Le premier film en anglais du réalisateur allemand Roland Suso Richter semble, à première vue, surfer sur la vague The Sixth Sense et Memento. C'est vrai... dans une certaine mesure. Car "Point of Death", la pièce écrite et adaptée à l'écran par Michael Cooney a, en effet, été créée en 1999, c'est à dire précisément en même temps que le film de Shyamalan. Faut-il reprocher à The I Inside (maladroitement traduit en français) d'avoir été produit tardivement ? La réponse est positive si l'on fonde son jugement sur le principe exclusif du "premier arrivée".
Point de vue qui, au passage, dénote une certaine propension au
blasement. La réponse est négative dans l'hypothèse où le film est
susceptible de supporter la comparaison à son avantage par son
originalité dans la narration et/ou dans le traitement. The I Inside n'y arrive pas tout à fait. Plaisant, certes, il mérite le détour mais ne vaut pas forcément le déplacement.
Simon Cable
se réveille à l'hôpital le 29 juillet 2002 après avoir été trouvé
devant chez lui souffrant de convulsions abdominales. A moins que ce ne
soit le 29 juillet 2000, après un accident de voiture. Pour compliquer
les choses, amnésique, il a totalement oublié les événements des deux
dernières années de sa vie. Est-il célibataire ou marié à une certaine Anna qui ressemble étrangement à une jeune interne ? Quel médecin le suit, Newman ou Travitt ? Qui est cette Clair qui semble si proche de lui ? N'aurait-il pas déjà vu ce patient nommé Travis ? Et comment va son frère Peter
? Autant de pièces d'un puzzle, constitué de réminiscences,
d'actualité ou d'illusions, qu'il doit assembler pour sortir de son
cauchemar. Au fait, quelle heure est-il ?
Plus que les films cités en introduction, The I Inside fait, par certains aspects, penser à The Butterfly Effect.
D'abord par l'absence de linéarité, pour ne pas dire complexité
répétitive, du scénario, un handicap pour l'intelligibilité du récit qui
frise la confusion. Ensuite par la stylisation, sans excès, de la
réalisation. Pour rester, encore un peu, dans le champs de la
comparaison, ajoutons que le film est globalement moins réussi qu'Identity
du même auteur. Parmi ses aspects les plus intéressants, il faut citer
la capacité sporadique à faire naître une vraie peur obsessionnelle,
voire paranoïaque, adroitement mise en scène par le recours aux courtes
focales, aux flous de profondeur de champs et autres déformation
d'images. Malheureusement, le réalisateur ne parvient pas à maintenir la
tension à un niveau tel qu'elle puisse créer le malaise chez le
spectateur. Et Ryan Phillippe accentue le phénomène par la relative indolence qu'il donne au personne central de Peter. The I Inside ne peut définitivement prétendre être candidat au titre convoité de "Vertigo du XXIe siècle".
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire