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On sort littéralement rincé, comme certains des personnages, de ce drame manchot1 (ou manchois). Le premier scénario original de Jacques Sigurd, alors collaborateur à la revue "L'Ecran français", tente de fouiller en profondeur le désespoir "circonstanciel" et conjugué d'un jeune homme, ancien pupille de l'Etat2. Bien trop plate malgré ses quelques dunes, cette Si jolie petite plage étire, entre affection (au deux sens du terme) et solitude mais presque sans but, sa langueur grisâtre et monotone au milieu d'une galerie de portraits sans réelles nuances3. La palette tonale de Gérard Philipe, dans le premier de ses cinq films avec Yves Allégret, n'est d'ailleurs, ici, pas vraiment mise à contribution. L'intérêt majeur du film reste sans doute les subtiles éclairages nocturnes de la photographie d'Henri Alekan.
1. les extérieurs ont en effet été tournés à Barneville-Carteret... même si le scénario tente de nous faire croire que la pluvieuse petite localité littorale en question se situe dans le Pas-de-Calais.
2. au point de devoir faire précéder et suivre le film d'un commentaire non discriminant.
3. la solidarité spontanée et désintéressée de Marthe (Madeleine Robinson) et Georges (André Valmy), la cupide et délatrice suffisance de Fred (Jean Servais), l'animosité instinctive du pupille adolescent, l'avidité exploitante de Mme Mahieu (Jane Marken), l'indécent opportunisme de Mme Curlier (Mona Dol), l'absence présumée douloureuse du voyageur de commerce (Julien Carette).
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