"Le bien n'attend pas. Le mal non plus."
Ce douzième épisode de "La Légende de Zatoichi" est également le troisième diffusé en 1965, les deux autres dirigés par des réalisateurs différents. C'est à nouveau Kenji Misumi
qui, après Zatôichi kesshô-tabi
, officie pour cet autre voyage (à la traduction conforme à son titre original). Mais ce volet reste influencé par le Zatoichi sakate giri
de Kazuo Mori
qui précéde, lequel avait marqué une rupture dans la psychologie du
personnage et, par conséquent, dans la tonalité générale de ses
aventures.



Ichi (Shintarô Katsu
)
embarque à bord d'un navire pour la péninsule de Miura. Des
mercenaires, chasseurs de primes, qu'il a défait dans un premier combat,
sont à ses trousses. Sur le bateau, il doit affronter deux yakusas
qu'il a battu, selon une méthode qui lui est propre, aux dés et fait la
connaissance de Jumonji (Mikio Narita), un rônin passionné de jeu d'échecs. Une fois débarqué, le masseur aveugle est attaqué par les hommes de Banyu, un parrain local. Au cours du combat, Miki, une jeune fille est accidentellement et gravement blessée. Ichi,
se sentant responsable, gagne au jeu l'importante somme pour acquérir
le médicament nécessaire à sa guérison et part le chercher. Une fois
rétablie, Miki, accompagnée d'Otané (Kaneko Iwasaki), la femme avec laquelle elle vit, et d'Ichi, part pour les thermes d'Hakoné. Jumonji fait aussi le voyage de son côté. Otané, tombée amoureuse d'Ichi, et Jumonji avec lequel s'est liée une étrange amitié, ne sont pas tout à fait ce qu'ils prétendent être.

Zatoichi Jigoku tabi
*,
récit d'une double vengeance, est un épisode singulier, très
introspectif, dans lequel les scènes en intérieur sont bien plus
nombreuses. Les combats, dont celui qui accompagne le générique de
début, deviennent presque abstraits, à l'image de ces parties d'échecs
cérébrales qui opposent Ichi et le samouraï, et ne constituent
plus un élément essentiel de la narration. L'un d'entre eux,
probablement le plus intéressant, se déroule d'ailleurs à mains nus. Les
adversaires y font preuve d'une violence effrénée, proche du sadisme.
Les éléments désormais classiques qui peuplent l'univers de Zatoichi,
le faux-semblant, le jeu, l'humour, l'enfant et la femme sont toujours
présents mais le personnage central y apparaît plus vulnérable, moins
décisif qu'auparavant... mais pas moins passionnant. Une réminiscence
mélancolique y est aussi à l'oeuvre à travers le personnage duel d'Otané.

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*pas forcément bien intitulé... à moins que l'enfer ne soit, comme chez JPS, les autres !
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