dimanche 3 octobre 2004

Bian fu chuan qi (l'île de la bête)


"- Mais je ne vous connais pas.
- C'est pour ça que je veux te tuer."

La suite de Chu liu xiang (le générique étant, d'ailleurs, constitué d'extraits de ce film), en conserve les mêmes caractéristiques formelles mais en insistant sur le mystère et le fantastique, au point de pouvoir lui apposer l'étiquette "heroic fantasy". Toujours brillant sur le plan de la mise en scène et de l'interprétation, le film souffre, néanmoins, d'être un peu décousu, surtout pendant la phase d'exposition des différents personnages et intrigues.
Après avoir détruit le Palais des eaux magiques (voir Chu liu xiang), Chu Liu-xiang (Lung Ti) et Pierre-rouge (Yun Ling) arrivent au domaine Siming où des moines Shaolin et des membres des clans des mendiants, Zhongnan et Luofu ont été assassinés. Un expert en art martiaux amnésique subsiste au milieu de ce massacre, déclarant vouloir se rendre dans l'île de la Chauve-souris, siège d'une société secrète où tout se vend et s'achète. La tête de Xiang y est justement mise à prix. Voilà au moins deux raisons de prendre la direction de ce lieu dangereux et mystérieux.
L'aventure pure et le mystère prennent presque le pas sur les arts martiaux dans Bian fu chuan qi. Personnages ambivalents et lieux multiples peuplent un itinéraire complexe mais linéaire comme celui d'un jeu vidéo. Décors et prises de vues font l'objet de soins particuliers, comme toujours chez Chu Yuan, pour ce film tourné exclusivement en studio. Mais la difficulté, manifeste ici, est de transposer l'oeuvre de Gu Long, foisonnante de personnages et d'intrigues imbriquées. A défaut de durer quatre heures, Bian fu chuan qi sacrifie quelques transitions nécessaires, au risque de dérouter rapidement le spectateur. Mais si l'on s'accroche aux branches du script, on profite d'un spectacle à la fois original et kitsch dont la distribution, sans faille, n'est pas le moindre argument.

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