"He's a generous guy... But that temper of his !"
Le cinéma voit, quelques fois, naître des œuvres tout à la fois innovantes et réjouissantes. Sin City
appartient foncièrement à cette catégorie. Lorsque le projet a été
annoncé*, nous avons été quelques uns à nous dire que le pari était
aussi ambitieux que délicat. D'autant que Frank Miller semblait avoir conservé de pénibles souvenirs de ses précédentes expériences dans l'art de l'étage au-dessus**. Oui, mais Robert Rodriguez
n'est pas n'importe quel cinéaste et il a su vaincre les résistances de
ce remarquable créateur en l'associant étroitement à son film. Comme il
a su convaincre la plupart des aficionados des récits graphiques du
natif de cette tranquille ville d'Olney située à la lointaine périphérie
de Washington DC. Les deux hommes, ponctuellement complétés, à
"dessein", par l'exalté Quentin Tarantino, vont même réussir à supplanter artistiquement les adaptations, pourtant plébiscitées, siglées Marvel, l'ex-employeur du dessinateur et scénariste. Pour cette première production (puisqu'il dev(r)ait y avoir de compréhensives sequels), le scénario s'inspire de trois histoires, "That Yellow Bastard" (1996), "The Hard Goodbye" (1991) et "The Big Fat Kill" (1994), introduites par une courte variation sur "The Customer is Always Right" (1994).
Hartigan, l'intègre policier de (Ba)Sin City, est en route pour accomplir sa dernière mission avant une retraite anticipée pour défaillance cardiaque : sauver la jeune Nancy Callahan enlevée par le sadique et meurtrier en série Roark Jr., le fils du sénateur de l'Etat. La présence de son collègue Bob en changera significativement le déroulement.
Hartigan, l'intègre policier de (Ba)Sin City, est en route pour accomplir sa dernière mission avant une retraite anticipée pour défaillance cardiaque : sauver la jeune Nancy Callahan enlevée par le sadique et meurtrier en série Roark Jr., le fils du sénateur de l'Etat. La présence de son collègue Bob en changera significativement le déroulement.
L'ex-taulard Marv passe une nuit inespérée et enfiévrée avec la somptueuse Goldie,
venue trouver protection auprès de lui. Lorsqu'il se réveille,
comateux, il découvre que la belle inconnue est morte assassinée à ses
côtés. Le solide baroudeur n'aura alors de cesse que de la venger,
d'abord opposé puis avec l'aide de Wendy, la sœur jumelle de Goldie.
Après avoir pris la défense de sa maîtresse Shellie contre les assauts de son amant Jackie Boy, Dwight poursuit ce dernier pour l'empêcher de commettre d'inévitables crimes et autres exactions. Leur route les conduit à Old Town où règnent les prostitués. Hartigan a réchappé de son opération de sauvetage de la jeune Nancy grâce aux soins inattendus du sénateur Roark.
Il s'agit, en réalité, d'une revanche car l'ex-policier est accusé,
torturé et emprisonné sous de faux motifs d'inculpation. Pendant les
huit ans qu'il passe en isolement, les lettres de Nancy signées Cordelia constituent son seul contact avec le monde. Lorsque la correspondance s'interrompt brutalement, Hartigan avoue ses prétendus crimes pour être libéré et retrouver celle qui, à présent, est âgée de dix-neuf ans.
En découvrant, il y a environ dix ans, les albums de Frank Miller, je m'étais fait la réflexion "il ne leur manque que l'animation"
comme on évoque la parole pour donner de la réalité à un portrait.
Cette adaptation, dont la fidélité est diversement appréciée mais, en
tous cas, validée par son créateur, ne nuit en rien à l'œuvre
originelle, elle la transcende, et pas seulement par l'usage de la
couleur, qualifiée par certains de transgression. Comme celle-ci, Sin City
avait tout intérêt à jouer sur une identité visuelle forte, percutante.
Il atteint cet objectif stylistique tout en renforçant les composantes
de film et d'humour noirs seulement sous-jacentes dans un roman ou une
bande dessinée.
Ce
mariage de la réalisation numérique en HD et de la post-production, une
des premières du genre à ce niveau***, est bluffant et fait preuve d'un
brio encore inédit et d'une grande sobriété... malgré les coups et
autres sé-vices. Il faut, certes, accepter la logique narrative de comic strip, pas si éloignée de celle de nombreux et décents films noirs, c'est à dire une situation/idée très enrobée d'action(s). Au delà du plaisir immédiat, spontané, que l'on prend au spectacle du film, Sin City marque, pour diverses raisons, une étape dans l'histoire du cinéma... peut-être encore sous-évaluée.
___
*je me souviens avoir créé la fiche en utilisant l'illustration du premier récit de la série graphique publiée chez Dark Horse.
**la bande dessinée est souvent appelé le neuvième art.
***avec un réel équilibre entre personnages créés par des acteurs, et pas n'importe lesquels, et effets spéciaux si on l'oppose à Star Wars qui est un film d'animation avec de "vrais morceaux d'humains dedans" !
*je me souviens avoir créé la fiche en utilisant l'illustration du premier récit de la série graphique publiée chez Dark Horse.
**la bande dessinée est souvent appelé le neuvième art.
***avec un réel équilibre entre personnages créés par des acteurs, et pas n'importe lesquels, et effets spéciaux si on l'oppose à Star Wars qui est un film d'animation avec de "vrais morceaux d'humains dedans" !
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