mercredi 1 juin 2005

Ride in the Whirlwind (l'ouragan de la vengeance)


"Que s'est-il passé avec Caine ?."

C'est probablement le crash d'un avion dans la jungle philippine qui est à l'origine de Ride in the Whirlwind. En effet, bien qu'ils aient dû se croiser dans l'entourage de Roger Corman*, Monte Hellman et Jack Nicholson collaborent étroitement pour la première fois sur Flight to Fury. L'acteur reprend donc sa plume pour participer à l'écriture du scénario de ce western tourné simultanément avec l'énigmatique The Shooting et fait, bien sûr, partie de la distribution. Le film est une métaphore plutôt pessimiste sur le destin et la justice. Les points de convergence essentiels entre les deux productions sont la place occupée par l'environnement et l'absence de questionnement sur les raisons et le sens des événements.
Trois cow-boys, Vern, Wes et Otis, en route pour Waco s'arrêtent pour la nuit à l'endroit choisi par des voleurs de diligence pour ménager l'un d'entre eux, blessé au cours de l'attaque. La bande, menée par 'Blind' Dick, accepte, d'abord avec suspicion puis vigilance, le voisinage temporaire de ces voyageurs. Le matin, lorsqu'une patrouille découvre la cache des bandits, elle ne fait aucune différence entre les deux groupes qui essuient un tir nourri destiné à les débusquer. Vern et Wes parviennent à s'échapper mais Otis est abattu. Les deux innocents fuyards doivent abandonner leurs chevaux pour gravir les collines abruptes. Le lendemain, ils arrivent, épuisés et affamés, dans une ferme où vit un couple âgé et leur fille, déjà avertis de leur présence dans les parages.
De facture plus classique que The Shooting, Ride in the Whirlwind n'en reste pas moins une œuvre simple mais forte. De la sécheresse de l'exposition du récit, presque documentaire, à la grande sobriété des dialogues (qui ouvrent toutefois quelques pistes finalement inexploitées), le film déroule sa trame inexorablement tragique, encaissée entre fausses apparences et vraie injustice. Le scénario évite l'écueil du manichéisme habituel ; puisqu'il n'y a pas de distinction véritable entre le bien et le mal, il ne saurait y avoir d'opposition entre héros et méchants. Et, intelligemment, il se nourrit des incertitudes (nombreuses occurrences de la réplique "je ne sais pas") et surtout des silences (en particulier celui qui donne son intensité au climax du milieu de métrage, lors du lynchage des vrais bandits). Si Millie Perkins occupe ici un petit rôle, Cameron Mitchell, entre sa période italienne et sa participation à la série populaire The High Chaparral, apporte une belle intensité dramatique à son personnage. Une question pour conclure : le borgne interprété par Harry Dean Stanton est-il un clin d'œil (sic) à One-Eyed Jacks ?
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*notamment à l'occasion de The Wild Ride sur lequel Hellman était producteur associé et monteur.



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