"... Le dernier spasme avant la paralysie menant au néant." (Hermann Bahr)
Les Galeries nationales du Grand Palais
organisent, depuis le 5 octobre dernier et jusqu'au 23 janvier 2006,
une exposition consacrée aux œuvres de quatre grands peintres viennois,
Gustav Klimt*, Egon Schiele, Koloman Moser et Oskar Kokoschka, réunies
pour la première fois à Paris dans une manifestation de cette envergure.
Ces quatre-vingt onze tableaux et cinquante-cinq dessins réalisés entre
1890 et 1918 (année du décès des trois premiers artistes)
permettent de mieux comprendre ce qu'a été cette remarquable transition
vers la modernité picturale sans pour autant constituer une rupture avec
le classicisme comme le sera l'abstraction de Wassily Kandinsky. C'est
l'académisme qui est remis en question par la Sezession (sécession), laquelle apparaît d'abord en Allemagne (1892).
Ce mouvement sera développé en Autriche à partir de 1897 sous la forme
d'un groupement d'architectes et de plasticiens viennois créé par Josef
Olbrich, Josef Hoffmann et par Klimt appelé Sezessionstil ou Art nouveau.
Le documentaire de Valérie Manuel rappelle la formidable richesse artistique et la prodigieuse effervescence culturelle que connaît, à cette époque, la capitale de l'empire austro-hongrois. Sous l'influence de la philosophie nietzschéenne annonçant la fin de la morale judéo-chrétienne et du changement de siècle, s'élaborent des révolutions sociales, politiques et artistiques. Au moment où, à Paris, naît le cinéma des frères Lumière
,
Freud fonde sa psychanalyse, Lénine, Staline et Trotsky échafaudent
leur révolution communiste, Schönberg supprime les relations tonales
pour donner naissance au "Sprechgesang" (mélodie parlée) avant
de théoriser le dodécaphonisme. C'est le refus d'un certain conformisme
et la recherche d'une plus grande liberté qui caractérisent ces
révolutions et motivent les créateurs du palais de la Sécession et
Koloman Moser, le père du Wiener Werkstätte (Atelier viennois).
Le film permet, bien sûr, de (re)découvrir la personnalité et l'art des quatre peintres, grâce à la présentation de certaines de leurs œuvres mais aussi aux commentaires et analyses d'un certain nombre d'intervenants, Bernerd Stiegler, philosophe et directeur de l'IRCAM, Christine Lecerf, historienne spécialiste de la littérature autrichienne, Elisabeth Roudinesco, historienne, psychanalyste et biographe de Freud, Bruno Mathon, peintre et critique d'art, Serge Lemoine, président du Musée d'Orsay et le professeur Rudolf Léopold, collectionneur et fondateur du musée Léopold à Vienne. Vienne 1900
est aussi l'occasion de souligner et de s'interroger sur l'étonnante
diversité, voire divergence, des productions de ces artistes.
___
*Raoul Ruiz
a tourné, en début d'année, un film consacré à Klimt
avec John Malkovich
dans le rôle titre.
Le documentaire de Valérie Manuel rappelle la formidable richesse artistique et la prodigieuse effervescence culturelle que connaît, à cette époque, la capitale de l'empire austro-hongrois. Sous l'influence de la philosophie nietzschéenne annonçant la fin de la morale judéo-chrétienne et du changement de siècle, s'élaborent des révolutions sociales, politiques et artistiques. Au moment où, à Paris, naît le cinéma des frères Lumière

Le film permet, bien sûr, de (re)découvrir la personnalité et l'art des quatre peintres, grâce à la présentation de certaines de leurs œuvres mais aussi aux commentaires et analyses d'un certain nombre d'intervenants, Bernerd Stiegler, philosophe et directeur de l'IRCAM, Christine Lecerf, historienne spécialiste de la littérature autrichienne, Elisabeth Roudinesco, historienne, psychanalyste et biographe de Freud, Bruno Mathon, peintre et critique d'art, Serge Lemoine, président du Musée d'Orsay et le professeur Rudolf Léopold, collectionneur et fondateur du musée Léopold à Vienne. Vienne 1900

___
*Raoul Ruiz



Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire