mardi 30 juin 2009

Ieri, oggi, domani (hier, aujourd'hui et demain)


"Core ingrato."

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Sur les six films produits par Carlo Ponti et sortis en 1963, La Noia de Damiano Damiani, Le Mépris de Jean-Luc Godard et Ieri, oggi, domani ont pour point commun d'être, en totalité ou en partie, tiré d'un texte d'Alberto Moravia*. La réalisation de cette comédie romantique en trois parties est confiée à Vittorio De Sica, lequel venait successivement de signer La Ciociara (autre adaptation de Moravia) et le segment "La riffla" du collectif Boccaccio '70 avec Sophia Loren. Le cinéaste y retrouvait également Marcello Mastroianni, son autre partenaire de Peccato che sia una canaglia (encore sur un sujet de Moravia) qu'il dirigeait pour la première fois (créditée). Succédant à Il Gattopardo** au palmarès du "Premi David di Donatello" de la meilleure production, Ieri, oggi, domani obtenait l'"Oscar" du meilleur film étranger 1965.
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Naples, septembre 1954. Un huissier se présente au domicile du couple Sbaratti pour réclamer le règlement d'une amende de vingt-huit mille lires, presque doublée par les frais, dressée à Adelina coupable de contrebande de cigarettes. Ne disposant pas de la somme réclamée, son époux Carmine, au chômage depuis la fin de son service militaire, doit le laisser entrer chez lui afin qu'il procède à la saisie du mobilier. Le modeste appartement ayant été vidé de son contenu grâce à la complicité du voisinage, l'officier de justice avertit, qu'à défaut de paiement, c'est à une peine de quatre mois de prison qu'est désormais soumise Adelina. Mais lorsque l'avocat Amedeo Scapece sollicité découvre l'état de celle-ci, il peut la rassurer en lui annonçant l'impossibilité d'incarcérer une femme enceinte. Les Sbaratti enchaînent alors astucieusement les naissances... jusqu'au moment où la belle mécanique se grippe.
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A bord de son très luxueux cabriolet, Anna Molteni rejoint Renzo qu'elle a rencontré la veille à une soirée. Ce dernier a séduit, sans le croire ou le vouloir vraiment, cette épouse d'un riche industriel milanais parti en voyage d'affaires pendant une semaine. Anna décide de laisser le volant de son précieux véhicule à son potentiel amant, se laissant conduire vers une destination encore inconnue.
Sur la terrasse de l'appartement romain de ses grands-parents donnant sur la Piazza Navona, le jeune séminariste Umberto tombe instantanément sous le charme de la belle voisine Mara qui le vend au pluriel pour gagner sa vie. En sonnant à la porte, le Bolonais Augusto Rusconi, l'un des clients de la jeune femme, interrompt provisoirement cette bien coupable médi(ten)tation.
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La culpabilité de bigamie de Carlo Ponti se traduisant par l'annulation de son mariage avec sa seconde épouse Sophia Loren en 1962 a-t-elle influencé à partir de cette date les sujets de ses films ? Difficile de répondre de façon catégorique, et bien qu'il ne soit pas à l'origine du Divorzio all'italiana, produit par Franco Cristaldi, il serait étonnant qu'elle n'en ait pas eu. En trois "temps" de durées inégales, à chaque fois centré sur un personnage féminin, c'est bien sur l'amour (ici, d'une manière ou d'une autre, tarifé), sur sa substance ou réalité et sur la transgression du lien (sacré) du mariage qu'ironise Ieri, oggi, domani, un titre d'ailleurs à première vue énigmatique. Imaginé par le Napolitain Eduardo De Filippo, "Adelina" (environ 50') gère une situation acquise. Inspiré par la nouvelle "Troppo Ricca" d'Alberto Moravia, "Anna" (20') surprend pas sa sèche immédiateté. Impulsé par le presque Bolonais Cesare Zavattini (scénariste de "La riffla"), "Anna" (45') s'inscrit dans une incertaine perspective. Bien que "physiquement porté" par Sophia Loren, Ieri, oggi, domani permettait à son partenaire Marcello Mastroianni, avec lequel elle venait de tourner Matrimonio all'italiana, d'obtenir en 1965 son second BAFTA du meilleur acteur étranger.
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*la première collaboration entre le producteur lombard et l'auteur et scénariste romain remonte à 1951 avec le drame L'Ultimo incontro.

vendredi 26 juin 2009

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On se demande comment le film a pu être exploité en salles (et y rencontrer un relatif succès à l'étranger), un direct to video semblait largement suffisant.
L'idée de Dick n'est en soi pas mauvaise, celle d'un pouvoir d'anticipation très limité. Mais c'est surtout son adaptation qu'il l'est (mauvaise et limitée). Le scénario est d'une minceur et d'un convenu affligeants, la réalisation sans aucun relief (le pire ratage commercial de Tamahori depuis Mulholland Falls) les transitions ne sont presque jamais gérées, les SFX sont médiocres et les acteurs... dépassés par les événements !!! Next fait furieusement penser à Déjà vu plutôt meilleur, Premonition ou Jumper, tous trois aussi médiocres.
"Next est un nanar absolu, qui après plusieurs autres échecs semble sonner le glas de la carrière de Julianne Moore, et confirme Nicolas Cage comme le plus mauvais acteur américain, une tête devant Tom Cruise."
Cela devient en effet inquiétant pour l'actrice "Ours d'argent" pour The Hours et quatre fois nommée aux Academy Awards entre 1998 et 2003. Cage est devenu une sorte de porte-drapeau du film d'action de série B-, comme le récent remake Bangkok Dangerous. Certains se laissent voir, d'autres franchement pas. Quant à savoir s'il devance Cruise, je demande à voir la photo finish !