lundi 7 août 2006

Prime (petites confidences (à ma psy))


"Croyez-moi, c'était plus dur pour moi que pour vous."

Depuis le célèbre Guess Who's Coming to Dinner, des scénarii mettant aux prises élu(e) du cœur et belle-famille sont régulièrement soumis aux producteurs de cinéma. L'année dernière, au moins trois films répondant au critère ont été à l'affiche, du modeste remake du film de Stanley Kramer par Kevin Rodney Sullivan au médiocre Monster-in-Law de Robert Luketic dans lequel Jane Fonda et Jennifer Lopez s'affrontaient. Avec Prime, Ben Younger s'y est essayé à son tour, recourant pour se démarquer à quelques variantes narratives. Il faut pourtant reconnaître que, malgré la présence prestigieuse et inédite des deux actrices principales, sur laquelle s'est bâti le relatif succès du film, le soufflé ne parvient pas à monter. Qui a dit que la comédie romantique était un genre facile ?
A trente-sept ans, Raphaelle 'Rafi' Gardet vient de divorcer après neuf années de mariage. Elle confie son désarroi à Lisa Metzger, sa psychanalyste. Celle-ci essaie de l'encourager à profiter de ce nouveau départ et trouve particulièrement réjouissant que sa patiente ait à présent, paradoxalement, envie d'un enfant. Un soir, alors qu'elle se trouve avec des amis dans la file d'attente d'un cinéma, Rafi fait la connaissance de David Bloomberg. Le jeune homme l'invite peu après à dîner et, malgré la grande différence d'âge, Rafi, séduite par la gentillesse de Dave, se laisse aller à flirter avec son cadet de quatorze ans. A la fois inquiète et enthousiasmée par cette relation insolite et inespérée, Rafi reçoit les encouragements de Mrs. Metzger. Jusqu'au moment où cette dernière comprend que l'amant en question n'est autre que son propre fils.
Quel(s) élément(s) peu(ven)t bien empêcher la pompe de Prime de s'amorcer ? Principalement, à l'image de la confection de la recette du gefilte fish (carpe farcie), le dosage et le temps de cuisson. Les ingrédients de la farce sont, ici, le classique contraste socio-culturel auquel s'ajoutent une différence d'âge non-conventionnelle et, surtout, une situation embarrassante et contradictoire, donc humoristique, associant les rôles de psychothérapeute et de mère. La vraisemblance de l'intrigue est loin d'être acquise, mais le film pèche surtout par sa construction et ses longueurs ainsi que par l'interprétation de Bryan Greenberg et, dans une moindre mesure, celle d'Uma Thurman. Si l'on excepte sa participation au remake The Producers, l'actrice a, semble-t-il, du mal à trouver un second souffle après ses tranchantes fantaisies tarantiniennes. La grande Meryl Streep offre une jolie prestation dans un rôle, hélas ! trop étriqué pour que s'exprime pleinement tout son talent. 

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