mercredi 3 novembre 2004

Vengeance Valley (la vallée de la vengeance)


"Pourquoi ne peux-tu être ton propre maître ?"

Un des derniers de la longue liste de westerns tournés par Richard ThorpeVengeance Valley est aussi le seul film de Burt Lancaster, alors au début de sa carrière, avec le prolifique réalisateur de la MGM. Thorpe est un cinéaste sérieux, efficace mais qui ne possède pas le talent des grands maîtres du genre, les Ford, Hawks ou Mann. A partir d'un scénario adapté d'un roman de Luke Short, auquel on doit déjà trois autres westerns, Coroner Creek, Station West et le Blood on the Moon de Robert Wise, tous sortis en 1948, Thorpe construit un film plaisant mais pas inoubliable.
Owen Daybright (Burt Lancaster) est le responsable du bétail du ranch appartenant au vieil Arch Strobie (Ray Collins), secondé par Lee (Robert Walker), le fils de Arch. Ce dernier a recueilli Owen lorsqu'il était enfant et le considère comme son propre fils et le grand frère de l'imprévisible Lee. Chaque saison, les deux hommes organisent le rassemblement des bêtes de cette région du Montana pour la transhumance. Au terme de celle d'hiver, ils reviennent chez eux et apprennent que Lily Fasken (Sally Forrest), un jeune femme qui travaillait dans le bar de la ville et qu'a secrètement connu Lee avant son mariage, vient de donner naissance à un garçon. Le frère cadet de Lily, bientôt rejoint par son aîné, Hub (John Ireland), se mettent à la recherche du père de l'enfant. Ils sont convaincus qu'il s'agit d'Owen, qui, dès son retour, a aidé financièrement la jeune mère. Par un concours de circonstances, Jen (Joanne Dru), l'épouse de Lee, apprend que celui-ci est le père du bébé. Lee, voyant désormais en Owen un dangereux rival, tant pour la propriété du ranch que dans le cœur de Jen, essaie, avec l'aide des frères Fasken, de l'éliminer pendant le rassemblement de printemps.
Vengeance Valley est une nième variation du classique thème de "Caïn et Abel". L'une des vertus du film est sa concision, même si, paradoxalement, on peut regretter que la phase initiale d'exposition soit, par moment, inutilement longue. Mais une fois que le complot central est élaboré, le rythme s'accélère et sa résolution se joue dans la dernière dizaine de minutes du métrage. L'autre atout est la qualité des acteurs. Lancaster, dans son premier western et dans un rôle à la fois physique et un peu psychologique, est à son affaire. Dans son troisième film avec Thorpe, après deux comédies, Her Highness and the Bellboy et What Next, Corporal Hargrove? (tous deux de 1945), et dans l'une de ses toutes dernières prestations à l'écran (il décédera quelques mois après la sortie du film) Robert Walker réussit à donner un aperçu de la redoutable duplicité qu'il mettra brillamment à l'œuvre dans son personnage suivant, l'inquiétant Bruno Anthony du fameux Strangers on a Train d'Hitchcock. Le jeu des acteurs secondaires est également bon, notamment celui des deux comédiennes, Joanne Dru et Sally Forrest

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