vendredi 5 mai 2006

Saint-Jacques... La Mecque


"La tienne avant la mienne !"

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Depuis ses deux derniers films, Coline Serreau ne parvient plus à surprendre. Après avoir donné une suite tardive à son plus grand succès commercial, elle s'attelait à une comédie à peine grinçante mais convenue qui n'a attiré en salles qu'un peu plus d'un demi million de spectateurs, une contre-performance compte tenu de la "côte" dont jouit habituellement la cinéaste. Il est vrai que parcourir avec elle mille six cent kilomètres à pieds, avec le franchissement des Pyrénées au programme, n'a rien a priori de réjouissant. D'autant que si les paysages valent le détour, le gîte et la nourriture laissent à désirer !
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La mère de Clara, Pierre et Claude vient de décéder. Tous ses biens ont été légués par testament à une œuvre caritative... sauf si ces trois enfants, qui se détestent cordialement depuis des lustres, acceptent de partir ensemble réaliser le pèlerinage vers St-Jacques-de-Compostelle au départ du Puy-en-Velay. Après avoir refusé, Clara, professeur de Lettres dans un lycée, Pierre, chef d'entreprise hypocondriaque et Claude, chômeur professionnel, divorcé et alcoolique patenté se rendent au rendez-vous donné par Guy, le guide désigné par l'association. Au trio faussement fraternel et surtout peu entraîné se joignent Mathilde, une jeune femme elle aussi divorcée, deux amies lycéennes, Camille et Elsa ainsi que Saïd, le soupirant de cette dernière qui a convaincu son copain analphabète Ramzi et la mère de celui-ci qu'ils allaient à La Mecque.
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Prenez les thèmes récurrents de Coline Serreau (féminisme, tolérance interraciale...), mélanger avec une bonne louche de Randonneurs, saupoudrez d'un mélange de bons sentiments, mettez au four (solaire, thermostat 9 !) une bonne heure et demi et vous obtenez Saint Jacques... Ni road-movie, ni film chorale, le neuvième long métrage de fiction de la réalisatrice semble directement conçu pour apparaître dans la grille de programmes d'une chaîne de télévision (du service public ?!). Les ex-élèves du "Petit théâtre de Bouvard", Muriel Robin et Pascal Légitimus qui partagent pour la première fois l'affiche d'un film, adoptent assez rapidement un profil plutôt bas sans pour autant que cette mise en retrait ne profite vraiment à l'un ou l'autre de leurs partenaires. Le scénario intercale régulièrement des scènes onirico-fantastiques chargées de donner un peu de relief à une intrigue qui, contrairement au paysage, n'en possède pas beaucoup. Celles-ci, comme d'ailleurs le reste du métrage, sont remarquablement mises en images par le talentueux Jean-François Robin, déjà à l'œuvre sur Chaos. Pour cette dernière raison, il faut résolument ranger le film aux côtés des documentaires produits par National Geographic !

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