"Tu vois, Obélix, ce n'est pas la peur qui donne des ailes, c'est l'amour."
Huit ans après le franco-germanique Astérix et les Indiens, c'est (logiquement) avec des Danois qu'est monté le projet Astérix et les Vikings. Ce huitième film d'animation, tiré de la série de bande dessinée créée en octobre 1959 par René Goscinny et Albert Uderzo, fait également suite aux deux productions de Claude Berri avec des acteurs réels, le dispendieux Astérix & Obélix : Mission Cléopâtre ayant d'ailleurs connu un énorme succès commercial puisqu'il se classe juste derrière Titanic au box office français des trente dernières années. Librement adapté du neuvième album intitulé "Astérix et les Normands" sorti en 1966, Astérix et les Vikings, s'il ne s'est pas envolé aux mêmes altitudes, a toutefois réussi à attirer près d'un million et demi de spectateurs en salles.
Après un raid raté contre un village dont les habitants ont déserté leur maison avant leur arrivée, le chef viking Grossebaf et ses hommes banquettent tout en écoutant les explications fumeuses du magicien Cryptograf sur un sentiment que leur peuple ignore : la peur. Grossebaf est notamment fasciné par la capacité de ce sentiment à donner des ailes, formule qu'il prend au premier degré. Il somme Cryptograf
de lui indiquer l'endroit où il pourrait trouver un champion de la peur
susceptible de lui transmettre cette émotion et donc de lui permettre
de voler. A l'aide de ses osselets, le sorcier désigne la région du
village des irréductibles gaulois vers laquelle une expédition est
aussitôt organisée. Au même moment, Astérix et Obélix sont chargés par Abraracourcix de former son neveu Goudurix, envoyé de Lutèce par son père Océanonix.
Un vrai calvaire pour ce citadin qui ne pense qu'à danser et draguer.
D'autant qu'il se révèle être, pendant son rude apprentissage, un
parfait... poltron !
La concurrence dans le segment de l'animation n'est évidemment plus la même qu'à l'époque des Astérix et Cléopâtre (1968) ou Les Douze travaux d'Astérix (1976). Y a-t-il alors encore de la place pour des dessins animés tel que Astérix et les Vikings aux côtés des dominantes productions en 3D de Pixar-Disney, de DreamWorks, voire de la Fox ? Le film de Stefan Fjeldmark et Jesper Møller apporte une réponse mitigée mais positive à cette question. Astérix et les Vikings ne possède pas aujourd'hui un potentiel commercial identique à celui d'un Shrek, d'un Finding Nemo, d'un Lion King ou même du britannique Wallace & Gromit.
De plus, ses personnages, fortement typés, le rendent difficilement
exportable, en particulier aux Etats-Unis. Son pouvoir de séduction
demeure cependant réel, notamment auprès du public le plus jeune. C'est
d'ailleurs l'un des reproches que l'on peut formuler à son encontre,
celui de ne pas être fidèle au slogan de la bande dessinée dont il est
tiré, plaire aux petits comme aux grands. Ces derniers ne s'ennuient pas
mais ne montrent pas non plus un grand enthousiasme à ce spectacle très
correctement réalisé mais manquant un peu de subtilité et de tonicité.
En matière de fidélité, on peut également regretter que l'adaptation
ait ignoré l'importance du personnage d'Assurancetourix dans cet épisode ainsi que l'existence chez les Normands, devenus Vikings, d'une potion magique.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire