"Une réconciliation ?"
A cause de son parcours insolite, notamment ses incursions (très réussies) dans le domaine musical, on oublie bien souvent que Wim Wenders est l'un des cinéastes (européens)
les plus importants de ces trente dernières années. Certes, sa
filmographie n'est pas d'une constance parfaite, mais quels confrères de
sa génération peuvent revendiquer des œuvres aussi intéressantes et/ou
abouties que Alice in den Städten, Paris, Texas ou encore le splendide Der Himmel über Berlin. L'ancien président du jury du Festival de Cannes 1989 est revenu cette année, pour la huitième fois, sur la Croisette avec Don't Come Knocking. Le film aurait été, sans nul doute, l'un des postulants les plus sérieux à la "Palme d'or"... sans la position influente d'un autre multirécidiviste nommé Emir Kusturica.
Alors que nombre de réalisateurs contemporains, y compris les meilleurs, perdent une partie de leur âme dans des superproductions formatées et s'égarent en utilisant comme plan des scénarii complexes, pour ne pas dire amphigouriques, Wenders reste fidèle à lui-même en privilégiant la clarté, que certains qualifient volontiers, à tort, de simpliste et la place accordée à la psychologie des personnages. Et, pour être franc, cela fait un "drôle de bien" au cinéma. Avec cette histoire d'une ancienne gloire du western en fugue à la recherche d'un avenir inattendu, l'auteur de Im Lauf der Zeit, tout en développant les thèmes classiques de la solitude, de la décomposition de la famille et de la paternité, continue de nous proposer sa vision personnelle des Etats-Unis. Peut-être faut-il voir en effet, derrière ce portrait d'Howard Spence, homme intègre et respectable en apparence, en réalité bien plus trouble et désabusé qu'il ne voudrait l'être, une métaphore de l'Amérique actuelle et de son véritable héritage.
Alors que nombre de réalisateurs contemporains, y compris les meilleurs, perdent une partie de leur âme dans des superproductions formatées et s'égarent en utilisant comme plan des scénarii complexes, pour ne pas dire amphigouriques, Wenders reste fidèle à lui-même en privilégiant la clarté, que certains qualifient volontiers, à tort, de simpliste et la place accordée à la psychologie des personnages. Et, pour être franc, cela fait un "drôle de bien" au cinéma. Avec cette histoire d'une ancienne gloire du western en fugue à la recherche d'un avenir inattendu, l'auteur de Im Lauf der Zeit, tout en développant les thèmes classiques de la solitude, de la décomposition de la famille et de la paternité, continue de nous proposer sa vision personnelle des Etats-Unis. Peut-être faut-il voir en effet, derrière ce portrait d'Howard Spence, homme intègre et respectable en apparence, en réalité bien plus trouble et désabusé qu'il ne voudrait l'être, une métaphore de l'Amérique actuelle et de son véritable héritage.
C'est aussi pour Wenders l'occasion de mettre, enfin, en scène son scénariste de Paris, Texas, Sam Shepard et de lui associer Jessica Lange, sa partenaire dans trois précédents films dont le très bon Frances de Graeme Clifford dans lequel il était également question de cinéma. Don't Come Knocking ne se résume pas à un duo d'anciennes stars car les personnages secondaires, joués par Sarah Polley et Gabriel Mann
notamment, sont tout aussi intéressants. L'image et la musique ont,
comme toujours, une importance essentielle chez le cinéaste d'origine
allemande. Le directeur de la photographie Franz Lustig, déjà derrière la caméra sur Land of Plenty,
s'est attaché, avec réussite, à interpréter les œuvres du célèbre
peintre réaliste américain de l'entre-deux-guerres, Edward Hopper. Le
chanteur folk-rock mississipien (et producteur d'Elvis Costello) T-Bone Burnett succède au californien Ry Cooder, auteur du score de Paris, Texas, pour l'illustration musicale du film.
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