mercredi 17 février 2010

Dressed to Kill (la clef)


"Try to deduce the message from the one third that we have."

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Ultime opus de la série initiée sept ans plus tôt par la Fox, Dressed to Kill(1) est co-signé par le romancier Frank Gruber, auteur du précédent épisode, et par Leonard Lee (Pursuit to Algiers). Bien qu'original, le scénario de cette production se montre parfaitement conforme à l'esprit et aux ambiances des nouvelles de Conan Doyle. Il fait également référence ou emprunte quelques détails à "A Scandal in Bohemia" et "The Solitary Cyclist" de l'auteur écossais. Issu de la même nation (constituante), Edmund Breon(2) y côtoie très brièvement la belle Patricia Morison(3) dans leur unique participation à la franchise. Le film est aussi la pénultième réalisation de Roy William Neill, décédé en décembre 1946.
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Un individu distingué se présente en retard aux enchères de la salle des ventes Gaylord de Knightsbridge. Il souhaitait y acquérir trois des ordinaires boites à musique fabriquées par les détenus de la prison de Dartmoor. Moyennant un billet de cinq livres, l'homme obtient les noms et adresses de deux des acheteurs, le troisième, une commerçante du quartier, fréquentant régulièrement les deux séances hebdomadaires organisées. L'un d'entre eux, Julian 'Stinky' Emery, s'avère être un vieil ami du dr John Watson. Affublé d'un pansement sur le front, il se présente bientôt chez celui-ci, occasion de raconter à un Sherlock Holmes intrigué l'étrange mésaventure survenue la veille. Après s'être introduit chez lui et l'avoir assommé, un voleur a en effet dérobé l'une des moins précieuses pièces de sa collection de boites à musique, un modèle presque identique à celui récemment acquis aux enchères. Holmes demande et obtient de voir aussitôt cette collection. Une fois les deux locataires du 221-B Baker Street partis, Emery reçoit l'appel inattendu puis la visite tardive de la séduisante Hilda Courtney. Au cours de la conversation, la jeune femme lui offre en vain de racheter sa toute nouvelle acquisition. Emery reçoit alors en plein dos le couteau lancé par le chauffeur de Miss Courtney.
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Tourné en janvier-février 1946, Dressed to Kill se révèle assez proche du film-noir. Présence d'une créature authentiquement fatale, descente en milieu interlope, violence explicite attestent cette connexion formelle. La machination est plutôt bien remontée, faisant la part belle aux pistes ouvertes un peu malgré lui par le dr Watson. La présence antagoniste déjà évoquée de Patricia Morison, bientôt en route vers des aventures plus exotiques(4), en est évidemment un des éléments forts aux côtés des multi-récidivistes Frederick Worlock, Holmes Herbert et Harry Cording.



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1. un titre repris pour l'un de ses thrillers par Brian De Palma et qui signifie, au second degré, "être tiré à quatre épingles, être sur son trente et un".
2. déjà partenaire à deux reprises de Nigel Bruce et titulaire, depuis 1939, de seconds rôles dans de bons films parmi lesquels The Woman in the Window.
3. surnommée 'The Fire and Ice Girl', caractérisée par sa très longue chevelure et rivale d'une autre actrice-chanteuse Dorothy Lamour au sein du studio Paramount.
4. en particulier dans Tarzan and the Huntress.

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