jeudi 14 octobre 2004

Sansa


"... Pas amoureux, plutôt aimé."

Cinq ans après son premier long métrage, Siegfried revient avec ce Sansa... pour mieux repartir ! Et bien plus loin cette fois. Les deux films ont été conçus dans le même esprit tonal et graphique. N'oublions pas que le réalisateur est aussi photographe et musicien. En outre, l'équipe technique est identique. Sansa a été présenté au cours de la Quinzaine des réalisateurs cannoise, du Festival de Toronto et en compétition officielle de celui de Tokyo 2003.
Les errances de Sansa (Roschdy Zem) à travers l'Europe, l'Asie et l'Afrique* à la recherche... de l'amour et, surtout, de lui-même à travers les autres. Dans ses pérégrinations, il rencontre à plusieurs reprises le maestro Click (Ivry Gitlis). Entre les deux hommes, une complicité va naître.
Long clip documentaire de près de deux heures ou carnet de voyage filmé, Sansa, intitulé comme son personnage principal, nous fait suivre les aventures d'une espèce de Bibi Fricotin du XXIe siècle. Ce voyage sans but et sans reproche, comme le script qui le sous-tend, est avant tout une découverte du monde et des hommes (des femmes serait plus adapté ici !). Esquisse d'une humanité qui n'a jamais été si proche et pourtant si dissemblable. Il n'y a pas réellement de continuité narrative dans le film ni de parti pris réaliste. Ce voyage peut tout aussi bien être compris comme purement imaginaire ou onirique, impression renforcée par la bande musicale hypnotique. C'est la raison pour laquelle, sans vouloir choquer son créateur, on pourra aisément (grâce au chapitrage) visionner telle ou telle étape de ce périple. La mise en images, presque constamment frénétique, caméra à l'épaule, utilisant volontiers les très hautes lumières, les flous volontaires de bougé, les travellings circulaires et autres angles excentriques, prend le risque d'indisposer ceux qui ne passent pas leur journée devant les émissions des chaînes musicales. Mais certaines séquences ont une grande beauté picturale, d'autres (Benares en particulier) se distinguent par leur esthétique "anthropo-ethnologique".
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*Paris, Madrid, Budapest, Milan, St Petersbourg, Benares, Tokyo, Le Caire, Burkina et Ghana, Lisbonne et retour à Madrid.

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