"... Il pensait avant dans son pays que dans soi-même."
Patrick de Carolis
reçoit ses invités dans les jardins du palais Itamaraty, l'ancien siège
de la présidence puis du ministère des affaires étrangères, pour
évoquer l'histoire et la culture du pays et de la deuxième plus grande
ville du Brésil derrière São Paulo. Découverte en janvier 1502 par le
navigateur portugais Gaspar de Lemos, Rio ne comptait en 1880 que
soixante-sept mille Cariocas. Son agglomération, qui a notamment vu les
tournages de Blame It on Rio de Stanley Donen, O Que É Isso, Companheiro? de Bruno Barreto ou encore le remarquable Cidade de Deus de Fernando Meirelles, dépasse aujourd'hui, entre tours, maisons coloniales et favelas, les dix millions d'habitants.
Luiz Antonio Ewbank, le conservateur du palais Itamaraty, Pedro Correa do Lago, le président de la Bibliothèque nationale, Rosiska Darcy de Oliveira, écrivain, Vincent Rosenblatt, photographe et fondateur de l'association "Olhares do morro" et Angelo Oswaldo de Araujo Santos, maire d'Ouro Preto apportent successivement leurs commentaires sur les événements, les figures marquantes de l'histoire et de la vie culturelle du Brésil, sur son identité raciale et sociale.
Luiz Antonio Ewbank, le conservateur du palais Itamaraty, Pedro Correa do Lago, le président de la Bibliothèque nationale, Rosiska Darcy de Oliveira, écrivain, Vincent Rosenblatt, photographe et fondateur de l'association "Olhares do morro" et Angelo Oswaldo de Araujo Santos, maire d'Ouro Preto apportent successivement leurs commentaires sur les événements, les figures marquantes de l'histoire et de la vie culturelle du Brésil, sur son identité raciale et sociale.
La France à Rio
Ce
sont les Français qui, en 1555, conduits par l'amiral Villegagnon, né
en Champagne, fondèrent les premières fortifications de la ville,
situées sur une île de la baie. Le site verra s'opposer Français,
Espagnols et Portugais, ces derniers l'emportant finalement neuf ans
plus tard. Romaric Sulger-Buel, français naturalisé brésilien, introduit
et rappelle les influences françaises sur le patrimoine architectural
de cette ville hétéroclite où cohabitent baroque, néoclassique et
modernisme. En particulier celle exercée par Auguste-Henri-Victor
Grandjean de Montigny, arrivé en 1816 comme membre de la Mission
artistique française. Romaric nous sert de guide à travers les quartiers
qu'il affectionne le plus ou à l'intérieur du Musée historique national
et nous introduit auprès de son ami Jean Boghici, un collectionneur
d'art propriétaire, entre autres, d'aquarelles de Jean-Baptiste Debret,
lesquelles constituent de véritables reportages illustrés sur la vie
quotidienne au Brésil au début du XIXe siècle.
Dom Joao d'Orleans-Bragance, descendant de l'empereur Pedro II, nous emmène dans sa superbe résidence de Parati et à Petropolis où a été édifié, en 1845, le palais impérial de son ancêtre. Après un détour par le Copacabana Palace, le premier hôtel de luxe d'Amérique latine, construit par un architecte français en 1907, nous suivons une jeune brésilienne d'origine française dans la forêt urbaine située sur les hauteurs de la ville, sur la célèbre plage d'Ipanema où elle a ses amis et habitudes et dans ses lieux nocturnes préférés.
Dom Joao d'Orleans-Bragance, descendant de l'empereur Pedro II, nous emmène dans sa superbe résidence de Parati et à Petropolis où a été édifié, en 1845, le palais impérial de son ancêtre. Après un détour par le Copacabana Palace, le premier hôtel de luxe d'Amérique latine, construit par un architecte français en 1907, nous suivons une jeune brésilienne d'origine française dans la forêt urbaine située sur les hauteurs de la ville, sur la célèbre plage d'Ipanema où elle a ses amis et habitudes et dans ses lieux nocturnes préférés.
Salvador la métisse
Après l'arrivée des Portugais dans la "Baie de tous les saints"
en 1548 et la fondation de Salvador de Bahia, première capitale du
Brésil, la traite des esclaves venus d'Afrique a contribué à faire de
cette région l'une des plus métissées sur le plan humain et culturel du
pays. Son patrimoine fait l'objet de toutes les attentions et
préservations, en particulier celles de l'architecte Adolfo Roriz très
attaché à une très ancienne fabrique de sucre en bordure de mer et au
vieux quartier de Pelourinho, classé par l'UNESCO et restauré depuis
1992. Ce mélange, racial, artistique et religieux est aussi toujours
vivace. Diego dos Santos Oliveira enseigne la capoeira, art martial
acrobatique mâtiné de danse créé au XVIe par les esclaves noirs. Jusa
Santos Ventura et sa mère Faustina pratiquent le syncrétisme, processus
par lequel deux religions, ici le christianisme et les cultes africains,
fusionnent pour en former une nouvelle. La styliste Goya Lopes
s'inspire de motifs afro-brésiliens pour son entreprise de prêt à
porter. Nelson Mendes, le responsable du système d'éducation "Olodum",
forme des enfants de milieux défavorisés au samba-reggae. Le musicien et
ministre Gilberto Gil
souligne l'importance de ce métissage culturel pour la vie politique et
sociale du Brésil démocratique. Tania Pereira de Jesus conserve ses
traditions ancestrales en participant activement à la préparation (choix des ingrédients au marché)
et, sous la direction de Mae Beata, à l'organisation d'une cérémonie
rituelle de possession Yoruba identique à celles pratiquées au Nigéria.
Au pays de l'or et du café
Le
Minas Gerais était-il l'Eldorado convoité par les conquistadores ?
Probablement pas, mais la région a connu un développement fantastique
grâce à l'exploitation de l'or et Ouro Preto (or noir), fondée à
la fin du XVIIe siècle, a longtemps été la ville la plus importante
d'Amérique... à l'époque où New York n'était qu'un village. Angelo
Oswaldo de Araujo Santos, qui entame son second mandat de maire et
Angela Gutierrez, une grande fortune du Brésil et protectrice de la
ville, nous font découvrir quelques uns de ses trésors du patrimoine
sacré et profane.
Bertrand Bouvery, un des principaux négociants en café pour les torréfacteurs français, nous emmène à Guachupe, grande région de culture du caféier. Jose Roberto Freitas et Paulo Lamego, gérants de la Fazenda Ponte Alta nous convient à une visite éducative et à une représentation théâtrale destinées aux enfants. Martha Ribeiro de Britto, la propriétaire et restauratrice de Secretario, parle avec passion de la plus belle des deux cent cinquante anciennes fermes de la région, fondée en 1830 et, à son époque la plus faste, entourée de cinq cent mille pieds de café travaillés par trois cent soixante-dix esclaves.
Bertrand Bouvery, un des principaux négociants en café pour les torréfacteurs français, nous emmène à Guachupe, grande région de culture du caféier. Jose Roberto Freitas et Paulo Lamego, gérants de la Fazenda Ponte Alta nous convient à une visite éducative et à une représentation théâtrale destinées aux enfants. Martha Ribeiro de Britto, la propriétaire et restauratrice de Secretario, parle avec passion de la plus belle des deux cent cinquante anciennes fermes de la région, fondée en 1830 et, à son époque la plus faste, entourée de cinq cent mille pieds de café travaillés par trois cent soixante-dix esclaves.
Aux portes de l'Amazonie
Belém
était, à la fin du XIXe siècle, le premier producteur mondial de
caoutchouc avant de connaître, à partir de 1912, une brutale décadence
liée à la chute des cours du latex. Pendant sa période de gloire, la
ville s'est dotée d'un patrimoine architectural largement inspiré par
l'Europe. Paolo Chaves, le secrétaire d'état à la culture du Para, a
décidé une restauration de l'ensemble des bâtiments Belle Epoque, parmi
lesquels le Théâtre, dont le modèle a visiblement été la fameuse Scala
de Milan, ou le palais du gouverneur. Mais le lieu le plus insolite de
Belém est un commerce de tissus, le "Paris na America", ressemblant fort aux grand magasins parisiens.
Après nous avoir entraîné au marché situé sur le port, où plantes, fruits, poissons (dont le redoutable piranha) et viandes rivalisent en diversité, Pedro Mergulhao, un architecte-paysagiste, rend visite à un ami dans le jardin duquel on trouve quelques spécimens d'hévéa. Avec le spécialiste en art indigène Robinson Santos Araujo da Silva, nous nous envolons vers un village d'indiens Kayapo qui préparent une fête rituelle.
Après nous avoir entraîné au marché situé sur le port, où plantes, fruits, poissons (dont le redoutable piranha) et viandes rivalisent en diversité, Pedro Mergulhao, un architecte-paysagiste, rend visite à un ami dans le jardin duquel on trouve quelques spécimens d'hévéa. Avec le spécialiste en art indigène Robinson Santos Araujo da Silva, nous nous envolons vers un village d'indiens Kayapo qui préparent une fête rituelle.
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