dimanche 13 août 2006

Class of 1984 (class 1984)


"When does a dream become a nightmare?"

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Avant de diriger Arnold Schwarzenegger, Dolph Lundgren et Mark Dacascos pour trois studios différents, Mark L. Lester s'est fait connaître du grand public avec Roller Boogie, une piètre tentative de profiter du succès de Saturday Night Fever, avec une Linda Blair montée sur patins à roulettes. Dans la foulée du Massacre at Central High commis par le néerlandais Rene Daalder, son film suivant, Class of 1984, le voit amorcer un radical changement de direction, anticipation alarmiste de la montée de la violence à l'école qui lui vaut une estime durable de la part d'un groupe d'amateurs de brutales caricatures. Sympathie qui motivera certainement Lester à lui donner une improbable suite en 1990, Class of 1999.
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Andrew Norris vient d'être affecté en remplacement d'un professeur de musique défaillant à l'Abraham Lincoln High School. Dans cet établissement, les mesures de sécurité sont particulièrement étoffées, détecteur de métaux à l'entrée, recours à une importante équipe de gardes, caméras de surveillance. Outre une classique délinquance au sein de l'effectif étudiant, les élèves et les enseignants vivent en effet sous la menace régulière d'une bande de cinq jeunes criminels dirigée par Peter Stegman. Mais les choses prennent un tournant dramatique lorsque l'un des étudiants auquel ces derniers ont vendu de la cocaïne, quelques instants avant une inspection de Norris, chute du sommet du mat où flotte le drapeau étasunien.
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Seize ans après le remarquable Blackboard Jungle de Richard Brooks qui a suscité, dès les années 1950, une série de productions*, souvent médiocres, consacrées à la délinquance juvénile en milieu scolaire, relayé par l'excellente série de documentaires tournée par Frederick Wiseman initiée avec High School, Lester apporte à son tour sa pierre à l'édifice. Class of 1984 est typiquement un film d'"exploitation" selon l'expression américaine, c'est à dire l'utilisation d'un sujet sensible destinée compenser un faible budget et l'absence de vedettes au casting. Scénario, réalisation et interprétation frisent souvent l'extravagance, l'ensemble dérapant résolument vers une apologie de l'autodéfense vaguement inspirée par Death Wish.
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On peut toutefois regretter que l'intéressante ambivalence de Stegman ne soit pas mieux exploitée ou que le personnage de sa mère ne soit pas davantage étoffé. Si la confrontation Perry King-Timothy Van Patten (ce dernier s'est reconverti depuis 1994 dans la réalisation de séries télévisées) fonctionne à peu près, la prestation de Roddy McDowall, qui avait cessé de faire le singe, s'avère en revanche nettement moins convaincante. Et Michael J. Fox me demanderez-vous ? Dans son deuxième second rôle pour le cinéma, il ne met pas encore vraiment en évidence le talent qui lui vaudra sa notoriété, trois ans plus tard, avec Back to the Future.
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*Teen-Age Crime Wave et Naked Youth notamment auxquels succéderont plus récemment Lean on Me, Dangerous Minds, The Substitute ou One Eight Seven par exemple.

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