictateur d'un pays sud-américain impliqué dans le trafic de stupéfiant, au cours de son extradition vers les Etats-Unis. Les hommes du colonel Stuart ont pris le contrôle des instruments de navigation, de communication et de balisage des pistes, empêchant de nombreux avions de ligne, dont certains bientôt à cours de kérosène, d'effectuer leur atterrissage. L'esprit et le dispositif fonctionnel du film précédent sont respectés ; la narration, quelques fois astucieuse, ménage même à nouveau une petite place pour le cordial sergent Al Powell mais aussi pour l'antipathique journaliste Richard Thornburg. Fidèle à son personnage perspicace, têtu et endurant,  ne déçoit pas, bien au contraire face à  (sur le point d'accéder à la notoriété grâce à la série NYPD Blue). Et si son principal antagoniste, tenu par , ne se montre pas vraiment à la hauteur du Hans Gruber remarquablement interprété par , la présence de  constitue une bonne et réjouissante surprise pour les cinéphiles.
___
*dotée d'un budget de 70M$ (28M$ pour Die Hard), cette production conduite par Joel Silver et les frères Lawrence (président de la Fox entre 1984 et 1986) et Charles Gordon a enregistré plus de 117M$ de recettes US, 122M$ à l'étranger (contre 81M$ et 58M$).




mercredi 18 décembre 2013

The Burning Hills (collines brûlantes)

******
Difficile de forger un avis tranché à propos de ce western. L'inattendue scène introductive, le réalisme rudimentaire, parfois maladroit de la réalisation et la présence de  (en dépit de son fâcheux accent espagnol !) sont à mettre à son crédit. On apprécie moins la faible charge psycho-dramatique et le caractère un peu erratique de la narration tirée par 1 du roman, paru aussi en 1956, de 2. Classique chasse à l'homme sur fond de violence et d'injustice territoriales, The Burning Hills manque en effet (malgré son titre) de relief, d'ardeur et d'invention. Sans être rédhibitoires, ces insuffisances relatives expliquent sans doute en partie la faible notoriété de ce premier des trois films produits pour la Warner par le réalisateur (surtout de télévision à cette époque) Richard Whorf. Et le choix de ces derniers de mettre l'accent sur la jeunesse, sur la sentimentalité des deux personnages principaux. Le Californien 3 met ici à profit sa significative aptitude au genre développée tant au cinéma qu'à la télévision. Il retrouve également  qu'il a dirigée quatre ans plus tôt dans The Star aux côtés de . Alors apprécié des adolescents, 4 offre une prestation sympathique mais toujours légèrement malhabile et inexpressive. Parmi les seconds rôles,  (The Gunfighter) et  parviennent à se mettre en évidence. Signalons enfin le score souvent encombrant de David Buttolph5.
___
1. auteur (The Man) et scénariste, co-adaptateur notamment de Gun Fury réalisé par .
2. pseudonyme de Louis Dearborn LaMoore, auteur de l'histoire (publiée dans un magazine) à l'origine de Hondo. En France, "The Burning Hills" a été publié sous le titre "Les Cavaliers du désert".
3. ex-monteur devenu, après une brève expérience d'assistant auprès de  et d'Henry Hathaway, réalisateur à la Paramount. Connu pour The Glass Key, il venait de tourner The Lone Ranger avec  dans le rôle-titre.
4. acteur de soutien dans Battle Cry (derrière  et ) et dans The Sea Chase (avec  et  en têtes d'affiche).
5. compositeur non crédité de Rope.

Long men fei jia (dragon gate, la légende des sabres volants)

******
Trop d'acrobaties, trop d'effets spéciaux ! J'ai failli lâcher prise dès la première demi-heure. Il n'y pas que les sabres qui volent dans ce film d'action aventureuse* (premier wuxia en 3D) ; cela voltige, tourbillonne dans tous les sens. Une production assurément spectaculaire, un casting de premier ordre mais le récit et la réalisation du Hong-kongais Tsui Hark demeurent bien trop confus, chaotiques pour que cela puisse vraiment ressembler à quelques chose.
___
*remake conjugué de Long men kezhan (1967) de  et de Sun lung moon hak chan (1992) de Raymond Lee ( et Tsui Hark).




mardi 17 décembre 2013

Un Singe en hiver

******
"L'imprévu ? Qu'est-ce que ça veut dire ?"


L'une des œuvres d' parmi mes préférées ! Première adaptation d'un roman ("Prix Interallié" 1959) d'Un Singe en hiver allie en effet avec une fantaisie éclairée drame coutumier et comédie, poésie et prosaïsme cordial. Incitation condamnable à l'alcoolisme pour certains (censeurs et distributeurs étrangers notamment) atteints sans doute de cécité lourde, ce film me paraît davantage constituer un formidable éloge de l'ivresse désinvolte, de l'évasion imaginaire, foncièrement exotique. Adroit et équilibré, le scénario de François Boyer (Jeux interditsLa Guerre des boutons...) réussit à préserver l'esprit de l'ouvrage tout en évitant les écueils littéraires qu'il recèle ; les dialogues de Michel Audiard participant bien sûr à la malicieuse vitalité du traitement. Et puis, Jacques Bar et  ont été aussi les premiers et les seuls à avoir réuni * et *. Trente ans d'écart, des trajectoires cinématographiques certes dissemblables mais entre lesquels complémentarité, complicité spontanée sautent immédiatement aux yeux. L'interprétation de la délicate et lumineuse *, la présence de , de  et de plusieurs autres seconds rôles "familiers" achèvent de nous enchanter.
___
*respectivement à l'affiche, la même année, du Gentleman d'Epsom, de Cartouche et du Doulos, du Procès d'.