"Comment peut-on aimer à ce point sans savoir comment..."
Elle le voulait ce rôle, Jennifer Love Hewitt
! L'actrice prend connaissance du scénario alors qu'elle est encore
adolescente et se passionne pour l'histoire. Elle passe les auditions
mais, jugée trop jeune pour le rôle, ne l'obtient pas. Patiente, elle
suit l'avancement du projet, monte sa maison de production et,
finalement, acquiert le scénario. Quand on aime, on ne compte pas. La
direction est confiée au réalisateur de télévision Gil Junger, lequel, avec ce film, change sensiblement de tonalité cinq ans après son 10 Things I Hate About You. If Only
est une jolie petite histoire d'amour formatée, "conditionnée" même,
qui, hélas, ne tient pas ses promesses. Elle se situe, en tous cas,
assez loin du charme aux saveurs fantastiques du Ghost de Jerry Zucker. "Une seul être vous manque et tout est dépeuplé" disait Lamartine dans ses "Méditations poétiques". En fait de dépeuplement, ce sont les salles dans lesquelles était projeté le film qui ont dû le plus ressentir le phénomène.
Samantha Andrews et Ian Wyndham
vivent ensemble à Londres. Elle, américaine, violoniste et professeur
de musique, est venue dans la capitale anglaise pour terminer ses
études. Lui, jeune yuppie britannique issu d'un environnement social
difficile, savoure sa réussite professionnelle. Elle est romantique ;
lui est affectivement pudique et conventionnel. Elle aime Ian ; lui adore Sam.
Adore... peut-être la raison du malentendu qui règne entre eux. Et
puis, il y a cette présentation de projet, cruciale pour l'avenir du
jeune homme, que Samantha va contribuer à faire échouer en voulant trop bien faire. Après quelques incidents annonciateurs, Ian
a une étrange conversation avec un chauffeur de taxi. Elle n'empêche
pas le couple de se séparer sur un évident constat d'incompatibilité. La
jeune femme monte seule dans un taxi dont Ian reconnaît le chauffeur. Au moment où il redémarre, il est violemment percuté par un autre véhicule. Samantha meurt. Lorsque Ian, désespéré, se réveille le lendemain matin, Samantha est à ses côtés. Vivante.
La
seconde chance en amour : thème éculé aussi vieux que... Eve et Adam.
Il est, ici, abordé, toutes proportions gardées, sous un angle épicurien
(ou gandhien). Comment nous comporterions-nous si nous devions
ou notre proche devait mourir demain ? Intéressantes prémices, mais
l'important n'est pas de savoir d'où l'on part mais où l'on arrive. Et
force est de constater que If Only
perd rapidement de sa consistance et de son contenu dramatique. La
péripétie rustico-sociale est dérisoire et l'épisode de la chanson
interprétée (pour de vrai !) par l'héroïne totalement incongru, sauf pour attirer les téléspectateurs adolescents de MTV.
Et pourquoi faut-il que les similitudes de scripts se fassent en sa
défaveur ? Comme celle de la répétition des événements utilisée avec
brio dans Groundhog Day. Seules les rares apparitions du Destin, alias Tom Wilkinson, méritent vraiment le déplacement. Hep, taxi !
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