"La coupe de tes méfaits est pleine."
Bian cheng san xia
est un film du début de la carrière de Chang Cheh
. Deuxième wu xi pian du réalisateur, après Hu xia jian chou
tourné la même année mais sorti avant, il laisse déjà apparaître la
"patte" de l'un des cinéastes les plus importants de la Shaw Brothers. A
cette époque, le genre est en reconstruction ; Chang Cheh
et King Hu
en sont les nouveaux architectes et redéfinissent ses canons
essentiels. Si le film n'atteint pas le niveau qualitatif de certaines
oeuvres ultérieures, il propose un spectacle plaisant, mis en relief par
une distribution intéressante.
La dynastie Qing vient de succéder à celle des Ming. La Chine est encore dans le chaos politique et social engendré par cette transition meurtrière. Lu Fang (Wang Yu
)
vient d'abandonner les combats où il a perdu son père. En chemin, il
aperçoit trois hommes conduisant, contre son gré, une jeune femme dans
un moulin. Lu intervient mais Gao Bao-shi, le plus âgé des ravisseurs et le chef de Mati, le village voisin, lui explique les raisons de cet enlèvement. Leur otage est Wen-zhen, la fille de Wei Huai-yuan,
le mandarin de la région qui, profitant de l'isolement de son
territoire et du contexte politique, a rétablit l'impôt sur les paysans
malgré la franchise accordée par le pouvoir central. Dans une situation
déjà marquée par la disette, accepter de payer la taxe aurait pour
conséquence la mort de la plupart des villageois. Lu adhère à leur cause et accepte de porter une lettre de doléances à son parent, le ministre Yuan,
en déplacement dans la région. Mais l'attaque du moulin par les hommes
du mandarin, qui n'hésite pas à recruter une bande de mercenaires
dirigée par Xiang Jian (Cheng Hung-lie
) pour accomplir ses basses besognes, vont obliger le groupe à changer de stratégie. Lu recevra l'aide de Huang Liang (Chin Ping
), un compagnon volontairement emprisonné dans les geôles du mandarin et, contre toutes attentes, de Yan Zi-qing (Lo Lieh
), un redoutable guerrier à la solde de ce dernier.




La dynastie Qing vient de succéder à celle des Ming. La Chine est encore dans le chaos politique et social engendré par cette transition meurtrière. Lu Fang (Wang Yu




Trahison, amitié virile, violence et hémoglobine, tels sont les thèmes ou motifs, habituels chez Chang Cheh
, du film. Visiblement, le réalisateur cherche encore ses marques. Un peu convenu, répétitif, inégal sur le plan visuel, Bian cheng san xia
a du mal à susciter l'enthousiasme comme le feront San duk bei do
ou, dans un autre genre, Ma yong zhen
. Du trio évoqué par le titre, c'est le personnage ambigu incarné par Lo Lieh qui est le plus intéressant, volant une nouvelle fois la vedette à Wang Yu
après l'avoir déjà fait dans Huo shao hong lian si zhi jiang hu qi xia de Zenghong Xu, supervisé par Chang Cheh
et sorti un an plus tôt. Signalons la jolie galerie de personnages féminins emmenée par Margaret Tu Chuan
.







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