lundi 6 février 2006

Toscane secrète


"Trésor de l'humanité, un fabuleux patrimoine."

Ce reportage de près de deux heures, dont le tournage s'est étalé sur plusieurs mois, nous emmène dans l'une des régions les plus riches sur le plan artistique. L'antique territoire des Etrusques recèle en effet environ un tiers du patrimoine mondial dans ce domaine. Nous y suivons trois guides dans autant de villes prestigieuses grâce auxquels des lieux habituellement interdits au public s'ouvrent et nous révèlent leurs secrets et leur histoire.
A Florence, la princesse Giorgiana Corsini essaie de sauver la loggia de son palais habité par sa famille depuis 1620. Conçue par le célèbre architecte du XVIe siècle Bernardo Buontalenti, cet espace de réception doit impérativement être restauré car la pierre sableuse avec laquelle elle a été édifiée se dégrade chaque année davantage. Le coût des travaux étant estimé à deux cent mille euros, cette femme volontaire et autoritaire envisage de créer une fondation aux Etats-Unis pour récolter les fonds nécessaires à son projet ou encore à celui de son cousin, Giovanni Corsini. Celui-ci s'est installé depuis cinq ans dans une villa médiévale ayant appartenue au Médicis et entrée dans la famille depuis le XVIIe siècle. Très endommagée, notamment pendant la guerre, la demeure ancestrale a englouti la retraite du brave homme, soit cinq cent mille euros. Et elle réclame plus de trois millions de travaux supplémentaires, actuellement partiellement financés par la mise en location de certaines pièces pour l'organisation d'événements ou de manifestations.
En attendant, la princesse Corsini participe activement aux vendanges de l'exploitation viticole dont son fils Duccio est chargé, en profitant au passage pour nous faire visiter la villa Corti où réside ce dernier, superbe bâtisse de quatre mille mètres carrés avec cour intérieure et abritant une extravagante chambre-grotte. Elle accompagne également son ami l'architecte Antonio Godoli chargé de la restauration d'une autre loggia, celle bien plus vaste appelée dei Lanzi située au cœur de la ville. Puis elle rejoint avec lui, au départ du palais Vecchio, par le corridor secret des Médicis, le palais Pitti. C'est dans un autre palais familial que nous découvrons, sous sa conduite, la collection d'œuvres rassemblée par les Corsini, cent cinquante-deux tableaux dont certains signés Pontormo, Botticelli ou Raphaël.
A Sienne, Margherita Scarampi nous ouvre le palais de son oncle Romain, situé sur la place du Campo. Cette demeure du début du XVIIIe siècle, ouverte huit jours par an à l'occasion du célèbre Palio disputé deux fois par an par les dix-sept quartiers (contrada) de la ville, a appartenu à ses ancêtres, les Chigi-Zondadari, parmi lesquels on trouve deux frères, l'un cardinal et l'autre archevêque, ainsi que la pape Alexandre VII. Son époux florentin, Alberto, est architecte et chasseur de trésors artistiques. Grâce au mécène Giuseppe Mussari, il met à jour, en collaboration avec le restaurateur Massimo Gavazzi, des fresques recouvertes par de la chaux ou par des murs de briques depuis cinq cents ans dans un ancien hôpital. Après avoir acheté une truffe blanche (prix : deux à trois mille euros le kilo) à San Giovanni d'Asso, le couple se rend chez Lord Anthony Lambton, ancien ministre de la défense de la couronne britannique et actuel propriétaire du palais de Cetinale. Nous y apprenons pourquoi le palio s'est couru à six reprises dans les jardins de la résidence du cardinal Chigi.
A Carrare, Luciano Massari, artiste et professeur des Beaux-arts, est le directeur d'une entreprise de sculpture sur marbre. Il doit réaliser une commande sur le thème de l'eau pour Giuliano Gori, un riche industriel du textile. Nous l'accompagnons choisir son bloc de marbre dans les carrières dirigées par Franco Barratini et assistons à ses premiers coups de masse et à l'installation de l'œuvre achevée dans le jardin de son client.

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