"Il a écouté son cœur."
Second film écrit et réalisé par Michael McGowan, Ralph s'inscrit dans la veine des Rudy de David Anspaugh et Billy Elliot de Stephen Daldry.
Si les héros de ces fictions tentent tous de réaliser un rêve sportif,
l'originalité du personnage imaginé par le cinéaste canadien vient de sa
motivation qui n'est pas seulement personnelle, rendant celui-ci
peut-être plus attachant que ses prédécesseurs. Le charme que dégage le
film doit d'ailleurs beaucoup à Adam Butcher, son interprète principal, dont les deux seules apparitions avait été, jusque là, télévisuelles. Présenté en première au Festival de Toronto, Ralph a reçut plusieurs récompenses dont le "Grand prix" du Festival de Paris l'année dernière.
Canada, septembre 1953. Ralph Walker fait partie des élèves du collège catholique St Magnus et est amoureux de sa camarade Claire Collins. Un peu turbulent, il est sur la sellette et régulièrement convoqué dans le bureau du directeur de l'établissement, le père Fitzpatrick. Orphelin d'un père mort en héros pendant la dernière guerre, il rend régulièrement visite à sa mère Emma,
hospitalisée depuis un certain temps pour une grave maladie. Sa
dernière pratique solitaire, intervenue un peu accidentellement dans la
piscine municipale, lui vaut une inconfortable publicité et une nième
rencontre avec le père Fitzpatrick. Celui-ci l'avertit pour la
dernière fois de se conformer à la morale de l'école et le punit,
notamment en lui intimant de rejoindre l'équipe de cross-country pour
canaliser son trop-plein d'énergie. Au cours d'une de ses visites à
l'hôpital, Emma sombre dans le coma. Le pronostic des médecins est pessimiste, seul un miracle est susceptible de l'en faire sortir. Ralph s'intéresse alors de près à cette forme d'intervention divine. Lorsque le père George Hibbert,
son professeur, entraîneur de l'équipe de cross et lecteur occasionnel
de Nietzsche, lui affirme que, pour l'une de ses ouailles, gagner le
prestigieux marathon de Boston, dont la 53e édition a lieu dans six
mois, serait un pur miracle, le jeune garçon se convainc qu'il doit le
réaliser pour sauver sa mère. Le père Fitzpatrick, lorsqu'il l'apprend, s'oppose catégoriquement à ce fol projet.
En produisant Ralph, l'ambition du coureur de fond* Michael McGowan n'était évidemment pas d'entrer en concurrence avec le remarquable Chariots of Fire de Hugh Hudson.
S'il n'évite pas certaines maladresses et sacrifie volontiers aux
conventions mélodramatiques en vigueur, le film est plaisant, davantage
que l'assez quelconque Saved !.
Il offre une classique mais intéressante confrontation entre les deux
interprétations habituelles de la religion, la rigueur et la compassion.
A ce titre, le trio d'acteurs que constituent Adam Butcher, dont il faut souligner la belle prestation, Campbell Scott et Gordon Pinsent fonctionne plutôt bien. On peut toutefois regretter que cela soit au détriment du traitement des personnages secondaires.
___*vainqueur du marathon de Détroit en 1985.
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