vendredi 12 septembre 2014

Intolerable Cruelty (intolérable cruauté)

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"A sitting duck."

Je crois sincèrement que l'on peut se réjouir d'avoir vu ce vieux projet1 finalement tomber dans l'escarcelle des frères . Mordant, jouissif, Intolerable Cruelty2 revisite avec une forte dose d'humour noir le thème du business du divorce à l'étasunienne. Le dixième film écrit, produit et réalisé par  et 3 distend (boursoufle !), de manière volontairement grotesque et malicieuse, la distance formelle entre l'individu et sa "fortune". Accentuée par l'impertinent décalage créé entre la sophistication des dialogues, des décors et le caractère caricatural, cartoonesque des personnages (un peu dans la veine d'O Brother, Where Art Thou?). Toute humanité semble y avoir été gommée4 pour laisser place à un vaste jeu mû par les seules tromperie et cupidité juridico-matrimoniales. Réunis pour la première fois,  et 5 se montrent à la hauteur des enjeux, soutenus avec adresse notamment par  et . Brillamment incongru !
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1. le scénario écrit par le duo Robert Ramsey-Matthew Stone et John Romano devait être réalisé par Andrew Bergman avec Richard Gere et Julia Roberts dans les rôles principaux. Remodelé au milieu des années 1990 par les frères , avec Ron Howard puis Jonathan Demme à la direction, Hugh Grant remplaçant Gere.
2. présenté en première (hors compétition) à la 60e Mostra.
3. dernier film pour lequel le premier n'est pas crédité à la production, le second à la réalisation.
4. comme l'atteste le sigle de la National Organisation of Matrimonial Attorney Nationwide (NOMAN) devant les membres de laquelle Miles Massey rencontre paradoxalement un certain succès en plaidant en faveur de l'amour contre le cynisme.
5. le couple sera reformé l'année suivante pour Ocean's Twelve.

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