lundi 26 décembre 2011

Last Seduction


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L'un des plus "jouissifs" polars modernes (post-noir) construits à partir d'un intéressé contentieux conjugal. Les films de femmes fatales (Body Heat), d'épouses traitresses ne manquent pourtant pas. Mais celui de Dahl possède des atouts dont nombre d'entre eux sont démunis : humour, licence, rythme, formidables compositions jazzy et, bien sûr, la Fiorentino dans un de ses meilleurs rôles (de "total fucking bitch!").

dimanche 25 décembre 2011

Donnie Darko


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Malgré quelques éléments qui le datent un peu, Donnie Darko reste une étonnante histoire où s'entrecroisent (s'entrechoquent) adolescence, folie et destin. Ce second visionnage amplifie d'ailleurs l'impression ressentie lors de sa sortie, une sorte d'Harvey (d'Henry Koster) grave, sombre, funeste malgré son apparente et désinvolte retenue.
La singulière ambivalence de Jake Gyllenhaal, déjà notable dans cette interprétation, contribue fortement à l'intérêt du premier long métrage de Richard Kelly. Il est d'autant plus dommage que l'amateur de The Empire Strikes Back et de Mad Max 2: The Road Warrior n'ait depuis signé aucun autre scénario aussi significatif.

mercredi 21 décembre 2011

Die (die, le châtiment)


"Never go against the will of the die."

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Présenté en première lors de la 13e édition du festival de Shanghai, le premier long métrage du Canadien Dominic James s'inscrit résolument dans le segment des thrillers de captivité (sado-)"expérimentale(1)" réactivé en particulier par la surévaluée franchise Saw (autre titre de trois lettres !). Die (alias "Six"), produit notamment par son compatriote Don Carmody (The Boondock Saints, Lucky Number Slevin, Polytechnique mais aussi la série Resident Evil), repose cependant moins sur des ressorts horrifiques que sur une intrigue psycho-policière parfois un peu confuse et sans personnage véritablement fort, décisif. Le film mérite néanmoins d'être découvert (sa diffusion a, en effet, été très confidentielle)... pas seulement par les purs amateurs de série B.
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Automne 2005. Six personnes, presque toutes inconnues les unes des autres, se retrouvent enfermées dans des cellules aux parois vitrées. Lisa, jeune épouse et mère dépendante au jeu, Zack Emmet, psychiatre dont les prescriptions font l'objet d'une investigation professionnelle, le milliardaire caritatif Robert Moretti, l'inspecteur de police Mark Murdock menacé de renvoi pour le meurtre d'un suspect, Diane l'infirmière et la call-girl toxicomane Melody ne possèdent plus vraiment de raison de tenir à la vie ou ont même tenté de se suicider. Un homme nommé Jacob apparaît bientôt et attache Moretti à un fauteuil. Puis il invite Murdock, sous la menace d'un pistolet, à ouvrir une boite contenant un dé, un revolver et six cartouches. Le lancé du dé, qui affiche le un, est destiné à fixer le nombre de projectiles et le sort aléatoire de Moretti à la roulette russe. Au lieu de viser sa cible, Mordock actionne deux fois à vide la détente vers Jacob ; pressé par Moretti de ne pas perdre une autre chance de le sauver, il abat alors celui-ci en pleine face. La police retrouve le cadavre, en vêtements de clochard l'arme de son probable suicide à la main, un peu plus tard dans la nuit.
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"Sometimes... we're more connected to perfect strangers than we think." Une réplique qui illustre parfaitement un exemple de pistes construites par les scénaristes... en impasse. Une des faiblesses du film que la capacité technique de Dominic James à installer une (relative) atmosphère et quelques bonnes idées(2) ne parviennent pas réellement à compenser. L'exposé trop précoce des "motifs" traumatiques, l'embarrassée et faible en relief enquête policière (menée par l'atone Caterina Murino), d'absurdes incohérences et un dernier tiers vraiment trop brumeux figurent parmi ces handicaps. Pas assez furieux ou ludique, Die a du mal à fixer l'attention (et les tensions) du spectateur. L'impression reste au final mitigée, avec le sentiment d'un potentiel narratif sous-exploité et/ou d'une synergie assez peu opérante. Il parait en tout cas bien improbable de le voir susciter, à son tour, la mise en chantier de suites (comme le final pouvait le suggérer).
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2. et quelques pompages, comme la saignée subie par Diane qui rappelle furieusement une des scènes-clé de Saw V.

dimanche 11 décembre 2011

Le Samouraï


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Un modèle de polar (à la française), au moins aussi remarquable que This Gun for Hire de Frank Tuttle. Un scénario simple (inspiré de "The Ronin" du méconnu Joan McLeod), efficace, mutique (aucun dialogue, à l'exception de pépiements d'oiseau, d'aboiements de chien au cours des dix premières minutes) élaboré autour des thèmes de la solitude et de la trahison. Très belle photographie d'Henri Decaë, superbe et inoubliable score de François de Roubaix. C'est ainsi que l'on écrit les plus belles pages d'un genre, que Melville, dans la lignée de Bob le Flambeur, se bâtit une réputation durable (pas seulement auprès de Johnnie To ou d'Anton Corbijn - The American !).
L'interprétation de François Périer est conventionnelle mais solide ; Nathalie Delon, dans son tout premier rôle, fait preuve d'une belle conviction face à son époux (qu'elle retrouvera dans le très dissemblable Doucement les basses) pour lequel Jef Costello* a dû longtemps rester l'un des personnages emblématiques de la première partie de sa carrière.
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*avec Tom Ripley/Philippe Greenleaf (Plein soleil), Rocco Parondi (Rocco e i suoi fratelli), Francis Verlot (Mélodie en sous-sol), Tancredi Falconeri (Il Gattopardo), Julien de Saint Preux/Guillaume de Saint Preux (La Tulipe noire), Jean-Paul (La Piscine), Roger Sartet (Le Clan des Siciliens), Roch Siffredi (Borsalino) et Corey (Le Cercle rouge du même Melville).