"- Quel est le terme ?
- Cheveux ?
- Mains ?
- Vraisemblance."
Certains affirment que c'est le succès de la franchise Harry Potter du concurrent Warner Bros. qui aurait donné l'idée au duo DreamWorks-Paramount d'adapter les ouvrages de Lemony Snicket alias Daniel Handle. Il semble pourtant que les droits aient été acquis par les studios Nickelodeon dès 1999, avant même que les premiers volumes de la série ne paraissent et que ne sorte le premier volet de la saga rowlingienne.
Les ouvrages en question recèlent, en effet, assez d'ingrédients pour
intéresser un producteur et un scénariste. Enfance, environnements
gothiques et fantasmagoriques, morceaux de bravoure, cruauté sordide et
humour décalé sont au menu de ces Unfortunate Events. Brad Silberling, le réalisateur de Casper,
a été chargé de l'adaptation du probable premier épisode d'un nouveau
cycle dont les enfants sont, à tous les sens du terme, la principale
cible. Le scénario repose sur les trois premiers tomes des onze écrits
par Daniel Handle*. Nommé dans des catégories techniques aux derniers Academy Awards, le film, tourné en studios, doit, il est vrai, beaucoup à la qualité de ses décors, costumes et aux effets spéciaux créés par I.L.M.
Les enfants Baudelaire ne sont pas des enfants comme les autres. Violette, l'aînée, est une inventrice très inspirée. Klaus est un érudit livresque et la très jeune Prunille
possède un mordant à presque toutes épreuves. Lorsque leurs parents
périssent dans le mystérieux incendie de la demeure famille, la fratrie
est confiée par Monsieur Poe, l'exécuteur testamentaire, à un lointain parent, le comte Olaf.
Mais les orphelins ne tardent pas à comprendre que l'ignoble
personnage, qui leur impose toutes les corvées, en veut avant tout à
leur héritage. Quitte à les faire disparaître. Ayant commis une
irréparable bévue, Olaf se voit retirer sa tutelle au profit de l'oncle Monty,
un éminent erpétologue, bientôt retrouvé mort prétendument à la suite
d'une attaque reptilienne, puis de la poltronne et grammairienne tante Agrippine.
Lemony Snicket's A Series of Unfortunate Events
est un film très plaisant à regarder, en particulier sa première partie
dont la tonalité lugubre et le traitement pessimiste la destine
davantage au public adulte qu'aux juniors. Nous sommes, ici, plus
proches de Edward Scissorhands de Tim Burton que des adaptations de Charles Dickens ou de Mark Twain.
Hélas, le film ne tient pas ses promesses sur la distance, surtout sur
le plan narratif. La seconde partie, tout en restant assez attrayante,
perd de sa tonicité et de son humour subversif et décapant. Si Jim Carrey s'impose dans une interprétation adaptée mais, chez lui, convenue du personnage multi-facettes d'Olaf, on aurait apprécié une prise de risque plus grande avec, par exemple, un Robert De Niro en grande forme (un vœu pieux ?) dans le rôle. La (très) jeune classe se comporte fort bien sans pour autant crever l'écran. Heureusement, Meryl Streep est là, ainsi que Timothy Spall(tiens, à l'affiche de Harry Potter and the Prisoner of Azkaban également !), son partenaire de The Last Samurai, l'épatant Billy Connolly et Dustin Hoffman dans une apparition. Enfin, soulignons la qualité du travail de Rick Heinrichs, l'oscarisé responsable des décors de Sleepy Hollow sur lequel opérait également le directeur de la photographie Emmanuel Lubezki.
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*"Tout commence mal", "Le laboratoire aux serpents" et "Ouragan sur le lac".___
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