vendredi 12 mai 2006

The 40 Year Old Virgin (quarante ans, toujours puceau)


"... Désolé, j'ai dû sauter ce détail."

Le premier film de cinéma, en tant que réalisateur, du producteur et scénariste Judd Apatow n'est pas un teen movie de plus, même si les adolescents y ont probablement pris un certain plaisir. Connu pour sa contribution à la courte série télé Freaks and Geeks diffusée en France en 2001, le collaborateur de Ben Stiller rencontre Steve Carell pour les besoins de Anchorman: The Legend of Ron Burgundy qu'il produit. Les deux hommes décident alors de s'associer sur le projet d'une comédie inspirée d'un sketch créé par l'acteur avec sa troupe d'improvisation de Chicago, Second City. The 40 Year-Old Virgin vient de naître... une première fois pour les deux quadragénaires puisque l'acteur principal de The Office signe son premier scénario pour le cinéma, sélectionné aux Writers Guild of America Awards. Gros succès dans son pays d'origine*, le film n'a attiré dans les salles françaises qu'un peu plus de quatre cent mille spectateurs.
Né au milieu des années 1960, Andy Stitzer est un solitaire qui a conservé son âme d'enfant, possédant une impressionnante collection de figurines de bandes dessinées et s'adonnant aux jeux vidéo. Responsable du stock d'un grand magasin de produits bruns, il est incompris par ses collègues David, Jay et Cal. Ceux-ci découvrent bientôt, à l'occasion d'une partie de poker organisée après la fermeture, qu'Andy est, malgré son âge déjà avancé et grâce à ses assertions maladroites, encore vierge. Ils vont, collectivement ou individuellement, essayer d'aider leur nouvel ami à perdre son pucelage. Mais, bien que leur "élève" soit plein de bonnes volontés, ces tentatives ne rencontrent aucun succès. C'est après plusieurs d'entre elles que l'abstinent involontaire fait la connaissance de Trish, une cliente qu'il a incidemment conseillée et dont il a obtenu, sans le demander, le numéro de téléphone.
Régressif, un peu vulgaire et parfois drôle comme les habituelles productions du genre, The 40 Year-Old Virgin s'en démarque néanmoins par l'âge de son héros et par l'opposition fonctionnelle entre la libération outrancière des mœurs et le puritanisme typiquement étasunien qui y est dépeinte. Le caractère percutant et éventuellement subversif du scénario est cependant édulcoré par la multiplication exagérément obsessionnelle des situations comiques, par la fadeur des personnages, en particulier secondaires, et par une chute conventionnelle et largement moralisatrice. La durée du métrage (deux heures) constitue aussi un handicap, d'autant qu'un changement de tonalité et de rythme intervient au bout de la première heure, rendant la seconde partie, si l'on peut dire, moins palpitante. Le format d'une mini-série télévisée aurait probablement été plus efficace. Steve Carell, sorte de doublure "pantomimique" de son cadet Will Ferrell, tire son épingle du jeu mais sans convaincre véritablement. Les attentes occasionnées par son interprétation de Michael Scott dans The Office ne sont pas satisfaites. Peut-être le seront-elles grâce à l'un des nombreux projets montés sur le nom de l'acteur, comme la reprise des aventures de Maxwell Smart ?
___
*cette production d'environ 26M$ a été presque amortie dès son premier week end de diffusion et a rapporté plus de quatre fois son budget.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire