vendredi 10 juin 2005

The I inside (memories)


"Allez, mon vieux, je vous emmène faire un tour."

Le premier film en anglais du réalisateur allemand Roland Suso Richter semble, à première vue, surfer sur la vague The Sixth Sense et Memento. C'est vrai... dans une certaine mesure. Car "Point of Death", la pièce écrite et adaptée à l'écran par Michael Cooney a, en effet, été créée en 1999, c'est à dire précisément en même temps que le film de Shyamalan. Faut-il reprocher à The I Inside (maladroitement traduit en français) d'avoir été produit tardivement ? La réponse est positive si l'on fonde son jugement sur le principe exclusif du "premier arrivée". Point de vue qui, au passage, dénote une certaine propension au blasement. La réponse est négative dans l'hypothèse où le film est susceptible de supporter la comparaison à son avantage par son originalité dans la narration et/ou dans le traitement. The I Inside n'y arrive pas tout à fait. Plaisant, certes, il mérite le détour mais ne vaut pas forcément le déplacement.
Simon Cable se réveille à l'hôpital le 29 juillet 2002 après avoir été trouvé devant chez lui souffrant de convulsions abdominales. A moins que ce ne soit le 29 juillet 2000, après un accident de voiture. Pour compliquer les choses, amnésique, il a totalement oublié les événements des deux dernières années de sa vie. Est-il célibataire ou marié à une certaine Anna qui ressemble étrangement à une jeune interne ? Quel médecin le suit, Newman ou Travitt ? Qui est cette Clair qui semble si proche de lui ? N'aurait-il pas déjà vu ce patient nommé Travis ? Et comment va son frère Peter ? Autant de pièces d'un puzzle, constitué de réminiscences, d'actualité ou d'illusions, qu'il doit assembler pour sortir de son cauchemar. Au fait, quelle heure est-il ?
Plus que les films cités en introduction, The I Inside fait, par certains aspects, penser à The Butterfly Effect. D'abord par l'absence de linéarité, pour ne pas dire complexité répétitive, du scénario, un handicap pour l'intelligibilité du récit qui frise la confusion. Ensuite par la stylisation, sans excès, de la réalisation. Pour rester, encore un peu, dans le champs de la comparaison, ajoutons que le film est globalement moins réussi qu'Identity du même auteur. Parmi ses aspects les plus intéressants, il faut citer la capacité sporadique à faire naître une vraie peur obsessionnelle, voire paranoïaque, adroitement mise en scène par le recours aux courtes focales, aux flous de profondeur de champs et autres déformation d'images. Malheureusement, le réalisateur ne parvient pas à maintenir la tension à un niveau tel qu'elle puisse créer le malaise chez le spectateur. Et Ryan Phillippe accentue le phénomène par la relative indolence qu'il donne au personne central de Peter. The I Inside ne peut définitivement prétendre être candidat au titre convoité de "Vertigo du XXIe siècle".


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