jeudi 7 février 2008

Il Camorrista (le maître de la camorra)


"... Mais pour faire le bien, il ne faut pas penser avec le cœur."

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Condamné à trente ans de réclusion pour meurtre, celui que l'on appelle 'il professore de Vesuviano' est transféré au tiers de sa peine dans une prison de Naples, région dont il est originaire. Là, il tente de fédérer autour de lui, malgré l'hostilité du puissant mafieux Don Antonio Malacarne incarcéré dans le même établissement et qui bénéficie d'un régime de faveur, certains de ses co-détenus. 'Il professore' parvient à bientôt fonder, avec l'aide de sa sœur Rosaria, une nouvelle organisation baptisée Camorra reformata d'abord destinée à soutenir les réclusionnaires et leur famille. De sa cellule, il planifie l'assassinat de Malacarne puis négocie, contre une libération de quelques heures, l'arrêt de la révolte des prisonniers qu'il a lui-même suscitée. Il met à profit ce délai pour définir avec ses collaborateurs, parmi lesquels Ciro et Alfredo Canale, la première campagne régionale de protection monnayée par son organisation auprès des entrepreneurs et commerçants ainsi que la taxation de l'ancienne camorra des vieilles familles Nunziata et Verzella.
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Qui sait qu'avant d'être révélé au public international grâce à l'énorme succès et les récompenses obtenus par son deuxième film, Nuovo cinema Paradiso, notamment un "Grand prix du jury" à Cannes en 1989, le Sicilien Giuseppe Tornatore avait réalisé ce Il Camorrista ? Librement adapté de son propre roman éponyme, publié en 1984, par le journaliste Giuseppe Marrazzo, le film s'inspire de la "carrière" de Raffaele Cutolo, fondateur en Campanie, dans les années 1970, de la Nuova Camorra Organizzata. Le choix du New-yorkais Ben Gazzara pour incarner le successeur de Salvatore Giuliano (cité dans le film) pour cette production italienne constitue une première surprise. C'est oublier que cet acteur fétiche de John Cassavetes (Husbands, The Killing of a Chinese Bookie) avait tourné, dès la fin des années 1950, avec Mario Monicelli puis tenu, plus de dix ans plus tard, le rôle de Joseph Coppola dans le polar mafieux Afyon oppio de Ferdinando Baldi. Autre motif d'étonnement: le fini très télévisuel d'Il Camorrista qui, compte tenu de sa longueur (près de deux heures quarante-cinq), aurait pu faire l'objet d'une diffusion sur le petit écran en deux parties. La Barcelonaise Laura del Sol, vedette la même année d'El Viaje a ninguna parte, tient avec une ferme conviction le rôle de dona Rosa. Le film permit à Tornatore de succéder à Enrico Montesano au palmarès du Sindacato Nazionale Giornalisti Cinematografici Italiani ("meilleur nouveau réalisateur") et à Leo Gullotta, Sicilien également, de recevoir le premier de ses trois "Premi David di Donatello".

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