"Ce sont des étoiles filantes. Eclat spectaculaire venu des cieux, aperçu fugace de l'éternité, qui disparaît en un éclair."
Le quatrième long métrage de Nick Cassavetes réalisateur est un film de commande*. Il s'agit de l'adaptation du premier roman de l'écrivain Nicholas Sparks, paru en octobre 1996. C'est le troisième ouvrage, après Message in a Bottle et A Walk to Remember, de cet auteur à succès à être porté à l'écran. The Notebook
est probablement la plus réussie des trois adaptations. Le film repose,
certes, sur des thèmes souvent rencontrés au cinéma, mais au risque de
contredire ses détracteurs, il narre, sans mièvrerie, une bien belle
histoire d'amour, inspirée de celle qu'ont connue les grands parents de
Ms. Sparks. Et Cassavetes
est un artisan sérieux et appliqué qui, comme feu son père, sait
notamment diriger ses acteurs, tout en leur laissant une certaine marge
de liberté.
Dans une maison de repos, Duke, victime de deux attaques cardiaques, tient compagnie et fait la lecture à son amie Allison, atteinte de la maladie d'Alzheimer. A partir d'un journal intime, il lui raconte l'histoire passionnée de deux jeunes gens qui se sont rencontrés au cours de l'été 1940. Dans le petit village de Seabrook (Caroline du sud), Noah, un jeune ouvrier de l'industrie du bois, et Allie, une brillante jeune fille de famille riche, tombent follement amoureux l'un de l'autre. Mais Allie doit partir étudier à New York après les vacances et ses parents n'acceptent pas cette liaison mal assortie, la considérant tout au plus comme une passade estivale. Noah écrit chaque jour à sa douce amie pendant un an. Mais la mère de la jeune femme intercepte les lettres. Le temps, la guerre vont séparer durablement les deux amants. Cet amour est-il plus fort que tous ces obstacles ? Allison est littéralement captivée par ce récit. Il commence même à éveiller en elle des souvenirs qu'elle croyait définitivement perdus.
Maladie et amour contrarié (Cassavetes s'y est déjà attelé dans She's So Lovely), le best-seller de Nicholas Sparks développait des sujets classiques, pour ne pas dire davantage. Son originalité et son intérêt résident dans cette double narration mettant en parallèle deux couples à des époques différentes de leur existence. The Notebook, s'il n'évite pas parfois les pièges tendus au drame romantique, parvient adroitement à donner une représentation crédible de l'amour avec un grand A et ses relations étroites avec la mémoire, autre thème majeur du film. Sans avoir la qualité du Splendor in the Grass de Kazan dont il est proche sur le plan narratif, le film de Cassavetes réussit à éviter la superficialité et le sentimentalisme bon marché. Atout susceptible de lui permettre de séduire un public plus large que celui des purs amateurs du genre. Le réalisateur n'est pas le Leo McCarey de Love Affair mais son enthousiasme et son implication dans un film qu'il n'a pas écrit sont évidents. Le rythme est bien tenu et il n'y a pratiquement pas de temps mort malgré les près de deux heures de métrage**. Seul l'anachronisme entre les situations, les attitudes et les expressions avec leur époque, celle des années 1940, peut être souligné au passif de la mise en scène du film. Nous connaissons, depuis The Believer, les qualités de Ryan Gosling. L'acteur, dans un registre très différent, ne déçoit pas. La sobriété de son jeu, contrastant avec celui de sa partenaire, est à souligner particulièrement. Dans le rôle d'Allie, initialement destiné à Reese Witherspoon***, Rachel McAdams conserve quelques stigmates hérités de ses teen movies mais elle tiendrait à peu près la route si elle contrôlait mieux (à moins qu'elle ne vise, dans ce domaine, la succession du maître Jerry Lewis) ses mimiques à dominante buccale. The Notebook donne également à revoir James Garner et Gena Rowlands, la mère du réalisateur et à laquelle Joan Allen, dans un des personnages clés du film, ressemble de manière troublante.
___Dans une maison de repos, Duke, victime de deux attaques cardiaques, tient compagnie et fait la lecture à son amie Allison, atteinte de la maladie d'Alzheimer. A partir d'un journal intime, il lui raconte l'histoire passionnée de deux jeunes gens qui se sont rencontrés au cours de l'été 1940. Dans le petit village de Seabrook (Caroline du sud), Noah, un jeune ouvrier de l'industrie du bois, et Allie, une brillante jeune fille de famille riche, tombent follement amoureux l'un de l'autre. Mais Allie doit partir étudier à New York après les vacances et ses parents n'acceptent pas cette liaison mal assortie, la considérant tout au plus comme une passade estivale. Noah écrit chaque jour à sa douce amie pendant un an. Mais la mère de la jeune femme intercepte les lettres. Le temps, la guerre vont séparer durablement les deux amants. Cet amour est-il plus fort que tous ces obstacles ? Allison est littéralement captivée par ce récit. Il commence même à éveiller en elle des souvenirs qu'elle croyait définitivement perdus.
Maladie et amour contrarié (Cassavetes s'y est déjà attelé dans She's So Lovely), le best-seller de Nicholas Sparks développait des sujets classiques, pour ne pas dire davantage. Son originalité et son intérêt résident dans cette double narration mettant en parallèle deux couples à des époques différentes de leur existence. The Notebook, s'il n'évite pas parfois les pièges tendus au drame romantique, parvient adroitement à donner une représentation crédible de l'amour avec un grand A et ses relations étroites avec la mémoire, autre thème majeur du film. Sans avoir la qualité du Splendor in the Grass de Kazan dont il est proche sur le plan narratif, le film de Cassavetes réussit à éviter la superficialité et le sentimentalisme bon marché. Atout susceptible de lui permettre de séduire un public plus large que celui des purs amateurs du genre. Le réalisateur n'est pas le Leo McCarey de Love Affair mais son enthousiasme et son implication dans un film qu'il n'a pas écrit sont évidents. Le rythme est bien tenu et il n'y a pratiquement pas de temps mort malgré les près de deux heures de métrage**. Seul l'anachronisme entre les situations, les attitudes et les expressions avec leur époque, celle des années 1940, peut être souligné au passif de la mise en scène du film. Nous connaissons, depuis The Believer, les qualités de Ryan Gosling. L'acteur, dans un registre très différent, ne déçoit pas. La sobriété de son jeu, contrastant avec celui de sa partenaire, est à souligner particulièrement. Dans le rôle d'Allie, initialement destiné à Reese Witherspoon***, Rachel McAdams conserve quelques stigmates hérités de ses teen movies mais elle tiendrait à peu près la route si elle contrôlait mieux (à moins qu'elle ne vise, dans ce domaine, la succession du maître Jerry Lewis) ses mimiques à dominante buccale. The Notebook donne également à revoir James Garner et Gena Rowlands, la mère du réalisateur et à laquelle Joan Allen, dans un des personnages clés du film, ressemble de manière troublante.
*Steven Spielberg (encore une fois associé à Tom Cruise pour le rôle principal), Jim Sheridan et Martin Campbell ont été successivement approchés pour diriger le film.
**les coupes ont été effectués dans le roman puisqu'il a perdu environ 30% de sa pagination entre la version initiale et celle finalement publiée et au moment du montage, le film perdant également environ un tiers de sa durée.
*** le rôle a ensuite été proposé à Ashley Judd puis à Britney Spears.
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