"Je ne suis pas comme les autres."
Fort du succès rencontré par Ma Yong Zhen, la Shaw Brothers
décide de remettre aussitôt le couvert en produisant, non pas une suite
stricto sensu, mais une sorte de prolongement aux mêmes tenants... et
aboutissants narratifs. La même équipe est donc mobilisée, l'infatigable
Ni Kuang au scénario, le duo Chang Cheh-Pao Hsueh-li à la réalisation, et Chen Kuan-tai chargé d'incarner un autre personnage, aux côtés de la jolie Ching Li qui tenait déjà le rôle de l'amante dans le précédent film. Sorti huit mois après Ma Yong Zhen, Chou lian huan (intitulé "Man of Iron" en anglais) traite bien de colère ("ire" en latin) mais ne garantie pas son caractère... inoxydable.
En
1922, le pavillon du Lotus vert, situé dans la rue Sima à Shanghai,
avait été le théâtre d'une attaque traîtresse au cours de laquelle Ma
Yong-zhen du Shantung avait été tué à coup de haches. Vingt ans plus
tard, une tragédie similaire va se dérouler dans cet endroit
particulièrement malfamé. Chou Lian-huan, qui vient de battre platement son adversaire au poker, le falot Xiao-kai, marque un intérêt évident à l'égard Shen Ju-fang,
la maîtresse de ce dernier. Le petit mais ambitieux patron de la
triade, redoutable expert en boxe chinoise, trouble aussitôt le paisible
empire du père de Xiao-kai, le caïd Yu Zhen-ting. D'autant qu'il s'est rendu avec fracas chez Ju-fang, la jeune femme le recevant avec mépris. Yu envoie alors ses hommes chercher l'insolent et, en son absence, défaire son gang.
Le travail à la chaîne (de vélo ?) nuirait-il à l'inspiration ? Il y a indéniablement un léger goût de réchauffé dans le scénario de Ni Kuang.
Le pitch est terriblement convenu et le développement, aux contours
mortellement familiaux, ne brille pas non plus par son originalité. Si
vous n'avez pas encore vu de combat au vélo ou (attention : révélation)
de personnage continuer de lutter avec énergie et détermination après
avoir reçu une lame de couteau, de la longueur de l'avant-bras, dans le
ventre et le dos, Chou lian huan
vous en offre alors l'occasion. Les scènes de combat constituent, en
effet, l'essentiel de l'intérêt de cette honnête production de la Shaw.
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