"Anthropologue ?"
Amusante
et originale idée de vouloir tourner un western anachronique en prenant
pour décor la gigantesque excavation des travaux d'aménagement du
quartier parisien des Halles. Pendant que Jean Yanne, co-producteur du film de Marco Ferreri, et Robert Beauvais imaginait l'invasion de Paris par les Chinois, le cinéaste italien transposait, près d'un siècle plus tard, la bataille de Little Big Horn
au cœur de la capitale française, province supposée de l'empire
américain défait au Viêt-nam et signataire sur place des accords de
1973. Un heureux concours de circonstances voudra que le film sorte
quelques mois seulement avant la démission de Richard Nixon, une des
figures emblématiques de Touche pas à la femme blanche !. Pour interpréter cette farce satirique yannienne, Ferreri fait naturellement appel au quatuor d'acteurs qui venait de s'illustrer dans La Grande bouffe, son précédent film, et à Catherine Deneuve, la compagne de Marcello Mastroianni et qui tenait le rôle titre dans Liza. Par certains aspects, le film reste drôle mais son propos politique sous-jacent est devenu aujourd'hui un peu désuet.
Au nom du progrès et de la civilisation, un groupe de distingués représentants du pouvoir économique tente d'échafauder un projet visant à éliminer les indiens. Ceux-ci ont, en effet, quitté leur réserve et s'aventurent sans vergogne sur le site d'implantation de la future voie de chemin de fer. Le groupe sollicite le général Terry pour orchestrer la stratégie de cette opération, lui associant le colonel George Armstrong Custer pour la conduire sur le terrain. Pendant que celui-ci s'éprend de la douce et blanche Marie-Hélène de Boismonfrais, Taureau assis écœuré par les actions de représailles menées contre son peuple et convaincu par les arguments du Fou, réunit les chefs indiens et prépare la guerre. Une perspective qui n'est pas sans réjouir Mitch, le contrarié éclaireur indien de Custer.
Au nom du progrès et de la civilisation, un groupe de distingués représentants du pouvoir économique tente d'échafauder un projet visant à éliminer les indiens. Ceux-ci ont, en effet, quitté leur réserve et s'aventurent sans vergogne sur le site d'implantation de la future voie de chemin de fer. Le groupe sollicite le général Terry pour orchestrer la stratégie de cette opération, lui associant le colonel George Armstrong Custer pour la conduire sur le terrain. Pendant que celui-ci s'éprend de la douce et blanche Marie-Hélène de Boismonfrais, Taureau assis écœuré par les actions de représailles menées contre son peuple et convaincu par les arguments du Fou, réunit les chefs indiens et prépare la guerre. Une perspective qui n'est pas sans réjouir Mitch, le contrarié éclaireur indien de Custer.
Disons le d'emblée, l'un des atouts principaux de Touche pas à la femme blanche !
est de témoigner de la profonde transformation urbaine opérée au cœur
de Paris après le transfert du marché des Halles à Rungis et à La
Villette décidé en 1959. Les travaux de démolition des pavillons
Baltard, débutés en 1971, offrent au film, au cours de l'été 1973, un
décor inhabituel (le fameux "trou", appelé "grand trou des collines noires" dans le scénario, est également visible dans Le Locataire de Roman Polanski). Le projet suscita une polémique plus vive et durable que celle que connu Touche pas à la femme blanche !
au moment de sa sortie. Sur le plan artistique, le film alterne entre
bouffonnerie et comédie poétique, empruntant quelques une de ses idées
au slapstick, à la bande dessinée et au cartoon. Il sacrifie aussi volontiers (volontairement ?) aux erreurs qui accompagnent souvent la figure historique du général de cavalerie George Armstrong Custer*.
La dénonciation de l'idéologie impérialiste américaine et de toutes ses
déclinaisons violentes et manipulatrices perd, sous cette formulation
prosaïque, délirante et caricaturale, une bonne partie de son intérêt et
de sa vigueur démonstratrice.
___
*celui que l'on présente à tort comme un massacreur d'indiens
égocentrique aux ambitions présidentielles était, en réalité, respecté
et souvent admiré par ses adversaires et failli être radié de l'armée
pour avoir critiqué, devant une Commission officielle, la politique des
réserves indiennes du gouvernement des Etats-Unis. Pour l'anecdote, deux
des personnages du film, le chef sioux 'Taureau assis' (Sitting Bull)
et Buffalo Bill, collaboreront en 1885 dans le spectacle de ce dernier,
"The Wild West Show".
Il est en revanche possible que le procès concernant le militaire, dont il est fugitivement question, fasse référence à celui intenté au lieutenant William Calley, chef de section au Viêt-nam, responsable d'un massacre de civils vietnamiens, y compris de jeunes enfants, à My Lai en 1968. Incarcéré, Calley ne reçut en 1970 qu'une sentence légère en cour martiale avant d'être gracié par le président Nixon.
Il est en revanche possible que le procès concernant le militaire, dont il est fugitivement question, fasse référence à celui intenté au lieutenant William Calley, chef de section au Viêt-nam, responsable d'un massacre de civils vietnamiens, y compris de jeunes enfants, à My Lai en 1968. Incarcéré, Calley ne reçut en 1970 qu'une sentence légère en cour martiale avant d'être gracié par le président Nixon.
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