"... Mais tu as été justifié."
A sept ans, Jeremiah est arraché à sa famille d'accueil, sa mère Sarah, une jeune prostituée toxicomane, ayant réussi à récupérer sa garde. Ils prennent rapidement la route pour quitter Jackson (Tennessee),
la ville où ils résidaient. De virées en passes et autres plans
minables, de trips en concerts punk, l'éducation du jeune garçon se
nourrit de décadence, de laideur et de violence. Laissé seul pendant la
lune de miel de Sarah puis violé par le fugace nouveau mari abandonné, Jeremiah
est placé dans un établissement spécialisé avant d'être confié à ses
grands-parents, un couple de chrétiens rigoristes de Virginie. Trois ans
plus tard, alors qu'il fait un sermon en ville, sa mère apparaît
derrière lui et l'emmène avec elle.
Présenté l'année dernière à Cannes dans le cadre de la Quinzaine des réalisateurs, le second long métrage de la réalisatrice et (avec l') actrice Asia Argento est une adaptation du livre autobiographique éponyme de J.T. Leroy. Dédié au chef opérateur Jean-Yves Escoffier, The Heart Is Deceitful Above All Things
est une effrayante et éprouvante plongée dans tout ce que les
Etats-Unis ont de plus paradoxal et de sordide. Si le récit n'était pas,
hélas, authentique, on pourrait légitimement accuser le film de
noirceur gratuite et de voyeurisme, voire d'indécence effrontée. Mais,
même une fois cette présomption évacuée, deux reproches majeurs
persistent. Le premier porte sur le manque d'homogénéité d'une mise en
scène par ailleurs trop affectée. Le second concerne l'utilisation de
formes symboliques ou fantasmatiques alors qu'une approche purement
documentaire aurait, assez nettement, accentué l'impact formel et
narratif de l'adaptation. Dans la même veine, Out of the Blue de Dennis Hopper et le récent Tarnation de Jonathan Caouette apparaissent plus incisifs et réussis.
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