samedi 10 mai 2014

House of Cards

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"You might well think that. I couldn't possibly comment."

Le visionnage de cette mini-série (en quatre épisodes) britannique constitue, de mon point de vue, l'indispensable préalable à celle de sa célébrée transposition US. Adaptation par le Gallois Andrew Davies (Pride and PrejudiceBridget Jones's Diary) du roman de Michael Dobbs*, House of Cards se montre largement à la hauteur des exigences de qualité et d'intelligence offertes par les productions télévisées de la BBC. Subtile, à bien des égards réjouissant, ce drame politique imaginait, au moment même des faits (novembre 1990), l'épineuse, antagoniste voire criminelle succession de Margaret Thatcher au poste de premier ministre. Rythme et simplicité caractérisent l'efficace réalisation de l'Anglais Paul Seed. C'est évidemment l'excellente et shakespearienne prestation de ** qui lui donne (avec les régulières apparitions de quelques rongeurs omnivores) sa saveur particulière, instaurant très tôt une confidente complicité avec le spectateur. Le comédien écossais, récompensé à ce titre aux 38e BAFTA, compose en effet avec malice l'effacé mais machiavélique Francis Urquhart, Chief Whip des députés du parti au pouvoir. Redoutable revanchard et manipulateur peu scrupuleux pour servir son ambition dissimulée. L'équivoque relation entretenue avec la jeune journaliste Mattie Storin, tenue par  (prête à tous les compromis, ne possède-t-elle pas une automobile française ?!) s'achève ici de manière inversée par rapport au roman, permettant ainsi à l'auteur et aux producteurs de développer deux suites (To Play the King en 1993 et The Final Cut en 1995).
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*conseiller de la "Dame de fer", alors chef du parti conservateur d'opposition, puis adjoint de John Major en 1994-95, Dobbs (surnommé  "Westminster’s baby-faced hit man") était considéré comme un magistral intrigant politique.
**l'un des partenaires d' dans la série Tinker Tailor Soldier Spyinterprète à deux reprises de Sherlock Holmes au début des années 1980 et de Mr. Warrenn dans Brazil de Terry Gilliam.

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