Bootsy Collins
Avoir débuté derrière James Brown
et collaboré avec George Clinton, voilà qui forge le caractère... ou
traumatise à vie ! Optimiste, je penche pour la première solution. "Wait a minute !" C'est l'histoire de deux frères, Phelps et Williams Collins,
qui rêvent de faire de la musique. Lorsque le premier s'achète une
guitare, elle est aussitôt convoitée par le second. Le jeune 'Bootsy'
devra attendre quelques années avant de pouvoir s'en payer une à son
tour. A quatorze ans, il la troque pourtant contre une basse, Phelps
cherchant désespérément cet instrumentiste pour se produire dans un
club. Les bases des Pacesetters, déjà avec Frankie "Kash" Waddy à la batterie, sont fondées ; nous sommes en 1968.
Le groupe est rapidement repéré par le directeur de production de James Brown peu de temps avant que celui-ci ne soit confronté à la défection massive de ses musiciens. De 1969 à 1971, Bootsy et ses amis tournent et enregistrent avec "Mr. Dynamite", le père du funk, et contribuent probablement à son évolution vers une sonorité plus puissante et groovy.
En 1972, Bootsy Collins rejoint le "dispositif" élaboré par George Wilson à partir des années 1960 et prenant successivement les noms de Funkadelic, Parliament puis P-Funk (All Stars). Le premier Rubber Band est d'ailleurs une émanation, en 1976, de ce dernier groupe. A partir de cette année, trois très bons disques paraissent chez Warner au rythme d'un par an, "Stretchin' Out", "Ahh...The Name Is Bootsy, Baby!" et "Bootsy? Player of the Year". Après trois albums moins intéressants, Bootsy décide de faire un break de six ans. Son retour est marqué par la sortie de "What's Bootsy Doin'?", la meilleure production discographique de sa carrière. Huit autres disques, dont deux live, lui ont succédé, le dernier, "Play With Bootsy",
en novembre 2002. Dominé artistiquement par la prodigieuse figure de
son aîné Larry Graham, le bassiste de l'excellent Sylvester 'Sly Stone'
Stewart, Bootsy Collins est une des probables sources d'influence de Michael 'Flea' Balzary.
Les pièces maîtresses de l'ancien Rubber Band sont encore là,
notamment 'Kash', 'Do-Wop', 'Mud-Bone' et Bernie Worrell. Les titres de
la bonne époque aussi. Le concert n'est qu'une succession de moments
forts, happening brillamment orchestré, de la classique arrivée du
leader, dos au public pendant tout le deuxième morceau (plus de quatre minutes), à la traversée du public par Bootsy pour "Touch Somebody" en passant par le mélodrame rap "I'm Leavin' U"/"Save What's Mine for Me", "One Nation Under A Groove" interprété par le langé 'Do-Wop' ou le psychédélique solo de basse de "I'd Rather Be with You". Une expérience folle et unique.Joli programme au JVC Statenhal, ce samedi 11 juillet 1998. Pour commencer, le blues de Taj Mahal et de Scott Henderson et le soul-jazz du Headhunters reformé vingt ans après par Herbie Hancock. Juste après le sérieux et efficace groove-jazz de Marcus Miller (que l'on apercevra danser sur "Good-n-Nasty" derrière les amplis !), l'atterrissage du vaisseau "pontifical" Bootsy Collins était attendu à minuit. Dans sa soute, une pleine cargaison de funk délirant, cosmo-ésotérique en diable (davantage que celui du policé Earth, Wind & Fire), avec une légère touche (jaune !) de rap.
The New Rubber Band :
Basse, chant : Bootsy Collins
Claviers : Bernie Worrell & Greg Fitz
Guitare : Garry 'Do-Wop' Shider & Lawrence 'Flip' Cornett
Batterie : Frankie 'Kash' Waddy
Trompette : Rick Gardner
Saxophone : Don Bynum
Chant : April 'Showers' Woods, Be-Wise, Gary 'Mud-Bone' Cooper, Henry Benefield
Les titres :
1. Mothership Connection (Star Child)
2. Ahh!... The Name is Bootsy, Baby
3. Bootsy? (What the Name of this Town)
4. Psychoticbumpschool
5. Keep Dah Funk Alive 4-1995
6. Party Lick-A-Bles
7. Funk Express Card
8. I'm Leavin' U (Go, Gotta Go)
9. Who-Ya-Hey
10. Bernie's In-and-Outro
11. Funkentelechy
12. One Nation Under A Groove
13. Roto-Rooter
14. Good-n-Nasty
15. Save What's Mine for Me
16. I'd Rather Be with You
17. Do The Freak
18. A Sacred Place (R.I.P.)
19. Stretchin' Out (In A Rubber Band)
20. Touch Somebody
21. Night of the Thumpasourous People
22. Mothership Connection
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