"When does a dream become a nightmare?"
Avant de diriger Arnold Schwarzenegger, Dolph Lundgren et Mark Dacascos pour trois studios différents, Mark L. Lester s'est fait connaître du grand public avec Roller Boogie, une piètre tentative de profiter du succès de Saturday Night Fever, avec une Linda Blair montée sur patins à roulettes. Dans la foulée du Massacre at Central High commis par le néerlandais Rene Daalder, son film suivant, Class of 1984,
le voit amorcer un radical changement de direction, anticipation
alarmiste de la montée de la violence à l'école qui lui vaut une estime
durable de la part d'un groupe d'amateurs de brutales caricatures.
Sympathie qui motivera certainement Lester à lui donner une improbable suite en 1990, Class of 1999.
Andrew Norris
vient d'être affecté en remplacement d'un professeur de musique
défaillant à l'Abraham Lincoln High School. Dans cet établissement, les
mesures de sécurité sont particulièrement étoffées, détecteur de métaux à
l'entrée, recours à une importante équipe de gardes, caméras de
surveillance. Outre une classique délinquance au sein de l'effectif
étudiant, les élèves et les enseignants vivent en effet sous la menace
régulière d'une bande de cinq jeunes criminels dirigée par Peter Stegman.
Mais les choses prennent un tournant dramatique lorsque l'un des
étudiants auquel ces derniers ont vendu de la cocaïne, quelques instants
avant une inspection de Norris, chute du sommet du mat où flotte le drapeau étasunien.
Seize ans après le remarquable Blackboard Jungle de Richard Brooks
qui a suscité, dès les années 1950, une série de productions*, souvent
médiocres, consacrées à la délinquance juvénile en milieu scolaire,
relayé par l'excellente série de documentaires tournée par Frederick Wiseman initiée avec High School, Lester apporte à son tour sa pierre à l'édifice. Class of 1984 est typiquement un film d'"exploitation"
selon l'expression américaine, c'est à dire l'utilisation d'un sujet
sensible destinée compenser un faible budget et l'absence de vedettes au
casting. Scénario, réalisation et interprétation frisent souvent
l'extravagance, l'ensemble dérapant résolument vers une apologie de
l'autodéfense vaguement inspirée par Death Wish.
On peut toutefois regretter que l'intéressante ambivalence de Stegman ne soit pas mieux exploitée ou que le personnage de sa mère ne soit pas davantage étoffé. Si la confrontation Perry King-Timothy Van Patten (ce dernier s'est reconverti depuis 1994 dans la réalisation de séries télévisées) fonctionne à peu près, la prestation de Roddy McDowall, qui avait cessé de faire le singe, s'avère en revanche nettement moins convaincante. Et Michael J. Fox
me demanderez-vous ? Dans son deuxième second rôle pour le cinéma, il
ne met pas encore vraiment en évidence le talent qui lui vaudra sa
notoriété, trois ans plus tard, avec Back to the Future.
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*Teen-Age Crime Wave et Naked Youth notamment auxquels succéderont plus récemment Lean on Me, Dangerous Minds, The Substitute ou One Eight Seven par exemple.
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