"Tu parles et c'est mon corps que j'entends."
Armelle avoue à ses deux sœurs voir la nuit apparaître son amant Renaud, victime d'un accident de moto trois mois auparavant. La rationnelle Bérénice ne prend pas cela au sérieux et reproche à Roxanne d'entretenir Armelle dans son illusion en lui lisant un témoignage de communication avec les morts et en lui proposant d'aller voir un médium. Celui-ci devine sa perte et ses circonstances et lui annonce le retour de Renaud. Dans la salle vient d'arriver un jeune homme appelé Hippolyte, connu de Roxanne car ils fréquentent la même faculté. Il ressemble étrangement au disparu.
L'amour perdu, toujours et le retour... des revenants. Séduisant par certains aspects, A travers la forêt ne parvient tout de même pas déchaîner un enthousiasme délirant, sauf chez certains amateurs transis du cinéaste souffrant d'une inquiétante "dithyrambie" aiguë. En reprenant le titre de l'un de ses précédents films, Jean-Paul Civeyrac, avec ce quasi moyen métrage (à quelques secondes près !), ne tient pas ses promesses. Construit en neuf parties*, un peu à l'image du poème fantastique de Samuel Taylor Coleridge, "Rime of the Ancient mariner" (qui n'en comporte que sept), le film s'apparente à un conte onirique et surnaturel finalement peu sylvestre et assez banal. A moins qu'il ne s'agisse d'une parabole sur la folie (l'amour n'est-il pas, par essence, irrationnel) dont le caractère hypnotique repose pour l'essentiel sur le recours au plan-séquence (avec transitions fleuries) et sur le jeu halluciné de Camille Berthomier.
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* 1- Trois sœurs 2- Séance spirite 3- Hippolyte 4- Renoncement 5- Nuit 6- Sortilèges 7- Flux d'amour 8- Pur bonheur 9- Appel.
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