"Come to a concert, don't bring anything?"
Music and Lyrics nous offre, si nécessaire, une (nouvelle)
occasion d'abandonner nos a priori. Car aussi surprenant que cela
puisse paraître, cette nouvelle comédie romantique, second film du
réalisateur Marc Lawrence,
sonne plutôt juste. Certes à la fois improbable et convenu, le scénario
ne manque pas d'humour, parvenant même parfois à nous surprendre. Après
son rôle de patron millionnaire dans Two Weeks Notice, Hugh Grant tient ici, avec ostentation, celui d'un musicien des 80's sur le retour avec pour la première fois comme partenaire Drew Barrymore que l'on préfère définitivement en amoureuse hypocondriaque qu'en "ange déchaînée".
Ancien co-leader, compositeur et pianiste du groupe PoP!, Alex Fletcher
en est aujourd'hui réduit à jouer les utilités dans des manifestations
plus ou moins navrantes. Même s'il possède encore des admiratrices se
pâmant sur ses déhanchés, il n'a rien produit de significatif et de
vendeur depuis sa gloire collective. Pourtant, grâce à Chris son agent, il rencontre Cora Corman,
la mystique superstar des adolescents, laquelle lui accorde trente-six
heures pour lui proposer une chanson qu'ils pourraient chanter en duo
sur son prochain disque et en concert. Au cours d'une séance de travail
chez lui avec un parolier, Alex découvre chez Sophie, la remplaçante de Jane, la jeune femme qui arrose ses plantes, des talents d'écriture et essaie de la convaincre de collaborer sur ce projet.
Sans point commun avec le film homonyme (en v.o.) d'Elie Chouraqui, Music and Lyrics n'a d'autre ambition que de divertir plaisamment. Et il y parvient assez bien. Grand sceptique du coup de foudre, Marc Lawrence,
lui-même parolier à ses heures, trouve un juste équilibre entre pochade
et sentimentalisme. Il ne réussit en revanche pas à donner une
véritable substance et une continuité à son intrigue secondaire.
Parfaitement à l'aise, Hugh Grant, qui exécute ses "cascades" en personne, en fait des tonnes parce que la diététique ne s'impose pas (lorsque l'on plagie gentiment Wham! ou Duran Duran). Sans perdre tout à fait son image de fofolle, Drew Barrymore nous rassure à nouveau* sur la réalité de l'étendue de son registre d'actrice.
___
*notamment après Confessions of a Dangerous Mind.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire