jeudi 7 février 2008

I Due colonnelli (les deux colonels)


"... La guerre passe avant les cornes ?"

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Entre deux opus de la longue série des Totò avec laquelle il avait débuté sa carrière de réalisateur, d'abord aux côtés de Mario Monicelli (Totò cerca casa) puis seul (Totò a colori), Stefano Vanzina alias Steno produit avec Gianni Buffardi ce I Due colonnelli. Signé par le duo Bruno Corbucci-Giovanni Grimaldi, le scénario de cette comédie militaire (plus que guerrière !) fait naturellement écho au I due marescialli tourné l'année précédente par Sergio Corbucci, le frère aîné du premier, qui réunissait pour la quatrième et ultime fois Totò et Vittorio De Sica. Le quatuor de tête de ce nouveau film est d'ailleurs composé, outre le Napolitain, de trois des acteurs de la longue et prestigieuse distribution de la farce parodique Il Giorno più corto toujours de Corbucci, sortie également en 1962.
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Grèce, fin juillet 1943. La contre-offensive des armées allemandes et italiennes a contraint les forces britanniques à quitter le pays. Isolée sur le territoire, la modeste troupe du 7e fusilier de Sa Majesté commandé par le flegmatique colonel Timothy Henderson occupe, pour la trentième fois, le petit village macédonien de Montegreco en alternance avec celle du 27e régiment d'infanterie italien de l'irascible colonel Antonio Di Maggio. Affamés par l'absence de ravitaillement et à court de munitions, les soldats de ce dernier sont néanmoins à nouveau envoyés à l'assaut de la localité perchée au sommet d'un promontoire et accueillis avec joie par les jeunes villageoises qu'ils ont séduites au cours de leurs précédents séjours. L'arrivée du colonel Di Maggio ne déclenche en revanche pas l'enthousiasme de la belle Iride, qu'il partage sans le savoir avec le colonel Henderson, et de sa mère Pénélope. Ayant oublié sa précieuse pipe dans l'auberge tenue par les deux femmes, l'officier anglais y revient nuitamment pour la récupérer et est fait prisonnier par son homologue transalpin.
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Réputé pour sa fameuse réplique de la "carta blanca" lancée avec une triviale insolence par le colonel Di Maggio au commandant Kruger dans la dernière partie du métrage, I Due colonnelli, s'il n'est pas le film le plus marquant sur l'absurdité de la guerre et de ses alliances circonstancielles, n'en demeure pas moins une sympathique comédie. Il faut évidemment éviter de focaliser son attention sur les (traditionnels) motifs de répétition, le caractère un peu uniforme (sic !) de la trame narrative et les tics du jeu de Totò, sorti victorieux de sa récente lutte contre Maciste. On prend en particulier un certain plaisir à voir l'ancien président de la Screen Actors Guild, Walter Pidgeon, nommé à deux reprises aux "Oscars", troquer son titre de sénateur (Advise & Consent d'Otto Preminger où il avait notamment Henry Fonda, Charles Laughton et Gene Tierney pour partenaires) pour celui d'un humain mais peu héroïque colonel de la couronne britannique. Et, surtout, à l'entendre jargonner dans la langue de Dante Alighieri. Ou d'y croiser brièvement Scilla Gabel, rescapée d'Il Mulino delle donne di pietra.

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