lundi 7 août 2006

Frankenstein


"Es-tu un frère ?"

Un mystérieux individu, passager clandestin d'un cargo, débarque au petit matin dans le port de la Nouvelle-Orléans. Celui qui se fait appeler Deucalion se rend au Joy Theatre, une salle de cinéma abandonnée, pour y rencontrer un certain Ben. L'étrange vieille femme qui occupe les lieux lui apprend que celui qu'il cherche est décédé une semaine auparavant, laissant à son attention un coffret contenant des coupures de journaux. Dans le même temps, les inspecteurs Carson O'Conner et Michael Sloane sont appelés à la bibliothèque paroissiale où le gardien de nuit, Bobby Allwyne, a été retrouvé mort, son cœur ayant été prélevé par son agresseur. Il pourrait bien s'agir de la troisième victime d'un criminel que la police a surnommé 'le Chirurgien'.
Pilote d'une série hebdomadaire pour le câble qui n'a jamais vu le jour, Frankenstein est tiré de l'ouvrage de Dean Koontz et Kevin Anderson intitulé "Frankenstein: The Prodigal Son". Libre transposition à l'époque actuelle du mythique personnage issu de l'imagination de Mary Shelley, ce téléfilm appartient à la famille très nombreuse des suites et autres produits dérivés de la première adaptation (du cinéma parlant) de James Whale en 1931. Sorti la même année que la courte série homonyme produite par Hallmark, dirigée par Kevin Connor avec Luke Goss, Alec Newman et Donald Sutherland, Frankenstein installe un pitch qui ne sera donc pas développé, celui de la survie, depuis la fin du XVIIIe siècle, du docteur Victor Frankenstein, renommé Helios, dont le projet est à présent de remplacer les humains par ses créatures. Ambition maléfique qui semble particulièrement indisposer la toute première d'entre elles.
Le film se situe évidemment assez loin de l'original ou même de la version plus récente de Kenneth Branagh. Le réalisateur allemand Marcus Nispel, connu pour ses captations musicales et pour son remake The Texas Chainsaw Massacre, compense les faiblesses du scénario par un ostentatoire traitement visuel qui n'est pas sans évoquer le style de David Fincher. Pas grand chose à retenir de la prestation des acteurs, également un peu décoratifs, Adam Goldberg étant chargé d'apporter la petite touche humoristique au niveau des dialogues. Enfin, si ne pas connaître la tournure prise par le pacte scellé entre O'Conner et Deucalion ne nous préoccupe pas vraiment, une énigme subsiste : le présence de Scorsese dans ce projet, crédité au générique du titre de producteur exécutif. 

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