lundi 22 février 2010

Cirque du Freak: The Vampire's Assistant (l'assistant du vampire)


"Do you believe in the immutability of the human soul?"

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Depuis une grosse dizaine d'années, les histoires de vampires semblent connaître un regain d'intérêt. Régulièrement modifié et modernisé (rajeuni !), le mythe stokerien s'est peu à peu métamorphosé, au point que même l'auteur dublinois n'y retrouverait probablement pas ses créatures. Dernier avatar en date(1), cette libre adaptation de la première (Vampire Blood) des quatre trilogies de "The Saga of Darren Shan" dudit romancier lui aussi irlandais. Première collaboration entre Brian Helgeland, cinéaste et notamment scénariste que l'on ne présente plus, et Paul Weitz (About a Boy, In Good Company), Cirque du Freak: The Vampire's Assistant mérite plus d'attention que son bref passage en salles françaises ne le suggère.
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Elève exemplaire de son collège, Darren Shan est, un matin, incité par Steve Leonard à sécher son cours et à dégrader le matériel de l'établissement. Sévèrement réprimandé par ses parents, il conserve en dépit de leur interdiction son amitié à l'égard de Steve. Alors qu'ils discutent sur le chemin de l'école, une affichette, échappée d'une vieille et étrange automobile, annonçant une représentation du "Cirque du Freak", tombe à leurs pieds. Malgré le sermon désapprobateur de leur professeur, M. Kersey, les deux amis décident de s'y rendre. Des créatures plus incroyables les unes que les autres se succèdent à l'appel de M. Tall, le directeur et maître de cérémonie. Parmi eux, Larten Crepsley et son araignée venimeuse Mme Octa. Steve se dit convaincu qu'il s'agit en réalité d'un vampire nommé Vur Horsten. Le spectacle est peu après interrompu par l'intrusion d'habitants de la ville, menés par Kersey, accompagnés d'un policier, contraignant les deux garçons à chercher discrètement une sortie. Passionné d'arachnides, Steve ne peut résister à la tentation de pénétrer dans la loge de Crepsley et d'y dérober Octa.
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L'arrivée de son propriétaire l'oblige à se cacher dans un placard d'où il assiste à la conversation entre celui-ci et son ami Gavner. Il est question de la reprise des hostilités entre le groupe auquel ils appartiennent et des vampaneze. C'est bientôt Steve qui fait son apparition, quémandant d'être transformé en vampire avant d'être disqualifié puis renvoyé sèchement. Mais Crepsley constate la disparition d'Octa, provoquant la fuite précipitée de Steve. Lorsqu'il parvient à l'extérieur, un véhicule semble l'attendre, le premier des deux occupants, le replet M. Tiny et l'inquiétant Murlaugh, l'invitant à monter à bord pour le raccompagner chez lui. Le lendemain, Steve demande à voir Octa placée par Darren dans son vestiaire. L'aranéide s'échappe et, après avoir vainement tenté de sortir du bâtiment, mord cruellement Steve au visage. Pour le sauver d'une mort certaine, Darren accepte de devenir l'assistant demi-vampire de Crepsley, lequel se chargera en outre de tenir M. Tiny à distance.
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"Intelligent, original et totalement divertissant." Quoique évidemment relatif, le slogan du film se révèle plutôt justifié. Tourné pour partie en Louisiane entre février et juin 2008, Cirque du Freak: The Vampire's Assistant surprend plaisamment grâce à un malicieux mélange d'étrange (digne de la saga Harry Potter, bien supérieur à celui de l'actuelle trilogie meyerienne) et d'humour, à la vivacité du récit, à une galerie de personnages insensés et au soin apporté à la réalisation et à la direction artistique. La présence de quelques acteurs réputés (Ken Watanabe, Salma Hayek, Willem Dafoe...) pour tenir des seconds rôles constituant également un atout non négligeable. Si la prestation de John C. Reilly se montre assez convaincante, celle de ses cadets Chris Massoglia (The Hole) et Josh Hutcherson (Zathura, Bridge to Terabithia) l'est un peu moins. L'échec public et commercial du film(2) compromet sans doute sérieusement la production de suites. Dommage.
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1. succédant aux trilogies Blade, Underworld, Nochnoy dozor et Twilight (dont le deuxième volet a d'ailleurs été réalisé au même moment par Chris, le frère cadet de Paul Weitz), après BloodRayne et 30 Days of Night au cinéma, ou encore Buffy the Vampire Slayer, Angel et True Blood à la télévision.
2. un peu plus de 28M$ de recettes mondiales (dont 51% à l'étranger) pour un budget d'environ 40M$.

jeudi 18 février 2010

Spider Baby or, The Maddest Story Ever Told (spider baby)


"Do you like to play spider with me?"

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Peter Howe se remémore le funeste jour où le syndrome Merrye, maladie héréditaire provoquant notamment une terrible régression dégénérative, a été brutalement éradiqué. Dix ans auparavant, un pauvre facteur avait succombé au tranchant jeu de l'araignée, tant apprécié de la jeune Virginia. Le préposé était porteur d'un pli annonçant l'imminente visite d'un avocat mandaté pour obtenir la tutelle légale des enfants Merrye. Titus W. Merrye avait pourtant confié la garde de Virginia, Elizabeth et Ralph aux bons soins de son chauffeur Bruno et cette nouvelle provoque chez eux un mélange de crainte et de colère. Surtout intéressés par le patrimoine familial, leur tante Emily Howe et son frère Peter arrivent bientôt, précédant le juriste Schlocker accompagné de son assistante Miss Ann Morse. Ils ont rapidement l'occasion de constater l'inquiétant retard mental de Ralph. Malgré cela, Emily ne renonce pas à son projet, obligeant Bruno à leur offrir le couvert et le gîte pour la nuit.
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Premier film en solo de Jack Hill, camarade de promotion de Francis Ford Coppola et surtout collaborateur de Roger Corman, Spider Baby doit évidemment beaucoup à l'esprit avec lequel son mentor avait développé Little Shop of Horrors. Tourné en sept jours (entre août et septembre 1964) avec un budget dérisoire, il ne fut diffusé que trois ans et demi plus tard en raison de la faillite de son producteur. On y retrouve le même goût du délire effronté mais aussi du hors-piste volontaire qui conduira Hill vers le cinéma d'exploitation, cette identique distance du cinéaste vis-à-vis de son sujet, qui rendent ce film inclassable et motive sans doute le culte dont il fait l'objet.

mercredi 17 février 2010

Dressed to Kill (la clef)


"Try to deduce the message from the one third that we have."

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Ultime opus de la série initiée sept ans plus tôt par la Fox, Dressed to Kill(1) est co-signé par le romancier Frank Gruber, auteur du précédent épisode, et par Leonard Lee (Pursuit to Algiers). Bien qu'original, le scénario de cette production se montre parfaitement conforme à l'esprit et aux ambiances des nouvelles de Conan Doyle. Il fait également référence ou emprunte quelques détails à "A Scandal in Bohemia" et "The Solitary Cyclist" de l'auteur écossais. Issu de la même nation (constituante), Edmund Breon(2) y côtoie très brièvement la belle Patricia Morison(3) dans leur unique participation à la franchise. Le film est aussi la pénultième réalisation de Roy William Neill, décédé en décembre 1946.
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Un individu distingué se présente en retard aux enchères de la salle des ventes Gaylord de Knightsbridge. Il souhaitait y acquérir trois des ordinaires boites à musique fabriquées par les détenus de la prison de Dartmoor. Moyennant un billet de cinq livres, l'homme obtient les noms et adresses de deux des acheteurs, le troisième, une commerçante du quartier, fréquentant régulièrement les deux séances hebdomadaires organisées. L'un d'entre eux, Julian 'Stinky' Emery, s'avère être un vieil ami du dr John Watson. Affublé d'un pansement sur le front, il se présente bientôt chez celui-ci, occasion de raconter à un Sherlock Holmes intrigué l'étrange mésaventure survenue la veille. Après s'être introduit chez lui et l'avoir assommé, un voleur a en effet dérobé l'une des moins précieuses pièces de sa collection de boites à musique, un modèle presque identique à celui récemment acquis aux enchères. Holmes demande et obtient de voir aussitôt cette collection. Une fois les deux locataires du 221-B Baker Street partis, Emery reçoit l'appel inattendu puis la visite tardive de la séduisante Hilda Courtney. Au cours de la conversation, la jeune femme lui offre en vain de racheter sa toute nouvelle acquisition. Emery reçoit alors en plein dos le couteau lancé par le chauffeur de Miss Courtney.
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Tourné en janvier-février 1946, Dressed to Kill se révèle assez proche du film-noir. Présence d'une créature authentiquement fatale, descente en milieu interlope, violence explicite attestent cette connexion formelle. La machination est plutôt bien remontée, faisant la part belle aux pistes ouvertes un peu malgré lui par le dr Watson. La présence antagoniste déjà évoquée de Patricia Morison, bientôt en route vers des aventures plus exotiques(4), en est évidemment un des éléments forts aux côtés des multi-récidivistes Frederick Worlock, Holmes Herbert et Harry Cording.



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1. un titre repris pour l'un de ses thrillers par Brian De Palma et qui signifie, au second degré, "être tiré à quatre épingles, être sur son trente et un".
2. déjà partenaire à deux reprises de Nigel Bruce et titulaire, depuis 1939, de seconds rôles dans de bons films parmi lesquels The Woman in the Window.
3. surnommée 'The Fire and Ice Girl', caractérisée par sa très longue chevelure et rivale d'une autre actrice-chanteuse Dorothy Lamour au sein du studio Paramount.
4. en particulier dans Tarzan and the Huntress.