Avec ce premier vrai film de fiction (le précédent, Angelo My Love, était, comme le premier, davantage un documentaire), dont le scénario avait été écrit plus de quinze ans avant sa production, le réalisateur Robert Duvall
s'offre avant tout un véhicule destiné à mettre en évidence, s'il en
était encore besoin, ses talents d'acteur. Refusé par le plupart des
studios, le projet a finalement été produit par le cinéaste lui-même
avec un budget d'environ cinq millions de dollars. Dans une veine
réaliste et provinciale assez proche de Tender Mercies qui lui avait valu un "Oscar" en 1984, The Apostle n'atteint toutefois pas le même équilibre et, au final, séduit moins que le film de Bruce Beresford. Il connut pourtant un réel succès public et la prestation de Duvall fut largement saluée, l'"Oscar" du meilleur acteur échappant à ce dernier au profit de Jack Nicholson pour As Good as It Gets.
Euliss 'Sonny' F. Dewey est prêcheur depuis son plus jeune âge. Il anime la principale communauté chrétienne de Forth Worth (Texas). Jessie, son épouse dont il est séparé et qui a la garde de ses deux enfants, manœuvre pour le renvoyer du temple au sein duquel elle occupe une position influente. Au cours d'une altercation, Sonny frappe violemment avec une batte de base-ball Horace, un pasteur et le nouveau partenaire de Jessie. Obligé de s'enfuir, Sonny arrive à Bayou Boutté en Louisiane. Là, il entreprend, sous le nom d'apôtre E.F., de refonder une communauté avec l'aide du révérend C. Charles Blackwell, d'Elmo, l'animateur de la radio locale et de Sammy, un jeune mécanicien.
Quelle raison a bien pu pousser un fils d'amiral tel que Robert Duvall à imaginer et à monter un projet de ce type ? Sa volonté d'incarner un prêcheur à l'écran depuis sa rencontre avec l'un d'entre eux à Hamilton (Virginie). Ce personnage afro-américain de quatre-vingt seize ans lui aurait fait plus d'impression spirituelle que "le Dalai Lama ou le Mahatma Gandhi" (réunis ?) selon ses dires. The Apostle ne doit rien aux Elmer Gantry de Richard Brooks et Leap of Faith de Richard Pearce dont Duvall affirme qu'ils sonnent faux. Il s'agit du portrait, sous les traits d'Euliss F. Dewey, d'un paradoxe vivant, d'un homme à double facette, dévot et criminel, charismatique et terrifiant, dans sa délicate entreprise de rédemption. L'un des intérêts de ce long (plus de cent vingt minutes) film est de mettre en relief le décalage permanent, l'antagonisme pourrait-on dire, entre la déclaration et l'action. Dans le rôle principal de ce schizophrène paranoïde, l'acteur qui a débuté au cinéma dans To Kill a Mockingbird est étonnant, développant son jeu dans un registre qui ne lui est pas habituel. Aux côtés de quelques acteurs non professionnels apparaissent le natif de l'Arkansas Billy Bob Thornton*, la texane Farrah Fawcett(engagée pour être née à Corpus Christi ?) et la britannique Miranda Richardson, tous plutôt convaincants dans des seconds rôles.
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*qui renvoie l'ascenseur à Duvall après que celui-ci ait joué dans son premier film en tant que réalisateur Sling Blade ?
Euliss 'Sonny' F. Dewey est prêcheur depuis son plus jeune âge. Il anime la principale communauté chrétienne de Forth Worth (Texas). Jessie, son épouse dont il est séparé et qui a la garde de ses deux enfants, manœuvre pour le renvoyer du temple au sein duquel elle occupe une position influente. Au cours d'une altercation, Sonny frappe violemment avec une batte de base-ball Horace, un pasteur et le nouveau partenaire de Jessie. Obligé de s'enfuir, Sonny arrive à Bayou Boutté en Louisiane. Là, il entreprend, sous le nom d'apôtre E.F., de refonder une communauté avec l'aide du révérend C. Charles Blackwell, d'Elmo, l'animateur de la radio locale et de Sammy, un jeune mécanicien.
Quelle raison a bien pu pousser un fils d'amiral tel que Robert Duvall à imaginer et à monter un projet de ce type ? Sa volonté d'incarner un prêcheur à l'écran depuis sa rencontre avec l'un d'entre eux à Hamilton (Virginie). Ce personnage afro-américain de quatre-vingt seize ans lui aurait fait plus d'impression spirituelle que "le Dalai Lama ou le Mahatma Gandhi" (réunis ?) selon ses dires. The Apostle ne doit rien aux Elmer Gantry de Richard Brooks et Leap of Faith de Richard Pearce dont Duvall affirme qu'ils sonnent faux. Il s'agit du portrait, sous les traits d'Euliss F. Dewey, d'un paradoxe vivant, d'un homme à double facette, dévot et criminel, charismatique et terrifiant, dans sa délicate entreprise de rédemption. L'un des intérêts de ce long (plus de cent vingt minutes) film est de mettre en relief le décalage permanent, l'antagonisme pourrait-on dire, entre la déclaration et l'action. Dans le rôle principal de ce schizophrène paranoïde, l'acteur qui a débuté au cinéma dans To Kill a Mockingbird est étonnant, développant son jeu dans un registre qui ne lui est pas habituel. Aux côtés de quelques acteurs non professionnels apparaissent le natif de l'Arkansas Billy Bob Thornton*, la texane Farrah Fawcett(engagée pour être née à Corpus Christi ?) et la britannique Miranda Richardson, tous plutôt convaincants dans des seconds rôles.
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*qui renvoie l'ascenseur à Duvall après que celui-ci ait joué dans son premier film en tant que réalisateur Sling Blade ?
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