vendredi 12 juin 2009

I Vampiri (les vampires)


"Pour moi, la duchesse et vous ne faîtes qu'une."

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Introducteur, au début de sa carrière, du film de cape et d'épée en Europe, Riccardo Freda réactualise ensuite le péplum avant de renouer avec la tradition du cinéma horrifique mise en sommeil en Italie depuis l'avènement du parlant. Souvent considéré comme l'un de ses meilleurs opus, I Vampiri constitue également la dernière des treize productions tournées par le réalisateur avec son épouse Gianna Maria Canale. Doté d'un budget famélique, ce récit aux influences évidentes, enquête policière sur laquelle plane insidieusement le fantastique, est mise en lumière et images par son cadet Mario Bava.
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Paris, 1957. Un nouveau cadavre de jeune femme est repêché dans la Seine, attribué à un tueur en série surnommé 'le Vampire' car ses victimes ont la particularité d'être vidées de leur sang. Pour se faire connaître, le journaliste Pierre Lantin est décidé à élucider cette sordide affaire en trouvant le meurtrier. Une ambition qui a le don d'agacer prodigieusement l'inspecteur Chantal chargé du dossier. Après la disparition de Nora Duval, une danseuse de music-hall, enlevée dans sa loge, Lantin interroge Lorette, une camarade de classe de Mireille, la pénultième victime. Celle-ci lui confirme qu'elles avaient été suivies par le mystérieux inconnu apparaissant sur une photographie de Nora. A la fin de cette brève démarche, Lantin accepte à contre-cœur l'invitation de Gisèle du Grand, la nièce de la vieille duchesse du même nom autrefois ardemment amoureuse de son père, rencontrée par hasard sur place.
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Transposition contemporaine et française d'une sinistre figure historique, celle de la comtesse hongroise Elisabeth Báthory, I Vampiri ne cache pas ses influences cinématographiques, en particulier le film homonyme de Louis Feuillade et Frankenstein (un scientifique près à tout pour mener à bien ses folles expériences) davantage, malgré son titre, que Dracula. Si le scénario ne brille pas par l'originalité de son thème majeur (le mythe de la jeunesse éternelle), par la prestation des acteurs ou par le score plutôt désuet*, Riccardo Freda et Mario Bava réussissent toutefois à créer une atmosphère assez singulière, tour à tour sombre et gothique ou lumineuse et fantomatique. La célèbre séquence de transformation en plan apparemment fixe, mise au point par Bava, est restée dans la mémoire de tous les amateurs du genre. Celui-ci tournera d'ailleurs plusieurs scènes après le départ anticipé du réalisateur motivé par le refus de moyens supplémentaires.
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*à l'exception de l'étrange petite ritournelle dérivée d'"Au clair de la lune...".

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