"Cela concerne notre naissance..."
Fils de réalisateur, Yoshitaro Nomura
s'est illustré, à travers ses quelques quatre-vingt films, dans la
plupart des genres cinématographiques, y compris la comédie musicale. Il
est néanmoins souvent présenté comme le promoteur du film noir nippon,
probablement en raison de ses huit adaptations d'œuvres du Simenon japonais, Seicho Matsumoto. Suna no utsuwa
constitue la quatrième production de cette série débutée en 1958 avec
Harikomi. Ce polar, un peu déconcertant, a reçu plusieurs récompenses
dans son pays et un prix au Festival de Moscou 1975.
L'inspecteur Eitaro Imabishi et son jeune collègue Hiroshi Yoshimura se rendent à Kaméda (préfect. d'Akita).
Ils enquêtent sur le meurtre, le 20 juin 1971 à la gare de triage
tokyote de Kamata, d'un individu sexagénaire non identifié. Le seul
indice dont ils disposent, fourni par une employée du bar fréquenté
juste avant sa mort par la victime et son probable agresseur, est en
effet le mot "Kaméda", prononcé avec un fort accent du Nord par
l'un des deux hommes. Dans le wagon-restaurant du train qui les ramène à
Tokyo, les deux policiers remarque le jeune et célèbre
pianiste-compositeur Eiryo Waga. Un peu plus tard, aux environs d'Enzan (préfect. de Yamanashi),
un journaliste remarque une jeune femme dispersant par la fenêtre d'un
train ce qu'il prend pour des petits morceaux de papier.
L'article qui relate de manière poétique ce non-événement attire l'attention de Yoshimura. Takagi Rié,
la jeune femme en question, disparaît mystérieusement alors que
l'inspecteur-adjoint l'interroge dans le bar chic où elle travaille et
où il croise à nouveau Waga en compagnie de Sachiko, la fille de l'ancien ministre Shigeki Tadokoro. Le 9 août, un certain Chokichi, venu d'Emi, est reçu par Imabishi et son supérieur. L'inconnu de l'affaire Kamata est enfin identifié sous le nom Miki Kenichi, le père adoptif du jeune homme.
Comme le roman éponyme, publié en 1961, dont il est tiré, Suna no utsuwa s'avère en définitive moins convaincant que Ten to sen, porté à l'écran par Tsuneo Kobayashi en 1958 qui, lui aussi, utilisait abondamment le Kokutetsu (compagnie de chemin de fer japonais).
Lancé à petite vitesse, mais sans pesanteur, sur les rails de la
reconstitution circonstanciée d'une enquête criminelle menée par deux
policiers persévérants et consciencieux, le film dérive (déraille ?)
dans son dernier tiers vers un surprenant mélodrame presque muet mais
musical, aux motivations moralisatrices pour le moins inattendues. Les
intuitions et spéculations tranchent alors dans un récit, inutilement
complexifié, avec la recherche méticuleuses des indices et pistes qui
les ont précédées. Belles interprétations de Tetsuro Tamba aux côtés de Go Kato, déjà présent dans Kage no kuruma et célébré grâce à son rôle dans le récent Shinobugawa, et de la jeune Yôko Shimada, future vedette féminine de la série télévisée Shogun.
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