"Je dois accomplir ma mission."
Ichi (Shintarô Katsu
)
s'arrête dans une auberge à Iizuka pour y passer la nuit. Il partage la
chambre avec une jeune femme malade et son fils. Celle-ci, prénommée Ominé (Midori Isomura), sentant la mort venir, lui confie Ryota, le chargeant de retrouver son père, Shokichi (Takao Ito), installé à Maebara. Ominé décède peu après. Sur leur chemin, Ichi et le garçon, espiègle et très doué pour le dessin, profitent d'une des charrettes d'une troupe d'acteurs dont la vedette, Tayu, a été invitée par Sobei, le parrain de Minowa. Des hommes de Manzo, un parrain allié de Gonzo (Asao Koike), font alors leur apparition et veulent convaincre Tayu, y compris en utilisant la force, de se produire à Kanai. Akatsuka Tajuro (Jushiro Konoe), un samouraï qu'a déjà croisé Ichi, intervient et les chasse. Mais on annonce que Sobei a été assassiné. Ichi et son jeune protégé reprennent alors leur route pour Maebara. Apprenant que Shokichi n'est plus apprenti chez le potier Tahei (Tatsuo Matsumura), Ichi se met à sa recherche. Il est à présent le prisonnier de Gonzo
pour lequel il exécute des œuvres picturales érotiques, interdites par
le shogunat, qui font l'objet d'un rentable trafic sous le patronage du
gouverneur.
Une trame simple, limpide, remarquablement mise en images permettent à Zatoichi chikemuri kaido
d'être un des épisodes les plus efficaces de la série. Traité d'une manière à la fois théâtrale et cinématographique, le récit est dominé par l'évolution de la relation entre Ichi et l'enfant, moins linéaire, en raison de l'âge de celui-ci, que dans Zatôichi kesshô-tabi
et le film, par la rencontre de deux générations d'acteurs, celles de Jushiro Konoe et de Shintarô Katsu
.
Le duel final de leur personnage, qui, symboliquement, oppose le devoir
politique au devoir moral, est splendide. L'absence d'une authentique
scène de jeu (ici, à peine un bref tour de passe-passe) n'est
pas un handicap, même si elles ont habituellement tendance, outre leur
intérêt visuel, à servir d'articulation narrative au film. La
photographie alterne plans larges et serrés, à la manière d'un Sergio Leone
dont Il Buono, il brutto, il cattivo
était sorti l'année précédente. L'impression d'assister à un "eastern"
est renforcée par ce thème musical aux sonorités de guitare
hispanisante qui revient régulièrement. Sur ce chapitre, il faut aussi
et enfin noter la présence d'un curieux tcha-tcha-tcha chanté au début
du métrage.
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