jeudi 20 janvier 2005

The Long Duel (les turbans rouges)


"... Rebelle... et gentleman."

On connaît surtout Ken Annakin pour sa participation à la réalisation du collectif The Longest Day ou pour Those Magnificent Men..., comédie aérienne célèbre pour son titre comprenant, dans sa version originale complète, la bagatelle de vingt mots. The Long Duel leur est ultérieur. Il s'agit de l'un de ces nombreux films d'aventure britanniques qui prennent pour décor les Indes coloniales. Mais s'il bénéficie d'une distribution prestigieuse, le scénario sur lequel il repose est, malheureusement, un peu anémique.
La tribu de nomades Banthas puis son chef Sultan (Yul Brynner) sont emprisonnés, sous un prétexte futile, dans le fort de Najibadad, à la frontière nord-ouest des Indes, par ordre de l'officier supérieur Stafford (Harry Andrews). Sultan réussit peu après à s'échapper en s'alliant avec d'autres prisonniers. Son épouse, enceinte de son second enfant, le suit mais sa fuite lui sera fatale ainsi qu'à l'enfant qu'elle attend. Réfugié dans la montagne, Sultan et ses hommes commencent à lancer des opérations contre l'occupant, tout en évitant, dans un premier temps, de verser le sang. Le gouverneur de la région fait appel à Young (Trevor Howard), récemment transféré, à sa demande, vers Gora Khpur en raison de son incompatibilité avec Stafford, pour diriger une unité mobile chargée de traquer et d'arrêter Sultan, lequel gagne l'estime croissante du peuple. Young, contrairement à Stafford, respecte son adversaire. Mais les deux hommes vont être pris dans un engrenage qu'ils ne pourront plus maîtriser.
The Long Duel manque cruellement de souffle et ses héros semblent un peu fatigués. En allant chercher leurs extérieurs dans le nord de l'Espagne, Ken Annakin et Jack Hildyard, son chef opérateur (The Bridge on the River Kwai), nous offrent de jolis paysages (peu ressemblants, toutefois, à ceux qu'ils sont censés être). Mais, dès que le champs se resserre, les défauts narratifs et d'interprétation sautent immédiatement aux yeux. Les ressorts initiaux de l'histoire sont, en effet, très faibles dans cette nième version de l'opposition entre un soldat convaincu du bien fondé de sa mission et du sceptique, voire de l'anticonformiste (anticolonialiste ?!), hostile à appliquer à un pays soumis un modèle de civilisation étranger. La fin du film est, de toutes évidences, bâclée. C'est d'autant plus évident que même les acteurs semblent avoir renoncé à donner de la crédibilité à leu jeu. La scène du combat final et celle de l'invraisemblable romance entre Young et Jane (Charlotte Rampling), la fille de Stafford, en sont des exemples flagrants. The Long Duel est la troisième rencontre en deux ans entre Yul Brynner et Trevor Howard... mais, hélas, pas la meilleure. L'intérêt principal du film réside dans les apparitions de la jeune Rampling au tout début de sa carrière. 

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